mercredi 6 avril 2016

D'un corps traversé









D'un corps traversé

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Si vous saviez ce que désirer ramasse de risque et d'amertume. Sur ce registre l'étreinte se mesurerait avec un corps possédé par la parole encore trop vraie pour rester sur une poussée des sens. Se remettre en accord avec la prosternation depuis l'annonciation d'une danse de la chair par ces signes impuissants à rester au dehors, extinction de l’œil qui ferme la bonne marche du sens de l'objet vulgaire, de celui qui serait plus hostile à la mémoire qu'un sujet qui feinte de penser va commencer à foutre en l'air, expulser de sa détermination à être. Qu'un savoir passe par l'émerveillement que penser jouit d'avoir reconnu un sujet forçant l'objet remisant sa tragédie de parler en chose,dans l'inconsistance révélée de ces mots sortis pour laisser libre cours à des pulsions qui dépossèdent la parole de toute vraisemblance. Un corps carné qui met cette connaissance dans une déperdition culturelle; voilà une résistance de la chair, résidence dont on se passerait bien, à cause de ces affects effervescents qui feintent d'embrasser l'être, pour qu'il se mette à battre dans un corps on ne peut plus privé de sa chair, puisqu'une fois touchée la chair met en péril l'être, le ramassant en une sortie de l'affect par les orifices inassouvis du sang contracté par un cœur qui se débat de ce qu'il y a entre chair et pensée.

Thierry Texedre, le 6 avril 2016.