mercredi 30 janvier 2019

Déportation

Irina Drozd (1983-)
artiste peintre russe






































Déportation 

Récréative fuite de la face 
Rebandée ensuite du regard 
Galvanisé pour quelle mise  
En garde quel écartement 
Des paupières jusqu’aux pleurs 
En gouttes du désir oculiste 
Le globe si rond ment mené 
Par l’entrevue qu’un corps 
Dépossédé de sa lueur 
Peut entendre par la voix 
Qui rougit la peur épuisante 
La puissance de l’enfant  
Feu du coup couché 
Sur la parole adulée 
Adultère danse du feu 
Parti du lieu naissant 
Sur la peau vierge qui luit 
Au soleil encarté l’écartement 
Qui brille entre les jambes 
Déshabillées du temps déjoué 
C'est la déportation de l’art 
Depuis l’origine incandescente 
Du pouvoir de l’inconscient 
De l’illusion funeste  
De ces rêves qui inondent 
Les nuits du plaisir 
Du plaisir qui revient 
Dans un sommeil illuminé. 


Thierry Texedre, le 30 janvier 2019.







lundi 28 janvier 2019

Pleurs fantaisistes


Christian Girault, peinture “Unhappy girl”, 1981 


















Pleurs fantaisistes

En plein le corps se vide 
Lecture introspective 
Sur ce corps cavité 
Coupé de son plein 
Plénitude qui saute 
Sur l’axe corps-pensée 
Plus on feint moins on 
Respire le dedans 
Derniers degrés depuis 
L'impossible lecture 
D'un corps marchand 
Marchandise pour avaler 
Ce ressort cette vie 
À peine voilée le ventre 
À l’air ouvert à l’œil 
Rétréci à pouvoir voir 
Quelque chose de neutre 
Le neutre du temps présent 
Qui ressort de ces éventrations 
On croirait que le corps  
Est bon l’anthropophagie 
Montre ces pleurnicheries 
Ces espaces où la peur 
Commence à s’interposer 
Au centre à la peau qui 
Touche au sexe libre 
De la pénétration nausée 
Qui se retire du dire 
Pour enfanter le vrai 
La vertébrale vérité 
Depuis cette fantaisie 
Qui tente une approche 
En pleurs au cœur  
Du tréfond pulsionnel 
D'un corps de la dépense. 
Thierry Texedre, le 28 janvier 2019.   







dimanche 27 janvier 2019

Détachement


Clive Head (1965-)
Les souvenirs du café anglais, 2014
peinture huile sur toile, 198,1 x 210,8 cm


























Détachement

Partout se touche tant  
Et tant d’étirements  
Rencontrés au vent 
Lumineuse extension 
Qui frappe aux pieds 
De la versatile de la vie 
Encore endormie 
En partance depuis 
Ces horizons indus 
L'espoir naissant 
Rencontre la vie 
L’inépuisable éveil 
La quintessence de ces 
Hallucinants piétinements 
Puissante dans l’Infini 
L'innocente nostalgie 
De cette marche s’étire
Trop austère pour 
Croire à l’effleurement 
Au tremblement 
Intempestif de ces 
Mirages le temps 
Passé à traverser 
Cette terre tempérée 
Terre de ce détachement 
Éclairant lentement 
La peur de perdre 
La peur d’errer 
La peur de traverser
La peur d’arriver. 


Thierry Texedre, le 27 janvier 2019. 












mercredi 23 janvier 2019

Érotrique





Camille Henrot
Etude pour Born, Jamais demandé, 2017
Aquarelle sur papier contrecollé
74,3 x 54,6 cm

Érotrique
  
Monstration d’une polémique 
La mise en abîme de l’érotique 
Par le pornographe qui montre 
Et monte sur l’objet de son illicite 
Partouze encore à publier ainsi
Pour être vendue aux oubliettes 
De l’intolérante immédiateté 
Qui siège à l’emporte-pièce 
De l’érotique qui suinte hélas 
D'exaspération devant l’oubli 
Qu'une pénétration vienne 
S'enfourner et se déplacer 
S'enorgueillir depuis l’épuisement 
D'une telle inversion-perversion 
Risquant l’irrésolution érotique 
Non pas depuis l’image-désir 
Mais bien depuis l’Origine 
l’âge-désir d’où naît l’informe
Celle d’un acte somatique 
Puisant au fond pulsionnel 
De la puissance jubilatoire 
D'un pouvoir de reconstruction 
D'une mise en mémoire tampon 
Pour penser ce qui sera érotisé. 




Thierry Texedre, le 22janvier 2019.







vendredi 11 janvier 2019

Le nu Médian

artiste Jola Zauscinska (1983-)



Le nu médian

Sur quelle austérité le nu vient
conforter l’extermination
du corps mis en peinture
selon cette exterritorialité
la peinture reconnaît le nu
pour l’avoir mis en cessation
de paraître selon ce point de
non retour dont une telle rencontre
fait naître la chair comme pensée
pendant que l’altérité du corps
semble se frayer un chemin
dans l’incommensurable destin
de l’improvisation du dessin
rendu possible par l’immatérialité
d’un tel état d’apesanteur du peint
trempé dans la tenture d’une peau
qui couvre l’art du peintre
entrain de couper court à la forme
représentée du corps nu
le nu n’est nudité
qu’à s’ouvrir sur une nudité
du corps érotique insoumis
et indistinct puisque dans les plis
d’aucun sexe d’aucune machination
la chair mise en abîme
par un temps de la possession
frôle son devenir hystérique
le travers d’une peinture à venir
si les corps crient c’est pour nier
ce qu’un corps peut de mourir
sur les mouvements qui déchirent
l’espace irreprésentable
l’espace que l’esprit monte
sur l’impossible mise en peinture
du corps depuis sa maturation
l’exact envers de sa nature.



Thierry Texedre, le 11 janvier 2019.








jeudi 10 janvier 2019

L'incertain

Peintures de Mireille Blanc (1985-)





L’incertain

Trouvé sur la plaie
l’intérieur forclos
fornique en puissance 
fourrant son cul partout
où s’étalent la parole
et l’acte circonvolutions
insidieuses et roublardes
rature de ce corps
insoumis par insouciance
ravage de la peau coupée
en quatre comme si
un cheveux frôlait
l’entrée du vague à l’âme
d’une parole exaspérée
et illisible parce qu’incertaine
la peau rencontre la parole
pour l’illuminer et
la risquer l’inconsciente
l’intérieur inconstant
passe l’âme par les larmes
les larmes hypnose
les larmes lame de fond.



Thierry Texedre, le 10 janvier 2019.