samedi 24 septembre 2011

De l'art encore de l'art...






Au fil du temps l'eau devient trouble. Les oiseaux s'éloignent dans le ciel. Les jours semblent s'allonger, s'éterniser. Le bleu du ciel devient gris. L'été s'évanouit dans l'éternité sans retour. Rien ne semble laisser de trace dans les têtes évanouies. Un son macabre résonne au coeur de ces entrailles humaines. L'homme s'élance dans les airs, poussant jusqu'à l'apothéose la douce exaltation d'être oiseau. Un frémissement sous les bras tendus, juste assez pour lentement déplacer les membres. L'homme jette comme un cri, le cri de l'espoir. Le cri d'une croyance indéfectible en cet instant pour la vie. De celle qui donne un envol léger et gracieux. La liberté s'installe-t-elle pour toujours, en des lieux sans fin, sans risquer la route incertaine de ces sans logis. La vitesse s'acquiert à mesure du battement des bras. On croirait une image de Folon. Le corps entier fend l'air à grands renforts d'une technique apprise de ses congénères. L'homme s'élance se surprend de l'altitude par un regard rapide. L'oiseau est en altitude plus haut que la plupart des vertébrés ailés cette espèce. Un nuage sombre surgit soudain de nulle part, épais et orageux. Au milieu, les éclairs fusent de partout, l'homme surprit veut sortir de ce cloaque, comme affolé et sans repères. Un éclair le touche, c'est la chute vertigineuse qui commence. Tout défile dans sa tête, jusqu'aux temps où il était homme debout, marchant dans la campagne humide. Le corps semblait s'accélérer, et tournoyait en vrille. Un trou dans le sol, autour une tache brune, au milieu une forme compacte, une sorte de compression à l'envers, un César, encore de l'art vivant.


Thierry Texedre, le 24 septembre 2011.