mercredi 30 mai 2007

A propos des Drippings

















Jackson Pollock (1912-1956)

C'est Max Ernst qui inventa ce procédé considéré comme
mettant en avant la subjectivité de celui qui l'utilisera,
mettant l'oeuvre et l'artiste sur une même temporalité,
intrinsèquement avec la découverte de l'inconscient.
Pollock se mettait en mouvement avec son corps penché
au dessus de ses toiles posées à même le sol pour la plupart,
commandant un mélange de peinture, dans un pot percé en
son fond servant d'encensoir, afin que celle-ci s'écoule
en un mince filet de couleur/sang sortant symboliquement
de son corps (entrant dans la peinture comme si celle-ci
était un élément ouvert partout), tournant et dansant tout
autour de la toile.
Le mélange est fait de l'imprévisible maîtrise de l'intérieur, de
"l'incontrôlable et du contrôlable", versé par entrelacs et
superpositions de tracés et éclaboussures, formant un chaos
face à l'observateur - "plus de dix ans avant que la théorie
du chaos elle-même ne soit découverte".

Thierry Texedre, mai 2007.

De la chair à la conscience du mal.




















nu au store, de Ava Brodsky de Gouttes

"... L'esthétique transgresse les règles du genre au
sein d'une androgynie où se mêle une corporéité
entre le dedans et le dehors. Une mise en scène qui
donne à voir une sensualité qui dépasse le regard
du deux, qui parfois se cherche dans l'autre, tout en se
perdant dans l'oubli de l'autre [...] La chair est exaltée..."
Natacha Chetcuti, sociologue, Paris, le 21 oct. 2006.



Lors de lectures multiples et éparses, nous remarquerons
le sens altéré de ce qui en est tiré; ce sont des bribes ces
points, ces bâtonnets, ces liaisons, ces boucles d'élision
de l'écriture, qui donne la mesure de la suite scripturale
qui nous marque par avance dans la trace que la chair nous
connaît: celle en creux et extérieure qu'est la question du
va-et-vient par la chair.

Ce qui suit peut être donné comme faisant partie de la
démonstration en cours où le corps de la peinture immerge
dans la liquidité de sa chair, hors de l'image en chute. Nous
pouvons donc dire ceci, que le mal n'est pas l'inverse mécanique
du bien soit le Mal n'égale pas le Bien selon le cartouche
suivant: Mal [Bien] Sujet. Toute continuation suppose un
renversement des contraires dans l'ordonnancement des
langues. Ce qui donne l'apparition de la figurabilité et de
l'abstractible relatif à la césure, à un moment clef de sortie
dans le sens du sujet en mal de toute tentative/tentation.
C'est la "conscience du mal" absorbée par le sujet parlant
dont Antonin Artaud signale la présence, et qui fait le volume
et donne des "couleurs" à la peinture. L'Être n'est pas divisé
entre le Mal et le Bien. Il est hors de soi et extérieur.
Selon que Un se divise en Deux, après le Bien (la Loi), vient
le Mal comme clôture de la DIVISION de l'Ëtre. Division en
un Sens entre la fonction prédicative et le sujet de l'énonciation.

Thierry Texedre, mai 2007.