Quelle
trajectoire, quelle hystérie que le drame qui nous lie au trauma? Trace
dans un corps obturé, clivé, torturé par cet esprit hirsute?
Conglomérat, parole exposée au dire de l'immédiateté, le corps s'en
souviendrait-il s'il était privé de ce désir insoutenable d'aimer sans
fin, un autre corps, celui de l'altération, celui de la chair?
Questionnement insupportable de
l'imposant risque de s'enivrer des paroles circonspects de l'exposition
d'une telle chair? Le dire s'oppose à la parole, pour mettre la chair
sur pause; absorption du temps dans l'inhumanité du corps, comme cavité
découverte, dedans de la pensée «réflexion». Une tentative d'élaboration
de «l'élocutoire» interpellé comme question de la chair troublante d'un
corps coupé du temps, montre bien que tout questionnement s'évanouit
dans l'improbable rétention du temps dans un corps segmenté.
L'usurpatrice psychologie n'en garde pas moins un souvenir, atavisme de
l'histoire qu'une mémoire à rebours rencontrerait, comme imposture mais
révélation d'un discours minimum, l'évanouissement d'une réalité du lieu
sociétal chez l'humain? On entrerait donc dans une ère du manque, de la
trouée éphémère du corps en suspension? Visite d'un bout de
corps-mémoire, et dans un même temps de ce derrière oculaire qui file
vers une mémoire à deux temps. Si la peinture peut s'en emparer, du
corps livré à la chose en deux temps, la musique prendrait elle, le
risque de retenir la traversée du corps, de le mettre en forme, de le
lier, le tirer de cette chair introspective, mise en mémoire du présent
comme objet de désir , matière insubordonnée à la pensée discursive. Un
lien autre s'échapperait, là encore, de ces sonorités immatérielles,
pour tendre vers cet enterrement du mal, monstruosité d'un pensant
recomposé.
Thierry Texedre, le 20 décembre 2011.