vendredi 30 août 2019

Néon - Vladimir Velickovic (1935-2019)





































Néon 

Œil illégal 
Œil illégitime 
Sédition des corps 
Attractifs selon l’affabulation 
L'exhortation les voix sans suicide 
De l’altérité commencent 
Le temps s’évanouit  
Tout autour de la vision 
Vision qui devient  
Par les coups du sort 
Le sortilège de vivre 
Occulte partout l’écran néant 
L'écran défaussé 
Par l’œil saltimbanque 
Draine les neurones 
D'un repli risqué 
Vers un passé usé 
Maintenant devant le cloaque 
Cloué au sol le ventre ouvert 
Pend par l’accouchement 
Perpétuel jusqu’à cette saturation 
Sautée en sauts dégoupillés 
Pour démembrer jusqu’à la beauté 
Ces corps désaffectés 
Les corps les commis au centre 
Jubilant des pages dépassées 
Du livre qui se délite aussi la langue 
Lentement rendue caduque recouvre 
Les ondes immatérielles du rêve 
Calamité en feu de la forêt défenestrée 
Pour succomber d’un cri irrespirable 
À table on mange de l’image 
Les pas passent la main 
Mille fois dans le froid 
Ultime de l’exploitation 
l'attention meurtrie 
L'inexorable contamination 
D'un temps dépassé 
Dans quelle tempête se noient 
Des matières contaminées 
L'embrasement vocal 
L'irrationnel amour luminescent 
Du cerveau électronique 
Se tient debout 
Éclairé de tous ses nœuds 
Aux néons de l’évasion. 


Thierry Texedre, le 30 août 2019.  
  
  








lundi 26 août 2019

Atermoiements










Béla Bartok (1881-1945), sonate pour 2 pianos et percution


Atermoiements


Hésitant ce sacré sort 
Parti selon une partition 
Dérivant des silences 
Sans le sens du sacré 
Espace entonnant l’esprit 
Dans ce qu’il a de sons 
Entendement du sacré 
Depuis son espace 
Sa fragile extraction 
Du tracé marque dessin 
Qui rapporte un jeu 
Intenté des sons 
Pour n’être plus  
Audibles qu’à l’intérieur 
À l’intérêt intense  
Et incommensurable 
D'endeuiller l’esprit 
Parce que l’esprit 
N'a de cesse d’exhorter 
L'impossible monstruosité 
De la mort macabre défilé 
De ces nourritures terrestres 
Touchant au retour du sacré 
Suspicion insidieuse  
Du corps face au retour 
Immaculé de l’esprit 
L'esprit de l’image à l’œil 
Tenu en respect par la vie 
Le sens impuissant  
De la vie virevoltante 
L'absolue mémoire 
Que d’aucun songes 
N’ont de cesse d’exorciser. 



Thierry Texedre, le 26 août 2019. 



Bela Bartok : 1° et 2° concerto pour violon, par Daniel Seret (1948-) peintre belge



lundi 19 août 2019

La condition







Thomas Agrinier (1976-)
artiste peintre français


La condition 
 
À condition que l’esprit 
Souffre sur la polémique 
Qui s’enfonce dans le corps 
Cavité recouverte par la voix 
La vocifération le cri 
L'ultime joie du corps 
Expulsant son intérieur 
Pour faire voir à l’esprit 
Sa véritable expansion 
Son ascétisme face à la chair 
La chair étendue au lieu 
De la cessation du désir 
Qui jouit dans la joie 
Première passant au pire 
Le recentrement vulvaire 
Qui se jette au milieu 
Pour ramener la parole 
En ce lieu du désir  
Recouvert par la peau 
D'un élan surnaturel 
Lente montée des corps 
Vers leur verticalité 
Pour faire redescendre 
La pensée sur le corps maudit 
Le corps poussé au suicide 
Celui de cette voix  
La voix caricature 
La voix du risque  
D'entrer en communion 
Avec la chair chassée 
De cette histoire 
L'histoire du corps  
Montré par l’œil 
Pour justifier les sens 
La condition pour parler. 
 
Thierry Texedre, le 19 août 2019. 
 
 



jeudi 8 août 2019

Vestige


L'ourlet décousu
Tire sa révérence
Partant au soleil levant
L'attente le repli l'instant
Troublant de la mémoire
Devant l'imminence
Du désordre apparent
L'impossible désert
Qui est ce qui joue
L'existence de la chair
Dans l'éjaculation
De la mémoire montrant
Le monde tel qu'il est
C'est-à-dire irréel
L'art s'y live
Pour ne pas
Tomber sur
La mort la pluie
Acide jetée sur
La surdité des plis
De la peau mortelle
La couture qui craque
Jusqu'à perdre haleine
De la respiration foetale
Du désir oublié à cause
De cette mémoire
D'une déviance
La dérive l'oubli
L'irrésistible ascension
Vers ces sommes
Ces drames et frasques
Que l'humanité nourrit
À cause de la mémoire
Qui est causer parler
Avant de dire ce faire
Qui tourne autour de
L'affaire le vestige
Dont on ne peut
Se départir se défaire
Parce que c'est la mort
Qui fout en l'air
Le corps pour l'initier
Lui faire croire en la chair
Avant qu'une mémoire
N'abolisse la mort.

Thierry Texedre, Jeudi 8 août 2019.