dimanche 5 août 2007

matière du pensant et matière verbale



















cliché de Pierre Touboul

"...Icônes...d'un suaire de matière...pour composer
une dégénérescence baroque..." Judith Pourpré



Ici, un texte qui lit, donc sans ponctuation, sa lecture est
celle qu'un corps ne peut s'empêcher de saisir quand l'image
vient à manquer.

matière du pensant et matière verbale

sur une terre où des possédés aux humeurs
vagabondes vont et viennent imperturbables
attendant on ne sait quel raisonnement
qui leur serait attribué en retour de leurs
croyances ne vont-ils pas se livrer à la chasse
aux dires marquant de ces marques qui font
loi à nouveau comme leurs postures valent
de se mettre en accord avec des déchirures
des incisions dans la matière verbale dans
l'attente d'autres lois qui leur donneraient
raison et attribution calme et liberté de faire
débarrassés qu'ils seraient de la faute de ne
pouvoir manquer de dire leur reproduction entre
deux morts enfin dans l'incessation de ce bruit
sonnant la fin du dire d'être possédé
n'entend plus que de livrer au corps ce qui l'a
promu au rang de pensant sur cette terre où
sont encore quelques raisonnements de voir apparaître
à leur insu quelque chose d'insondable
peut-être ou que cela provienne d'une idée
qu'à une autre temporalité on aurait pu se faire
sur l'indistinguable matière là où tout reste
à faire de ce faire qui rappelle que la terre rêve
hé oui encore une fois cela vient à temps cela relève
d'une terreur du plein de ce qu'il est bourré
d'impossibles trous où sortir et entrer pour trouver
l'être percé mais placé et livré à sa parole à son
dire architectoniquement celle-là même qui
peut dire et avancer dans son réel dans son vrai
pour que le corps pensant respire au lieu de quoi
ce corps est enfermé et clos malade de symptômes
d'actes manqués que la terre ne cesse de porter
en son chemin de croix immuable certitude
que la ressource vient à manquer à un moment
où à un autre contre toute humeur laissée
à son irrecevable raisonnement voilà donc ce
qu'il en est de ce terrain fertile matière doit-on
le répéter qui n'a jamais cessé d'apparaître à
ne pas pouvoir en finir avec la débauche de cette
langue qui passe d'une rive à l'autre d'une
temporalité à une autre impromptu et encore
d'une autre langue à venir se faisant en en
divinisant une autre en deçà à n'y plus tenir
sa langue et de fermer la terre à cause de
la vue vision tellurienne des télécommunications
telle est la fornication en commun le partage
inaudible du raisonnement en deux
que la vue permet aussi loin que la matière
le peut aussi près que la communion s'étale
ces décryptages traversent la terre pour donner
des signes à l'audition de la signifiance
qui en retour va compromettre le sens de lisibilité
du langage d'un temps stratifié d'une temporalité
où le vrai n'est pas encore la réalité le présent
terre où vont faire abstraction les sujets à cause de
leur socialisation à outrance de n'y plus voir grand
chose de la pensée vidée de toute symbolique à un
moment où le terrain est favorable au pensant
mais à l'être pensant qui n'est pas l'être car l'être
se lève pour pouvoir en sang le non être étant la
phase asphyxiante le sursaut d'une terre où
entendre n'est pas une histoire de lieu isolé
comme l'a été la terre à un moment le sujet en
est venu à prendre en écharpe la signifiance du
vivant mais surtout physiquement retour de la
matière et travail sur la picturalité pour ainsi
dire comme terrain du pensant pris au plus près
de la physique et au plus court en ce qui concerne
l'oeil via la couleur c'est là que va éclater avant
le réel le vrai dans une vraisemblabilisation
qui permet à la terre à la temporalité de faire surface
jusqu'à une représentation à déterminer à écrire
si ce n'est par un rapport à l'architectonique de ne
pouvoir le résoudre au présent de le nommer de le
nombrer de lui faire son volume socialement l'être
n'a pas son dire à cause d'aucun mot sonnant d'aucune
lisibilité textuelle impossible à encadrer le symbolique
est après il a sauté de l'autre côté du pan du pli où la
matière pense les couleurs la chair du sujet parlant
c'est peut-être la dernière fois que la terre permet une
traçabilité de la matière pensante à un niveau
jamais atteint à la saturation même qui donne
aux couleurs la chance d'aller au plus près du site
phrastique de sa tenue au niveau de la loi socialement
à produire subjectivement à procréer pour penser l'être
pris dans le sens commun du raisonnement attendu
dirigé mais en investissant en sens inverse le nombrant
sa saturation là est le noeud de la divination de la
matière et de l'animalité producteurs d'identité et
d'hétérogénéité de ce mammifère vestige de la
pesanteur terrestre ce qu'il lui faut c'est voir l'
entendement c'est à dire le signifiant l'éclatement
du dire va entraîner une implosion du signifiant
à un niveau où l'errance est le soulèvement de la
subjectivité et du commun du nombrant et de l'
unique la seule sortie possible d'un social emmuré
dans sa culture de déconstruction-reconstruction
structuration d'une matière organique privée d'
identité puisque prise dans l'objectivation à ce stade
ça n'est plus humainement mais historiquement que le
corps perd sa langue celle-ci devient polylogique il
lui faut entendre celle du commun avant que ce
mammifère ne fasse mémoire que la corporéité agite
son pensant de celui de la matière de côté à côté du
langage c'est la seule vérité qu'un sujet va ouvrir
pour travailler la langue mais la langue à travers l'image
picturale la transcendance passant à côté puisqu'elle est
centrale de face donc à côtoyer la mémoire à remonter
jusqu'à la naissance de l'écriture productrice de
temporalité donc de terre c'est une reconnaissance du
rythme que la subjectivité n'invalidera jamais puisque
celle-ci a pour mémoire le commun le nombre ce vers
quoi tend la conscience c'est une affaire à suivre au plus
près du délire double de la communauté des êtres
parlants rien à voir avec le pensant s'entend le noeud
reprend du service avec l'ouïe matière à dire à en tendre
les
vibrations auditives pour en sortir du corps toute
expulsion toute jouissance que la mémoire va stopper
au passage pour tenter une subjectivité le désir pour
ouvrir le corps aux organes au toucher aux délices de
la chair déliée de ses débordements ardents l'érotique
en est à l'origine
le rire
vient subordonner l'intellect et ouvrir au visage sa
corporéité sa conscience une descente lente et livrée aux
caresses des gestes de l'autre sur soi sur les différentes
zones érectiles surfaces où affleurent les sensations et le
sang comme s'il montait à la tête en passant par toutes
les extrémités du corps du toucher le pensant est en état
de veille permanente sur quoi les attouchements vont
rendre au corps une disposition à envelopper l'autre à le
rendre possédé et jouisseur de le pousser à mémoriser à
rire à cause d'une demande d'y retourner de s'en nourrir
peut-être est-ce une petite mort
faire corps avec la matière qui pense.

Thierry Texedre, août 2007