mercredi 20 mars 2013

Sinuosité de la peau niée




Secoué par le temps du court recourt à l'asphyxie instantanément tournée vers l'avenir de la polémique entre la vie et la mort, ce renégat de corps va choisir ou choir. On le traîne dans les plus pitoyables aspérités de la peau pour jouir, jusqu'à rompre avec la paupérisation de la pornographie, juste fin de l'hétérogénéité dans l'irréalité de la parole qui se répète inlassablement, traversant les rivages irradiés de l'amour qui s'évade dans l'espace de l'hystérie. Déplacement du corps qui est un corps prématuré, rouage de la parole refermée dans la répétition inaugurale de l'écart jouissif du corps avec sa dramaturgie. La fin tragique de l'homme dans sa dérive sans nom du corps voué à l'obscur tournoiement de cette vérité qui s'efface au profit de la réalité, va le conduire à recommencer sans cesse, avec l'écart qui le destine à la reproduction, une rare empathie pour l'analytique résolution de son être tourné en dérision par le corps hypertrophié de l'exaltation pour sa peau ouverte en dramatiques sens expulsés par « l'avent » de la naissance du lieu de « l'endroit » résurrectionnel. Fétichisation de la naissance pour expulser de ce corps ce qui le met en situation de jouir, jusqu'au lent passage vers un volume lumineux de son intégralité. Utopie ou vérité qui ira jusqu'au déchirement probable de la peau. Contorsions qui semblent ne cesser que pour laisser la place à ces replis du souffle en catatonie, voix qui supplie et danse avec les onomatopées, faisant volte-face avec sa laideur, son grain de peau taraudant cet être jusqu'à son inconsistance, son insuffisance. Tout semble se rétrécir jusqu'à la peinture qui remplace ces mots avalés, altérés, par l'énumération de ces sens, en lieu et place d'une peau tirée à quatre épingles. Avançant dans une matière colorée qui frappe la peau - jusqu'à relever la couleur, chaude censure du corps coupé, plages outrées, ouverture de la chair jusqu'à cette innocente inquisition du dedans par l'esprit qui traverse le corps de la jouissance pour exister – l'étant se justifie par son irremplaçable visitation du corps-matière inopinément revenu, de l'être diminué jusqu'à son plus petit grain visible (le grain de la conscience insupportable à écouter). Le corps tombe donc à n'être plus que le gramme inconscient de la vie qui s'étire comme peau du néant nébuleux. Ce qui revient à dire que la peau n'existe que comme interdit du temps nié.



Thierry Texedre, le 20 mars 2013.