mardi 22 juillet 2008

Le son

collage sur 7 études pour piano de Pascal Dusapin


Ficher le son au coeur
fuir ce martèlement seul
faire dire aux coups ce qui
formera le présent prêt
fastidieuse lenteur qui
fascine l'oreille de l'ordre.

Lentement le son sort
librement de l'air en l'air
lueur encore invisible
lassée de ne pas s'y tenir
limite de la raison sur la
ligne qui ouvre à l'affaire.

Ivresse du corps d'audition
irascible impression d'un
irritable livre ouvert à la page
interdite pour quelque temps
infernale mutation du son
impossible à entendre avant.

Passer par la pulsation
pour produire du rythme
provoquer du son station
primordiale du saut sur
plus de vol valeur vite
pliée sur un train d'enfer.

Pourtant rien ne laisse voir
partout une irruption du
parcours pulsion primaire
probable inflexion du corps
plus près de sa fin et vite
propulsé de manquer le saut.

Éradiquer le son reste moins
enthousiasmant que sa vie
entrouverte par quoi il résiste
encore au bruit qui le soulève
erreur du son du bruit masqué
entendu avant ce son sonnet.

Radicalement le son est
roué de coups par le bruit
rendu permanent ici même
rare est le son qui semble
rayonner partout pourtant
rougeoyant au corps chaud.

Thierry Texedre juillet 2008

dimanche 20 juillet 2008

La gravité du Temps




Ascèse n°1 2006 Fabienne Verdier




La gravité du Temps

Triptyque/3

Le Temps est plus important qu'il n'y paraît ou
ce qui force le temps c'est l'homme être parlant
le temps est hors de portée de l'homme mais
aussi il le traverse c'est le temps de la conscience
que les religions ont imperturbablement vissé
dans nos esprits par une structuration qui encore
aujourd'hui rend compte de ses effets non pas
pour une cause destructrice ou déviationnistes
application dans certains courants terroristes en
ce début de XXIe siècle mais aura permis une autre
voie plus matérialiste celle-là par laquelle l'image
culturelle se décentrera perdra son centre au
profit d'un élargissement législatif une vision
périphérique où l'étendue n'est plus idéelle mais
idéale révolution Copernicienne révolution aussi
dans les Arts qui vont se libérer du joug de l'église
et aller voir où les sciences ouvrent parallèlement
au monothéisme une voie plus temporelle que
spatiale et c'est là l'erreur cette scission programme
annoncé d'une dérive d'avoir diviser le temps pour
mieux y voir son corps celui de la jouissance en
représentation pas ce corps carné compressé coupé
divisé mi-tête mi-chair sans cesse prêt à prendre le
temps pour l'espace qui lui n'est pas encore un choix
de société pour preuve la reproduction effrénée que
nous vivons reproduction d'objets représentation
au lieu de sens du sens de [l'espace /Autre /espèce]
pour lequel l'homme semble passer outre poussé
par une suffisance qui le porte à préférer plutôt que
de vivre extérieur à son ego son moi irréalité de ce
monde secoué par le mouvement substrat inventé
pour inonder les corps d'un pouvoir incommensurable
d'altérité mentale jamais atteint à ce jour et faire croire
à un heureux futur que la maîtrise humaine n'a de
cesse de faire croire encore addiction drogue douce
ce qui est relayé ici c'est d'être dans un temps et non
un espace on s'en doute ce qui est caractéristique à
chaque époque dans une nouvelle déraison inventée
d'une histoire exhortée par l'arrivée de la consumation/
consommation portées à l'écran de la temporalité
compressée autre illumination autre illusion qu'aucun
texte de loi ne veut mettre en suspens faire du futur
semble aujourd'hui de moins en moins probable contre
vents et marrées pourtant la subjectivité résiste et se
met en avant dans son rôle de pensant travail sur ce
qu'est l'espace hors du temps l'horloge interne du
vivant n'ayant que peu à voir avec le temps divisé que
nous connaissons la vie n'est pas une abstraction mais
c'est par une abstraction du temps que la peinture
par sauts successifs va ouvrir ce champs impossible
à saisir qu'est celui de l'espace pas architectonique pas
architectural pas en volume objet minimaliste mais
regardez bien ce que la peinture est entrain de livrer
l'ouvert/fermé du Texte/Loi où s'engouffre l'espace
qui annule le temps dans sa conception socialisante
le temps a été divisé alors qu'il aurait dû être mis enfin
en espace pour clore en dernière instance l'intelligence.

collage 3 sur The Canyon de Philip Glass
Thierry Texedre Juillet 2008

vendredi 18 juillet 2008

Terre neuve





A bigger Grand Canyon 207x744,2cm 1998 David Hockney

Sous un ciel clair et tendre
l'irréalité se fait plus ferme
formation de nuages au loin
dans le milieu du jour la joue
semble être tendue comme
pour s'élancer contre ce qui
la claque l'interdit divinement
de l'apostrophe de l'interdit
de ne rien répéter que la soif
d'amour amour du dire pour
qu'une impression vienne se
calquer sous l'oeil là où naît
la forme infernale de l'image
imaginaire d'un espace chargé
d'amour de l'amour du voyage
dans les grands canyons de la
traversée du nouveau monde
sous un ciel plombé par les
ondes du sable chaud et de la
vision sans eau du sol rouge
qui court le long des grandes
sinuosités des vestiges qu'une
terre arrogante va interdire va
rendre rayonnantes tellement
la vie semble encore impossible
humanité à l'aube transgression
de sa civilisation sur les traces
de l'animal encore chassé aux
plus illustres heures de notre
contemplation ici maintenant
au plus près de cette ère viscère
inconsistante de la société du
temps plus que celle de l'espace
contre un dire jouisseur d'un
autre sexe par quoi on pense.

Collage sur The Canyon de Philip Glass
Juillet 2008
Thierry Texedre

dimanche 13 juillet 2008

D'une lamentation à une résurrection




















la Résurrection du Christ 1634-39 Rembrandt



Lamentation lente de la division
du dire qui rend l'âme à la liquidité
autisme de la parole qui fond sous
le soleil liaison au corps absorbé de
l'homme humanité de la conscience
livrée au pire la féminité la réalité
de cette insipide rhétorique du pan
privé obligé de regarder obliquement
sentant l'aire de la parole se liquéfier
l'absoudre pour une éternité impossible
à rêver il y a eu comme une pression
devant un devenir ivre de grandeur
malgré l'homme à ses dépends ou si
on veut dans l'introspection probable
de l'inconscient qui va rivaliser avec
l'animalité plus générale et encore
à découvrir à tenter ce qui revient au
volume voir n'est pas une affaire liée
à l'apprentissage ni à la culture mais
c'est bien une histoire de la disparition
de sa surface découverte par l'abstraction
en peinture voir est une surface pas un
volume tel que un peut se diviser en deux
ce vol intempestif du dire doit aussi se
diviser pour découvrir son volume sa
césure est ce qui marque et manque à
l'homme pour se sauver de l'incalculable
erreur qu'il prend pour le vrai et qu'il
atomise de trop dire et de dire dans la
dépense autre erreur majeure de la seule
civilisation dont nous avons dépendu
celle du monothéisme qui tend à son
autre face une ouverture celle diptyque
quelque chose qui a à voir avec son
raisonnement et l'image la résurrection.

Thierry Texedre Juillet 2008