Quintessence
de la vie, ramper sur quelle marge du massacre, rompre avec ce
clopin-clopant du temps boiteux, là est l'austère
musique de l'amour de deux êtres pour leur progéniture.
L'encerclement tant souhaité par l'espèce, pour vivre
dans cette plénitude du désir avorté du
dépassement de soi, mène l'humanité à son
risque d'exacte perte du sens, perte du lieu social, retour d'une
grave graduation de la mort qui commence dés la multiplication
des corps désirés. L'exaltation de l'emprise du corps,
sur l'origine de cette socialité du nombre, prendra toute sa
splendeur dans l'impuissance à ne plus engendrer ce nombre, le
nombre d'une mise en chair de l'exaltation du pouvoir de transgresser
le nombre amoureux, sur l'œil déposé, étalé,
pour la dévorer en dévotion, cette chair . Carnivore
insatiable, le corps enfoncé dans les trames intriquées
de la chair, rentre dans sa grande gloire; penser l'incalculable fin
du corps dans la répétition de l'écorché,
dérive de la chair lapidée, en drame vocal. On entend
dire l'autre voix au moment de la séparation des corps, au
moment de cette jouissance, orgasme insoupçonné de
l'amour de deux êtres dans l'infini d'un temps indéterminé,
de cet interminable présent qui rend l'âme, l'éternité
d'un doux baisé déposé lentement sur la bouche
voluptueuse de l'être aimé. Le temps se défait en
face vieillissante, le devant de la scène est rouge, le vent
lève les drapeaux, étendards devenus libres dans ce
ciel évidé, creusé d'un monde, celui du nombre.
C'est la joie du peuple qui hante l'espace serré d'un temps
pressé, pour laisser s'envoler la parole unique dans ce
firmament blême de la naissance. Le regard ravagé du
temps s'épanchera sur la renaissance du peuple ivre de mots
encore totalitaires de la parole poétique psalmodiée en
tourniquets du manège enchanteur. Les corps tournent dans
l'intemporalité du vent qui joue de son archet - On distingue,
au loin, quelques rares noctambules qui s'empressent de rentrer,
dépossédés de ce doux corps, possédés
par un courant alternatif, seraient-ils projetés par un flux
incessant d'image. De celles qui verbalisent une écoute
dominée par d'insupportables et magnétiques
informations, scandées, et rythmées pour violer le
temps intérieur du corps - L'horloge inventée déprime
face aux logiciels du présent rendu intemporel. La vie
s'empresse d'en découdre avec quelque sempiternelle
introduction à l'abolition de la mort. On meurt pour rapporter
d'un au-delà cette capacité à tenir la cadence
du nombre exponentiel.
Thierry
Texedre, le 30 octobre 2011.