Lit
Coupé du monde ulcération
pointe sein nu nourri
du rire rassasié
le temps échafaudé sueur
sourde devant la comédie
fracassée par le ventre
on traîne la folie
jusqu'à la gorge qui dégorge
les reliques du passé
jusqu'où le massacre aura lieu
un drame malmené
sombre dans les déplaisir
les dépassements du vol
viré de bord
on traite de la misère
un peu trop si la plaie
vient fracasser la peau
au milieu de la poésie
qui troue l'interdit
monstre inopiné qui fuit
un dieu chante encore
poussé par des paroles
sordides sourdement
le vent part pour un siècle
le ventre croit souffrir
de ses entrées et sorties
lueurs aseptisées
de la divagation en course
ça va jouer à jouir
comme si le désir poussait
à feindre de drogue
germinale à l’œil
vite ici ça cuit les pneus
ça roussit les poils
du clitos claqué
les pubis arrachés au pieu
d'un circuit électrique
le paradis blanc
danse à cause du coup
de la bouche ouverte
voix fulminante de la scène
apoplectique du râle
qui avale son jus consenti
sa disgrâce voilà l'étreinte
en chants dissous
dans la fête aux infinies
conspirations du train
train trempé du lit froissé.
Thierry Texedre, le 2 juillet 2024.
Robert Rauschenberg "Bed" (1955)