samedi 22 décembre 2012

âme qui vive




Quel sortilège que ce vent
rencontré outrageusement
dans une tempête assignée
quadrillage que ces temps
en effervescence dans l'âge
agité du vieil homme assit
près de cet esprit prosaïque
qui le soulève encore perdu
pris dans un tel tournoiement
de ses rêves renquillés pour
l'éternité par l'essoufflement
qui gronde qui obtempère
juste sa cible et fend l'âme
pour laisser passer un filet
de son sang impétueux en
jets de ceux de ce cœur qui
est bientôt conduit par l'âme
noire en d'autres lieux impies



Thierry Texedre, le 22 décembre 2012.


samedi 8 décembre 2012

Plaidoyer pour un temps déprogrammé



C'est dit, c'est deux pour toujours.

Si l'air semble traversé par ce qui s'aventure
dans un temps dissout droit irascible coït né
du regard éteint dans l'évitement de ces sens
orage ravageur oh tellurique fantasmagorie
qui vous frôle avec ardeur et hardiesse pour
tenter ce sacré qui franchit les rîmes de ces
cimes infestées du diable de discours distendu

Si de cet épicentre vient de se réveiller l'art
tant décrié de la poussive et chaste parole
tournée en dérision dans cette bienheureuse
danse de ses lettres sinueuse et encartées
pour distendre et dispenser la parole de ses
histoires inconsidérées qui remontent aussi
là dans une lassitude de respirer la vie chaos
transfert trame transite tout tend à toucher
au but bientôt belle elle fera face à l'infini né
néfaste et fragmenté on y voit du voir opaque

Si l'air prend des allures de rêve on entre en
état de catatonie vice caché dans l'étreinte de
l'âme avec le coeur pour toucher ce paradis
d'où vont s'envoler les êtres élus de cette chair
qui glisse imperturbable dans ce trou où la mort
est résistance dans cette fin des temps où nulle
détresse n'enferme la mort dans le ciel peint

Si la couleur de la voix réside en ces maux si
vertueux c'est pour que de cette guerre native
s'empresse la vue de ce dont on parle intérieur
de l'illusion en figure Christique en mots action
en mots grave impulsion de nos sens par le corps
émané et touché par la grâce au moment du sacré
souffrance du temps de la possession vers quelle
tempête vers quelle joie vers la mort déjà là au
début jusqu'à cette tombe pour passer ce destin
par-dessus les sommets éternels ivresse de l'un



Thierry Texedre, le 8 décembre 2013.


lundi 26 novembre 2012

La chose ténue


Charge étiré du corps éteint
sous la houlette éreintée de
cette extase de la fornication
de la progéniture larvée large
exploration du coin lu ouvert
et dessiné par la peinture ou
le rêve éveillé évasion de cette
température qui monte en se
montrant telle qu'elle veut bien

Chancre de ces oripeaux feints
et ridés du corps soudain haï
arrêté pour avoir voulu exhiber
ses dessous ténébreux et coulés
dans une sorte d'évasion de la
peau habituée à se replier sous
cette sorte de descente vertige
vaste opération de nettoyage du
dedans coincé par l'abstraction

Chaque corps étant le comble
du précédent et l'artérite du
prochain on se demande par
quel hasard ces corps se sont
croisé au fait de leur vice et
vers ces cris entrecoupés jets
peints sur les seins trop têtus
pour faire l'amour en amateur
en chants de ces coups évidés

Chasse couchée des corps laids
du devant nus du derrière obtus
et du regard en retard sur l'art
dissout de l'esprit avant féru et
après forcené du désespoir du
lit retrouvé les deux astragales
détournés de la course vulvaire
s'évadent du doute dramatique
qui sonne au réveil de la moelle

Chose rusée par les récits passés
la grande chiasse où va se passer
le représentamen voué à mettre la
chair posture d'exclusion dessous
se vautre dans l'artifice verbal vers
l'objet déterminant d'un en-corps
morcelé dans l'inachèvement sans
fin du parcours pathétique de la
conscience d'existence de ce corps.



Thierry Texedre, le 26 novembre 2912.


dimanche 25 novembre 2012

Susurrer

 

Suave suintement
du sexe saisi
par cette légère
progression des
doigts sur la peau
lente descente puis
en remontant
serre plus le gland
gonflé dans la
douleur soulevée
du corps caverneux
un peu par envie
d'expulser de vider
visite de l'étrange
élue décidée sous
les attraits de visu
déterminé le jonc
semble tout à coup
se soustraire au
plaisir des prémices
en position redressée
il se met à secouer
tout son être féru
et festoyant déjà
d'un jet prêt à
en finir avec la
pression possession
devenue sienne dans
l'instant rêvé par-delà
les entremets de
ces délices promis.


Thierry Texedre, le 25 novembre 2012.


samedi 24 novembre 2012

Le corps du doute









 
Doute de quelle occurrence du risque d'insuffler au corps sa terreur d'exister. Datation de la mort, vers sa chute, chuintement de la chair qui se tend, dormition possible de l'esprit en gestation. On en viendrait à regretter la venue de ce rescapé contingenté à son double, à la mort pour retirer à la chair toute sa jouissance, sa passion irrévérencieuse et totalitaire. Le désir se voit, il progresse, et lentement monte dans les yeux de ce pitoyable résidu, la flamme flamboyante d'un regard béat. Touché dans le fond traversé de ce corps marqué dans sa chair, l'ivresse de celui-ci, corps morcelé, va rencontrer ce rien qui monte de l'intérieur tarabiscoté et fouillé, pour engendrer la pensée libre de tout regard. Point de regard, point d'image, pas encore une cohérente pensée, c'est à son avantage que de rester en amont. Paroles encore moins humaines, taraudées - ce livre encore à écrire se fait lignes - alignements et réservoir; rien à voir avec sa chair engoncée dans les plis de l'inconsistante subversion de l'inconscient. Bout du chemin, bas de cette irremplaçable vie, jour de l'entre vie/mort; tabou qui vient se poser en tyrannique ostentation du dire futur fabulateur. Honte de l'irremplaçable frappe de ces lettres virées et enroulées avant de se déposer en attributs d'un dire probable. On croirait l'homme prêt à engendrer une sortie de la lecture aléatoire d'un texte irréel. Tourné en dérision ce risque d'explication de ces questionnements ininterrompus, va dans une transgression, s'affairer à trop de désir d'apostropher la lecture, jusqu'à ce qu'elle se renverse, se couche - taches invisibles à l'oeil nu – on s'y traîne, en plein mirage, délié de toute exactitude, certitude sans lieu, le corps est gangrené par une coulée incessante qui sort d'un « sang d'encre » avéré. Sonne les épitaphes pour un corps déposé dans ses aléas, aléatoire marquage, ligne de vision qui se tourne jusqu'à en perdre la vue de face. Forme impossible à tenir, la parole naît. Elle s'y proclame, parcimonieusement peut-être, avant de formuler cet empressement à rencontrer l'être-là. L'étrangeté de cet ici formé par les lettres de la parole appliquée au milieu des fractionnements musicaux de la phonétique abusive. L'étant là lié à ces lettres allusives voit son étalement des corps de lettres en lignes étalées jusqu'à l'être étreint devant l'immanquable glissement énigmatique de la force rectiligne de quelque vraisemblable vérité dans le positionnement textuel. Le souffle rencontrant ce vide intercalé entre deux images déconcertant, risquant de se perdre à trop attendre une respiration; reprendre vie dans l'allongement verbal naissant. Épilogue du groupe nommé pour commencer à rassembler des corps d'écriture, forme de la dérive du verbe vers l'image atomisée, double attraction vers un corps d'étreinte densifié pour faire partir ce réel, le pousser dans les retranchements du temps qui sonne lascivement, folle extraction du nombre d'un corps absolu et silencieux.



Thierry Texedre, le 24 novembre 2012.

jeudi 22 novembre 2012

Drame extatique du corps sans voix











 
Les derniers soubresauts de la terreur du dire qui confère au temps sa densité, illumination de cette oreille basse, bassesse de l'audition devant l'immensité de ces mots aléatoires. Tiraillement dans l'apothéose mortifère de la petite musique endiablée, donnant accès au corps comprimé. Ce risque de sauter sur les mots atomisés, rend la parole intraduisible, puisque avalée par une écoute déflorée, déchirure de cette entrée sombre, vent qui ondoie, outrageusement dans l'espace du corps illimité de la vue béate. Touchant au risque vertueux d'aller vers cet empressement de l'exhortation de la chair, le corps déchiré par une chair crépusculaire, voit la peau sur l'os. Chair absoute, absente, arabesque virevoltant quand la peur du manque de chair se fait sentir, dans les battements du coeur, musique de ces coups qui font respirer, restituer la respiration. Dominé par ce corps irisé de quelque écorché, peau qui siffle à la vue du corps privé de sa chair, l'éclat de la parole souffre, soumis au retournement incisif de la peur d'entrer dans l'épaisseur de ces pleurs, chair introspection, chair tendue vers ces odeurs exécrables, la mort entre par-dessus les têtes. Décollation. Têtes sur le sol, sang laissé là, comme un éclaté, une fracture de ces os si offusqués par le tremblement irraisonné de la voix exsangue de toute vie frontale. La vue de biais, elle, se tait. La vue de face, rend l'âme, pour vous emporter dans les ténébreuses voies gangrenées par l'esprit malin. Voix dirigée vers quelle opulente stratégie de l'existence, pour s'évanouir, s'évader, se retirer, s'emporter, s'arque bouter pour se redresser et fuir. De ces voix qui viennent de partout, en sons pleins de sens, outrageusement pour rendre sourd le corps de l'élocution. Extase du corps sourd, drame du corps désabusé qui est parti de ces sons-sens à l'intérieur du corps de cette autre vie, infâme, c'est l'infini qui n'a pas fini de mettre le questionnement tortueux attaché aux rivets de la croix moribonde de la mise à mort de la chair, parole-jouissance de la chair torturée. On casse les rouages de la parole pour en faire une gangrène, coupure à vif prête à jouer avec les os séparés, déjà là avant la grande démonstration de la terreur-massacre, trou dans l'amour, trouée dans ce ciel devenu jets incessants de cette reproduction du temps perdu. Partout les sons s'épanchent pour sortir leurs cris stridents, copulation de ces corps descendant de partout, passant au présent dans un gonflement des lèvres qui vibrent, joues grossies jusqu'à l'apoplexie, la voix semble enfin en finir avec le sens alterné de sa dépression et de sa jouissance, elle jette dans un émoi extrême ce qui ressemble à l'âme empêtrée dans ses abattis.



Thierry Texedre, le 22 novembre 2012.


dimanche 11 novembre 2012

Au pied du naître














Travers de la sainte famille qui outrepasse l'esprit inquiétant de cet au-delà, osmose du temps et de la naissance malgré elle... On trace, triture, traverse, taraude, fend, rend, expire, pour se rendre à l'évidence de la naissance... Frappé de ces erreurs, le temps vous susurre aux oreilles la vie qui monte et descend de cet intérieur indécent... Dérégulation du temps qui saute sur les genoux de la naissance inopérante, quand l'oeil se met à croire que la vue opère ce renversement des choses: la vie saute le temps pour continuer à exister sans se soucier nullement de ce qu'elle fait naître... Inondation du temps par ces naissances qui viennent gonfler l'espace de l'esprit insoumis au temps de la vie... Quelle invraisemblance que ce réceptacle qui sert de pagination à la vie... La vie ne s'en remet pas de s'être mêlée de l'espace qui l'a vue naître comme être intolérable de la vie impuissante qui génère ce vice, atavisme de mettre au monde par pure focalisation de la pensée sur son corps « dénudé » de sens; sens de la mémoire autorisée par la parole intermittente, parole de la naissance de ces sens de travers, trouée dans l'étalement des corps alignés et sourds à leur déchaînement vocal... Voix qui vient voler les sens sur cette surdité du trou béant de l'accouchement verbal... Aucun corps vénérable ne saurait venir à bout de ce sang qui coule régulièrement, quand la procréation a lieu dans d'insondables atermoiements du sexe doué d'une oculaire agitation de la cornée appuyée, pour voir de travers, pendant l'accouplement singulier de ces hémisphères rencontrés... On caresse un peu ce corps surestimé, jusqu'à ce que ce cloaque descendant de l'éjaculation meurtrière, vienne intenter à la vie de cet infant insoumis et illisible , ivresse se mêlant au renversement probable de cette génération illusoire, qui s'offre au née. Nativité qui ressurgit au moment de la tentation seule, on singe cette intelligence reconnue pour en faire un genre, une longue litanie, la pastorale agitation de ces corps au pied du naître...



Thierry Texedre, le 11 novembre 2012.



jeudi 1 novembre 2012

Modulation











Modéré la
mort du son
mirage doute
double gène
de la vie voile
étiré de la vie
trompe l'oeil
misérable fin
forcé dans la
vélocité toit du
temps pétrifié
farce de l'ourlet
du temps rendu
possible faille
force et facétie
qui fout le camp
dans l'étroite masse
montrée du doigt si
le corps danse encore
parti pour longtemps
en tremblements lents
voir ce qui se passe par
ces terres lointaines du
lieu dissout dans la mer
matière par laquelle j'entre
en guerre avec mon être corps
pesant corps lourd de conséquences
soudain souriant à la venue d'une voix
virevoltant çà et là pour m'envoyer dans
les airs respirer la présence de ce risque
allusion à d'autres innocuités pour m'extraire
maintenant de l'aberration d'une sonorité
trajectoire de ma mémoire jeu à rebours
vers sa naissance osée osmose du vivant
le jour d'après cette imposture du dire
acte quand on se pose en restant vivant
du vivant de ce corps qui lentement
va apprendre à reconnaître à voir
pour forcer ce manque de fini
qui en dit plus long sur ce
qu'il pense que sur ce qui
le met en marche à quatre
pattes le temps d'extirper
du dedans ce qui le fait
taire du dehors jusqu'à
quand pour quoi pour
finir par rencontrer ces
belles béatitudes du
corps connaissable
du temps dissout
dans les abîmes
de l'artère dense
la chair onguent
qui prend le pas
sur la rétine folle
l'oeil flou pour
rencontrer en
filigrane cousu
ce pincement
couvert par la
passion voilée
du plaisir né
néant de la
peau pensée.



Thierry Texedre, le 1 novembre 2012.




Le corps et la mémoire





Quel est ce risque qui nous emporte vers ces improvisations, dont nous ne pourrions plus nous défaire? Risque de perdre ces quelques affections pour ces acquis, de ceux qui nous enveloppent, nous materne, et nous octroient le droit à la dérive vers la bonne conscience. Conscience ou translation d'un état de cette densité de la mnésie en état de surimpression à cette conscience, par le biais de la parole (celle-ci serait « muette » au sens ou on l'entend dans le silence de l'écriture), on peut aussi l'entre apercevoir quand on « entend une voix intérieure » qui vous dicte ce qu'un état de veille ne peut résoudre. L'isoloir semble de mise dans un cas, et dans l'autre, une plongée dans le monde impénétrable et intriqué de la mémoire. Onde de choc pour celui qui s'aventure dans les « limbes » de celle , qui à défaut de partager l'apparition d'un corps avec ce qui le pense (le sien), n'a d'autre occurrence que de s'en remettre à une mémoire « divine ». De ces actes impossibles à rationaliser, puisqu'ils sont ce départ pour « l'étranger », voyage vers les profondeurs inopinées, états inséparables de la fonction d'apoplexie du corps cérébral qui tombe en désuétude face à son rejet de ladite mémoire. Corps qui flotte, corps qui en appelle au risque d'une perte, de cette perte viendrait alors un dernier acte de la « lumineuse » « apparition » de la mémoire? Mais celle-ci serait -elle priver de sa concision, brouillon « métaphysique » à remettre en ordre? Ou encore une fois choix d'un positionnement réflexif qui permettrait à une partie, une petite partie de ce qui apparaîtra, plus avant dans l'énonciation; de trouver cette « respiration verbale » comme lien d'un énoncé futur? On traiterait de ce qui déjà est là comme la réponse dans « une écriture automatique » que seule, de l'élément d'une grammaire discursive, l'acte de « penser » resterait comme trace; marquage qui plie/déplie pour que la mémoire « irise », Iris ne nous apparaît-elle pas comme messagère? Dépositaire d'un message, voilà bien là quelqu'autre symphonie descendue de notre ciel intérieur, pour jouer sur les gammes colorées de la mémoire! Images qui n'ont de pénétration qu'à exhausser ce dont on parle: la mémoire. Mémoire/miettes, mémoire/démontage, rupture avec les trois temps de l'abstraction, pour n'en retenir qu'un, autre, puisque devenu « lisible ». On peut dès lors s'inviter à d'autres essais, mais il y a encore une fois l'attention qui vient y prendre part, pour troubler la fête d'une répétition de « l'inconnaissable ». Si l'homme y recherche un « sens », ne risque-t-il pas de se perdre dans les méandres de la labyrinthique déraison; de rencontrer la fameuse « représentation » au bout d'un parcours chaotique d'une prise de pouvoir de ce « désir » inassouvi et/ou intermittent? Le noeud du problème commence là, pour cette mémoire qui « génère », indispose et se referme sur un corps de la « dépossession ». Pourquoi ce corps n'est pas simplement possédé? Parce qu'il ouvre la boîte de Pandore pour ne pas trouver son objet, la mémoire le lui permettrait au risque de faire de cet Objet la mise à mort de ce corps. Irradié de myriades d'étreintes de ses fonctions sensorielles à travers la locomotion expiatoire et jouissive de ce « dit » corps, par les ans et avec lenteur, de ce corps parlant.



Thierry Texedre, le 1 novembre 2012.

samedi 27 octobre 2012

Litanie









 



Peur paraphrasée par la nébuleuse voix aphone, extrapolation du temps en détonation de ces syllabes imparfaites. Le temps s'essouffle fleur faramineuse de la féminité opulente; on se traîne aux pieds de celle qui vous inonde de sa fente ravie. On traverse le temps d'un air de ne pas y toucher. Les vagues vont et viennent pour renvoyer cette voix à sa contamination, corps miasme, corps morcelé, corps sidéré. L'apothéose n'est pas loin, il faudra attenter à cette chair pour engendrer l'éternité dans le chaos. On souffre de souffler le vent qui sort de ce corps soudé à celle qui l'inocule, le franchit, l'avale, l'octroie. La peur se tient de savoir que le corps s'émancipe pour avoir tremblé depuis l'espace clos de l'esprit malin. Traitement de la forclusion, fermeture du temps sous les plis de la peau qui danse en faisant l'amour. Apothéose massacrée par les coups sur les ondes qu'un corps nu peut renvoyer au moment de la jouissance suprême qu'il franchit, double et un à la fois. Caressante joie de la fragrance du corps désespéré, dans ce fourmillement impitoyable des embruns colorés venu du dedans. Nébuleuse qui prend le risque de s'exhiber, fin du temps au présent, illusion complice de ces êtres inusités, inexistence devenue vérité du corps pris dans le pire déploiement de son soulèvement vénal. Sens de l'unique versé au versant impensable de la dépendance au sexe du corps tenté par ses voix obsolètes.



Thierry Texedre, le 27 octobre 2012.
sur A Far Cry - Schnittke: Concerto Grosso no.1 (1977), V. Rondo: Agitato


samedi 13 octobre 2012

Le sang désordonné










Peur de ce silence! Quelques paroles s'en échappent. Longues litanies sur une musique à venir. Celle du rétrécissement du son, dans sa plainte. Plainte de la pleine foi qui vient à mesure que la musique s'évertue, se lance à trop attendre que ces voix cessent; taire la voix qui vocifère. Un lent appel au vide s'érige, droit devant, dans un brouillard dense, drainant d'interminables forçages de la langue; de la langue parlée. Duo entre musique et chant, les orifices donnent dans l'ouvert, la déviance, la démence propulsée au plus haut point de la rétractation sexuelle du corps. On comprend que ces mots horrifiques se mettent en phrases, pour raccorder le corps à son souffle, en phase d'expulsion. Une montée en cœur, dépression, déambule dans un cloaque vertigineux; course vers l'intemporel. Rires intentionnels, déraison du dire qui se moque de sa phraséologie, jusqu'à rencontrer une musique en cris répétés pour extraire mots et sens dans l'altération monumentale de la tête traversée en tous sens, dérangée par d'impressionnantes allitérations. Pointu le corps au chapeau pointu se déplace au milieu de ces femmes vêtues d'un blanc linge vaporeux. Soulèvement orageux des ténèbres, au moment où la musique embrasse les voix, pour les empaler, leur faire rendre les sons qui montent, jusqu'à l'avènement d'un lieu commun; circonstances qui sonnent au milieu de nulle part, lieu maudit. On s'empresse on sonne le glas on croit au danger imminent de la terrible élocution qui s'insinue au milieu de ces communs désordres. Un polylogue de ces voix s'évertue à rendre la peau en renflements, addiction du désir d'irréalité, songes sonnants, suintement des pores de la peau qui claque et danse. On se rallie au plus franc, au franc- parler, au parlant à découvert, on croise ces paroles incendiaires dans la densité des commentaires. Un jeu interminable voit s'installe entre les sons graves de l'homme indifférent, et la prolifération des sons aigus qui sortent de ces corps féminins en résistance. Quelle paix s'ordonne, si ce n'est celle de la compassion, croisement vocal de l'impossible traduction de ces phrases mises en musique pour trouver le temps, recherche du temps dépensé, en chantant sa venue imaginée lentement pour tenir la distance avec la mort. On récite, on s'occupe, on s'adresse, on tue le temps qui compte les heures, on s'apitoie, on cherche en résistant jusqu'à quelle oppression des sons prononcés, dramaturgie de la dépression comme infection, on tait le verbe, on montre la voix qui monte; la couleur du sang semble surgir dans un envoûtant désordre mental. L'art de la dialectique s'essouffle, se raidit, s'affaisse, on mêle les voix à la musique, phonétique et enfermée dans une découpe, coupure, un cisaillement des mots qui enflent vers cet infiniment lent redressement des corps oubliés; la vie s'éloigne des corps en coups de gongs horrifiques; le corps devient céleste, dans une cécité des paroles rayées par cette omission du temps suspendu.



Thierry Texedre, le 12 octobre 2012.

in cauda venenum










Vous voici dans les griffes du verbe, vestige du corps. Poussez la porte et vous entrerez en diffraction, résolution de ce que le verbe peut quand son corps d'écriture s'éloigne de ce corps occulté. L’œil en coin, ne peut qu'être dans l'expectative de ne pas y voir une forme distincte. Seulement une vague opalescente et opaque, irisée et disgracieuse. Informelle obtention de cette représentation défaite, désirante mais prise dans un délire, une obsession. On croiserait ce sens insensible du regard qui se tourne telle une toupie qui vrille avant de s'arrêter. Regard moqueur, regard faussé, regard de cette déformation de la face, forçage du nom vers sa folie, sa manipulation inopportune et improvisée. Travers de ce manque de parole, de cet abaissement vers un non-lieu, une force du bas qui pousse pour évacuer le dire du haut, de la parole malhonnête. Parole qui chante pour ne pas entendre ce corps qui touche à son nombre, pour jouir pleinement de ce qu'un rire a de tentation dans sa descente vers le dire su, le forçage d'une naissance encore à venir; celle du lieu de la chair qui crie le désespoir de sa peau en surface. Érotique peau d'une impossible vérité du corps qui jouit sans passer du dedans vers l'extérieur; là où la plainte joue. Cris exténuants qui ont à faire avec la naissance de deux corps, pas encore un, et déjà plus quatre. Traquenard de la voix qui inonde le corps de ses invectives, ondes porteuses de maux qui irradient l’œil pour le toucher dans sa grande impression: celle de la résurrection de la chose, du dire ontologique, de la transgression somatique dans cette réverbération verbale qui tonne, qui donne le ton, la couleur rougie par la souffreteuse apparition de la vie, à rebours. On transgresse alors cette réalité du temps qui vous énumère, qui vous ricane au nez; quel temps pour une horreur de ce dire désabusé et inondé par une surimpression de sens, dans une représentation devenue tétraplégique? Ce suc social qui perpétue tout dans un possible du rien, juste pour s'y renvoyer, s'y soumettre au temps, juste pour toujours imprimer ce nom, nom de l'impression qui vous hante, annonce que ce vertébré ira plonger dans les enfers de la grande musique atomique dans un bref sursis, souffle de la vie qui s'assourdira instantanément, fraction de seconde de la fin des temps du nombre en-corps émasculés et décousus; chut! vous n'allez quand même pas croire à cette fin? Paradis artificiels sinon? Paradis d'enfer, pourquoi passer par le purgatoire? On retombe toujours sur cette pesanteur, cet effort-forçage qui vous plie les membre dans de douloureuses extensions. Trauma du désir imminent de quelque chose qui a à voir avec la vérité? Vous en avez encore pour longtemps à comprendre que ce dire doit vous servir de fiction pour nourrir l'absence de Dieu, se serait-il enfui pour nous laisser pénétrer dans la parole de l'intraduisible frustration du corps vide? Je n'aime pas ce dire qui vous emporte dans d'infinies épiphanies, vertige de la chair qui s'ouvre pour laisser apparaître son dur, sa lourde existence, la farce du monde! L'ignorance du dedans qui par ses frasques, fornique infatigable pour l'éternité, poing g de la détention dérivant dans les eaux glacées du dehors. Lettre à l'aveugle qui étreint son audition pour ne pas tomber dans les entrelacs, racines insidieuses qui vous hantent. Missive à ce raccourci, vestige de la lettre, pourrissement de la lecture dépassée, mémoire entrecoupée par ces leurres, ces atonales informations illimitées, comme si le temps était une abstraction, mais le temps presse, ce qui s'y dit est de la plus grande importance, poussé par le grand empressement de la reproduction linéaire du désir inassouvi de ce caressant corps parlant.


Thierry Texedre, le 29 septembre 2012.

mardi 9 octobre 2012

Le silence











Traversant les murailles
de la honte le grand
chambardement qui
monte ici-bas se love
dans les bras de ma
béance bonhomie du
coeur qui se cherche
se met à battre comme
une flamme animée
l'instant du recul éthéré
de la dérive morbide
de la mort qui prend
le corps désoeuvré par
tant de doute devant
le dramatique bruit qui
court partout où il brille
corps soudé à sa dérive
corps décapité face au
fracas cacophonique
qui rentre par tous les
pores de la peau froissée.

On cherche ce soulèvement
du désir irréel qui frappe
au-dessus de la tête pour
enfoncer le bruit dans ces
orifices ordinaires ordonné
par tant de souffrance et
de repli dans la caverne
traumatique mais cousue
de moins de plaies martyre
exorbitant qui croit au lieu
invincible du silence oculaire.



Thierry Texedre, le 9 octobre 2012.

dimanche 7 octobre 2012

Voix d'ombres











Vous voilà prévenu très cher, vous voilà traduit! Ce long parcours qui va de la langue parlée vers l'écriture, une fin en soi? Rythmes et syncopes dans un texte, paroles enfumées par l'élancement insidieux d'un corps mal né? On traite de quoi quand on lit? Lecture qui vous noie dans une autre langue que celle que vous pourriez rencontrer, celle que la musique, la peinture, la danse, vous inocule! Dans un bref retentissement vocal, vous semblez pouvoir rencontrer une voix plurielle, dont on ne reconnaîtrait que certaines affiliations prises dans un inconscient inconstant. Quelle présence sidère cette frange de la parole qui renvoie à la part d'extériorité du vrai, depuis un corps martelé par sa vie intérieure? Les images empiriques de la vision intracrânienne ordonnent la naissance d'une tumeur de ces aphorismes dépressifs que sont la mémoire et la cogitation, jugulant ainsi la lecture de cette langue passée, pour substituer à la densité d'une parole la lente intervention d'une vérité du dire comprimé dans l'infinité de la syntaxe usurpatrice. Chiasse que ce dire quand son sujet rend des comptes, et régurgite combien de cris opulents en rots dévorant l'air ambiant, juste pour se saouler? On traîne l'air de rien, vide ambiant, rictus au coin des lèvres, risibles amours le temps de l'oppression de la poitrine en une cinglante fixité que ces atomes collés dedans, jusqu'à quel éclatement fusionnel? On entre alors dans l'éclatement de ces voix inconnaissables, et incongrues, hypothèse que ce qui pense ne suffit plus à la reconnaissance dans sa langue, toute lecture en fin de parcours serait rendue caduque. Corps de la langue qui s'éloigne de ce temps détenteur de vérité, les nouvelles vérités seraient alors moins vraies que les textes de loi, puis les sciences régurgiteraient cette aveuglante vérité qui ne viendrait plus de ce dire emphatique; risque alors de rupture du souffle de la prise de lecture, vers la seule disparité: celle qu'un corps parlant n'aurait alors plus la voix pour penser et fabriquer son objet de désir! Objet qui n'est plus que l'ombre de ces voix impressionnées par un long désir sans images.


Thierry Texedre, le 7 octobre 2012.


dimanche 23 septembre 2012

Lamentations











Quelle béatitude va
toucher ce sacerdoce
ce lent défilement
des âmes vives
de ces vives eaux
perdues un court
instant pour naître

quantifié le corps né
déjà pour jouer à mort
danse éperdu du
lieu dicté de ces lois
lieu de la mort née
par tous les diables
insistant pour tuer

le temps le voilà
reconnu comme s'il
devait être le vrai
détenteur de la foi
détonation de la croix
dans ces coeurs émané
immortels de l'âme

volée à tant de bas
instincts de l'irréalité
immanence de l'âme
louée dans les cieux
lueur pour l'éternité
entendre ce peu
ce rien là et pleurer

l'enfant né partout
annoncé jusqu'aux
cieux brille cette
lumière ces louanges
lamentations d'où
se retirent lentement
les chants dans la joie.




Thierry Texedre, le 23 septembre 2012.


dimanche 2 septembre 2012

Le poussoir du temps





Pousser un dernier soupire, vers ce sas de décompression, sacerdotal le verbe se risque à renvoyer son corps d'élection vers d'autres états empressés. Quel amour sinueux, que ce récit qui est  encore empli de chair, choix de la chaste peau qui se prend à jouir discrètement, résolument. Le désir monte en rendant compte de cette exubérante fornication entre les plis, pour partager pour faire s'envoler les deux artefacts distendus. On rapportera que ce corps, encore pris dans sa surface, sauterait, si sa jouissance ne suffisait pas à une survie en profondeur. Vivacité de ces hémisphères qui pensent que ces sens sont savants pour commencer à penser. La vie virevolte en satanées sources soliloques du rien dedans raconté par la voix dehors. Source de l'entendement roué par la voix qui s'offusque de n'être jamais là où le dedans s'anime, juste après, elle s'en tire avec une interminable interprétation de la chair, forte de pouvoir s'en expliquer - elle se retire trop souvent en laissant un corps morcelé et contaminé par l'audition. Ravage de la parole exténuée pour refaire le monde en arrière, satanée garce que la vie du corps rencontré dans tant de stations. La métonymie s'invite entre corps et écoute, intériorité et intelligibilité. Ce risque d'approche le dedans est un terrassement de la parole, un acte violent qui maltraite la parole, la rendant plus vraie en discourant dans les alignements vertigineux de l'écriture qui tombe dans la verticalité comme dans une erreur de la vie; les corps tombent quels que soient leurs poids. Un cœur s'ouvre quand le corps qui pense traverse la parole vers cet être qui pousse les sens jusqu'à leur extrême impression, vertige de l'orgasme extrême. Que ces gènes soient l'aboutissement de ce drame à venir du corps né figural.



Thierry Texedre, le 2 septembre 2012.



samedi 1 septembre 2012

Fuite sans question












Foutaise que ces sens qui vous touchent et vous grattent les organes, rien que pour faire face à ce temps de la déliquescence. On tentera encore une fois de forniquer les oreilles grandes ouvertes, mais c'est sans compter que le temps s'en fout. Foutre le camp, c'est la cause de ces inséminations volontaires du corps détonateur de vomissements atomiques, quelle naissance vaut d'être vécue, sinon de celles qu'on ne connaîtra jamais? Juché sur lui comme si celui-ci savait qu'elle allait se faire sauter, telle une irrespectueuse révolutionnaire. Lenteur du délire de ces fous qui sentent le renfermé. Lenteur que ces enregistrements qui vous occultent le cerveau. Lentement la pensée se met en condition de revisiter la folie. Lentement la folie change de lieu, se déplace vers des aires plus irréalistes et moins identifiables. Une grande marée submerge alors cet homme allongé sous l'éminence de la reproduction désolée. Une certaine dérive, un corps nu puis un deuxième, et un troisième plus petit recouvert de ce sang qui sera lavé, le cordon encore attaché, la respiration va-t-elle venir, le souffle monte, un cri, un seul suffit. La terreur de cette grande naissance du corps qui doit respirer l'homme avant de vivre hors du ventre engrossé par toutes les étoiles du ciel illuminé. Si ça rue dans les brancards c'est que tout corps né n'a d'autre but que celui de chercher ce que la mort va occulter. Chasse pour rien, coup d'arrêt du vivant dans d'infernales expirations tonitruantes jusqu'à ce que l'oxygène vienne à manquer. Sauts vers le néant violé par le firmament, oui, le firmament est ce trou noir qui va oeuvrer pour visiter nos nuits, dans ce sommeil cauchemardesque du trou qui vous emporte jusqu'à ce réveil, comme si nous étions pris dans une possession infernale. Le jour où s'éteindront les étoiles, l'homme se demandera pourquoi il pense! Quelle fuite pour l'humain sinon ce grand saut dans l'inondation de l'accouplement originel, imposture des religions, mais rêve qui renverse un corps rampant en corps redressé verticalement pour compenser sa terreur d'avoir l'oeil comme centre de l'image inimaginable. La découverte de l'image fixe est un ersatz de la folle épopée de l'homme sur l'animalité des sens.




Thierry Texedre, le 1 septembre 2012.

vendredi 31 août 2012

Les chants dorés








Les chants dorés


Strophe tropique et hybride
qui se montre dans l'obscure
fournaise du léger tremblement
de toutes ces mille âmes scélérates
l'outrage dans un trop grand jeu
d'une sorte de vie qui en impose
ça pousse outrancière station qui
soulève la mort vers la fin usée
de ce récit qui flotte sur le dire
occulté de ces lois impromptues.

Sourdine de ces chevauchées
impossibles dans l'immensité
de ce fond ossuaire ostentation
de la vie en équilibre par ces
lois scélérates transies la vie vire
au drame quand bien même sous
ses effets ses affections s'évadent
ce corps transit sans transition
déséquilibre du corps qui penche
dans l'appel à sa dernière demeure.

Sens des choses apprêtées pour
être dites en dictées irremplaçables
reste de cette escapade sous l'eau
ver animalcule sans la vertébrale
raison depuis ces sauts en avant
raisonnement malade et malhabile
de la pensée en expansion pourvu
qu'on y croit coup de dés jamais
les chants de nos impérieux accords
poussifs depuis les temps pluriels.

Sous les chants dorés de la vie
le strabisme du corps se divise
lentement pour enfin n'être plus
que l'ombre de lui-même voilà
en l'occurrence l'abjecte interdit
qui vous nuit sorti de cette nuit
imposture improvisée impropre
à la tentation maîtresse du désir
osé par le corps dédié à sa chère
et chaste peau qui recouvre l’œil.




Thierry Texedre, le 31 août 2012.





















dimanche 26 août 2012

Corps et cri












On commence par couper, on oublie ce qui vous a tant taraudé, on se fait la guerre des mots, même ces maux sont ceux de l'appel de ce fond hasardeux du dedans, intériorité que l'être humain a cru bon d'amener à ce lieu résolument tellurique: l'âme. Un air qui cherche sa densité, sa connaissance, son tiraillement testiculaire, sa mise en gonflement de cette sécrétion du coït vaginal. Travaillé par des mots qui violent l'intimité, le corps semble le support de soubresauts, de tremblements, d'imitations, de réflexes contaminés par la vue de ces corps nus du dedans. On entre, on y trace quelque folles inspirations, coups de canif sous la peau, pour ôter ces masques ces errements, ces égarements, ce que aucun silence n'aura de cesse d'évacuer. Majuscule farce du présent que seul un corps de folie peut encore exprimer, là les cris sortent de partout, pets, chiasse, surdité, écume dans la bouche, yeux rougis et larmoyants, membres rythmés par leurs déplacements saccadés, les doigts repliés, comme pour arracher du bout des ongles la surface qui apparaît sous ces attouchements violents. Un long moment sans cri ni violence se met en place, le corps se replie sur lui-même, il s'ordonne, se réalise pareil à certains dormeur assis béatement, les mouvements à l'arrêt - la petite mort - voilà à quoi pensent ceux qui voient cette scène. Puis on entend monter comme un râle de la gorge, légère indication, le corps se redresse brusquement, se met debout. Il marche vers ce mur les bras ballants, les yeux sont blancs, et fixes, le pas se précise, le sujet accélère sa vitesse; un blanc, soudain. On s'apprête à laver le mur plein de grandes traces rouges, giclées et essuyées par de nombreuses traces de main, dessin à plat dans toutes les directions, à hauteur d'homme. Au centre un amas de sang plus dense semble révéler le départ de ce jeu démoniaque. On y voit des particules de peau aussi. Plus loin sur le sol un e forme affaissée et méconnaissable gisant sans vie. On s'empresse d'emporter le corps, une enquête semble s'imposer. Autre folie imposée à cette société sous l'emprise des sens, pour remonter le temps, sans cesse le remonter, comme si la folie dépendait du temps passé!




Thierry Texedre, le 26 août 2012.




mercredi 22 août 2012

Dune













La pression est forte, un début sous anesthésie, un décollage du vertige polymorphe. Toutes ces formes qui entrent dans la danse, dans l'antinomie, dans l'imprévisible. Le corps soudé à la voix se met à donner des coups d'arrêt, coup du sort? Vestiges de la vie sans eau pour nager sans intervalles. Un corps qui trempe dans l'immobilisme de la nature humaine. Langages du très improbable drame qui s'ouvre au-devant de la scène. Sur quel sol dansent les ivresses damnées depuis l'intérieur de ces corps opulents et colorés par le vin qui coule à flots. Flottaison de la traversée vers l'horizon illuminé et rasoir. Rachitisme de l'esprit qui inonde les écrans fumeux de nos errances électriques. L'écran se coupe de toute vérité puisqu'il est un support d'objet dédié, dédicace d'un nom désarticulé, d'un retournement de l'histoire par manque d'amour pour son prochain. L'autre peine à entendre puisque ce moi crépusculaire vient l'autoriser à forniquer avec le sang en coulées ininterrompues, rivière insolente de la vie du corps vidé, corps traversé par d'immondes facéties venant de ces arachnides enveloppant de leur cocon l'illustre homme troué, pour en faire un réservoir de sperme, femelle prévoyante. Coupé par les vents contraires l'air devient un puissant refuge pour des mots étranges sortis de ce fond indécent du gouffre vénérable. Corps plié ou penché en avant, pour forcer le passage, pour pousser sur les sons, sonne le temps de la délicatesse des ondes porteuses, naissance ondulante de la chose excentrique exposée là comme pour l'ingestion, nourriture terrestre insurmontable. La vie rencontrerait-elle autre chose que cette nourriture damnée par la colique intestinale? Sables de ces déserts exposés aux visiteurs curieux que de telles oeuvres se dessinent sur la dune hirsute.



Thierry Texedre, le 22 Août 2012.
sur Tan Dun ~ Concerto for String Orchestra and Pipa