Par quelle fin exiguë
faut-il la parole ?
L'enfer, d'où sortira la parole.
Crémation du dire clôt.
Création du monde
ouvert/fermé,
telle une bouche au temps
prié
du feu bouleversant de ce
corps
démembré par la dérive
intime.
C'est l'interpellation de
la voix
qui crie son hurlement,
son
ultime arrachement au
verbe,
croyance indéfinissable
en
la vision indéfectible du
sens.
Jour né de la nébulosité
du réveil.
Risque d'assèchement des
yeux
devant la mort qui sort du
genre
humain, sorte d'appendice
qui n'aura de cesse de
pousser,
à mesure qu'on le coupe
du reste
du monde qui n'est pas
rond.
Terre ronde aux yeux
carrés
du corps pourrissant
d'exister.
L'homme échevelé
s'enfuit,
la prière au bout des
lèvres.
Il se débat avec la
mémoire
qui l'emmène vers la
naissance
à l'envers, à l'inverse,
pour avoir
osé refuser la mort
immortelle.
Péché de l'immortel
raisonnement
du lieu asservi par
l'impensé,
vers cette grande
représentation,
oracle qui brille dans un
ciel
déplié en étoiles,
depuis la nuit
noircie par les ombres de
ces mains
salies par le
commencement.
Offertoire qui sonne le
glas,
tortillant des nerfs du
sang et du
pain symbolisés en messe,
pour s'en sortir par les
gonflements
en pets notoires de
l'ivresse
catapultée jusqu'au bout
du soir,
vite ouvert sur le matin
du malin.
Terre chauffée qui court
après
l'esprit comme drame de
l'atome
qui fornique sa bombe et
son H.
Corps de la souffrance
chante
ces mots du soulèvement,
ces chuchotements telluriques
du tremblement en cours.
Chants qui forcent la voix
en
montrant les plaies à
vif, sans
passer par la
reconnaissance
du songe, à cause de la
mort
qui guette les ordres
encore lois.
Tourniquet qui sort
l'homme de
sa torpeur, pour jouer,
jeu de
ces cris insupportés par
la parole
close, pour rencontrer
l'être.
L'être étiré de
l'étreinte éternelle.
L'être serait ce la clef
du chant
des ténèbres
inépuisables devant
le récit qui augure à la
peine.
Jusqu'à quelle folie
s'invente
le jeu d'un drame, musique
qui
monte où le réveil est
émasculé.
Rentrer en irruption par
les sens.
Toucher au risque de
caresser
l'extrême catharsis de la
peau,
violer ce dedans jusqu'à
l'être,
pour l'emporter dans les
sphères,
gouttes à gouttes bue par
le goût
insipide de l'expiation du
discours.
Juste nudité du corps qui
monte,
en voile délicat du blanc
sommé
par les couleurs du
paradis.
Thierry Texedre, le 23
août 2015.
(Essai de lecture sur le
Requiem de Rey Eisen )