jeudi 7 mars 2019

La peinture



Louisa Raddatz (1990-)
artiste plasticienne franco-allemande
Caverne ésotérique G, 2018 
Oeuvre in situ et éphémère
Laine de mouton, cheveux humains, plumes, scotchs, latex, sac poubelles noires, stylos et colle…

























































La peinture
Qu’est-ce que le vertige de la peinture ? Sinon les vestiges de la mémoire. Il y a comme une poche de résistance (la peinture) à l’inconscient (la parole). L’indicible polémique du trauma qui souffre face au centre, un centre incompréhensible qui saute à mesure qu’on le tient, qu’on le met en loi ; pour y faire face, par cette parole du manque de corps, émulation du lieu d’un social à dissoudre. Qu’à cela ne tienne, la peinture est là pour faire face au risque de faire lien, d’un lieu de l’inconscient qui éclaire une parole (de parler ce manque, ces lapsus comme dans le cartouche [masculin/pluriel/féminin], soit d’un passage par une peinture, une mise en abîme de la parole qui s’éternise (épuisement de la grammaire) dans la peinture pour sortir l’antinomie masculin/féminin de sa contradiction ; la peinture dénombre. S’il y a du sexe dans l’inconscient, c’est parce que la peinture dessine (n’est-ce pas son destin, le “dasein”), un sens de vie. L’envie de vivre “parlêtre”. Le vide de la vie comme parole à venir. La mémoire produit de la compensation, une mémoire qui retient, puis fuit sa peinture pour essuyer un désir (l’érotique est au fait de ce regard immanent devant l’excitation de son objet indécent et trop voilé pour être commun). Les peintures rupestres (cavernes) et les ordinateurs sont les deux extrêmes et les mêmes errances d’une mémoire qui tente d’inventer une mise en fumée, telle une évaporation, ce qui fulmine au plus près d’une tragédie de la captation. La mémoire est [captation/ condensation/compensation]. La peinture contient pout cela, un cheminement acté pour que la parole soit. La parole et la peinture montrent une mémoire triple, et auraient pour origine un état masculin ? Ce qui alors pourrait les séparer.  
C’est ce qui peut “masquer l’Un” derrière l’autre, et ce qui les sépare depuis la présence/absence que la peinture reconstitue en prenant forme, comme mémoire. Pour la première fois la peinture est une mythologie sans nom. 

Thierry Texedre, le 1er mars 2019. 








Incantation


Francisco de Goya, le Grand bouc (1820-1823)















Incantation 
Par cette soumission 
Publique du grain 
De la peinture quel 
Tollé sur quel cri 
Devant ces errantes 
Exclamations peintes 
En figures astreintes 
En teintes sibyllines 
Sur la plaie du spectacle 
Ivre de montrer sa verve 
Parole retournée 
Contre sa croyance 
Lugubre satyre du dessin 
Impuni depuis l’enfer 
Du dedans caverne 
Caverne à l’envers 
Sur la toile tendue 
Pour illicite qu’elle veut 
Se retourner contre 
Une vérité d’un dire 
Clos depuis ce récit 
Qui siffle en musique 
Aux oreilles de la parole 
Noire et inquiétante 
Nouvelle guerre 
Des caprices de la  
Soumission spectrale 
Au ventre de la mère 
Immonde du créé et 
Violé par le peintre. 
Thierry Texedre, le 7 mars 2019.