jeudi 2 juin 2016

Sans partage



Nuit outrée
du dos tourné
sur une voix
lueur catacombe
tombe l'alcool
colonisé en vie
au vitriole vêtu
de sa bouillie
en bouteille
tangue la vue
qui se rue
sur les pavés
recouverts
de goudron
chaude nuit
chienne de vie
dans la douceur
du petit matin
des errances
depuis l'erreur
d'avaler le goulot
par dessus
la jambe
relevée étreinte
contre le gazeux
jazz de l'autre
côté de la rue
qui joue avec
ce pire qui tape
dans la tête
et pique du nez
en même temps
que ce vaurien
ventriloque
menu et dragué
par les chats
de gouttière
usé par l'usage
dérisoire du rasoir
près de la joue
il tremble il est
prêt à en découdre
avec l'oreille
qui tinte et tord
les sons les extirpe
dans une douleur
insoumise
jour sans fin
va et se retire
au risque
de perdre
sa belle ombre
tremble la vie
vendue au ciel
pour embrasser
l'indifférence
qui frôle la drôle
de caricature
qui s'aventure
en face du
corbillard
il roule plein
comme un vide
pressant en route
pour l'envers
lanterne usée
par la gomme
des voitures
qui s'en foutent.

Thierry Texedre, le 2 juin 2016.