samedi 26 novembre 2011

Sommeil en temps réel




De cette somme athéologique dont nous héritons, somme toute ne faudrait-il pas revenir sur le sommeil que présentement nous n'avons de cesse d'altérer?
Faute de mieux, les inconditionnels de la veille, vont de loin, échafauder un élogieux parcours temporel propre à mettre un ersatz identitaire, collage-exutoire, sur ce faux-semblant qu'est le sujet parlant. Aucune vérité sous ce chapeau, sinon de temps à autre un salut un peu indifférent du revers de la main qui prend le chapeau pour aérer le sommet de l'indifférence.
On serait loin alors du sommeil, qui lui, sauf à prendre acte de la dormition, n'a plus l'ombre d'une écriture possible vers l'accès au rêve nocturne. Une signifiance autre qui prend alors pour écriture cet accès à l'écriture automatique, plus hétérogène, puisque peinte (voir les écritures de Judit Reigl). Le corps est pensé (mort et montée du rêve-instauration d'une présentation de la chair comme pré-pensée), dans une élévation qui serait parallèle à l'inconscient du sujet de l'introspection.
Le rêve diurne lui, est une transition d'états d'âmes vers un pôle du réel qui n'est transposable qu'à rencontrer plus avant le travail analytique du peintre. Le peintre voit ce qu'un sommeil vaut de dormir vers cette fin immémoriale qu'est la mort mise à «plat» par le peintre.
Un autre peintre range ce corps livré au sommeil permanent, dans un relèvement de cette peinture, qui pour être vue, n'en est pas moins prise dans la transparence d'une veille arythmique; je veux parler de Thierry Cauwet. L'étreinte en tant que lien avec cette peinture exposée, est celle du corps de la dormition. Notre jeu balance entre veille et sommeil, pour penser ce corps en sommeil. Plus important encore que le dire saturé de notre contemporanéité, le sommeil prend une part dévorante de la représentation du vide/plein d'un corps exposé à ce double dilaté du voir/aveuglement, comme perception d'une transparence.





Thierry Texedre, le 26 novembre 2011.