lundi 9 juin 2014

Glissement courtois

 



Courtisé le suaire pendant le long de ces jambes écarlates saisit par des prières indignes le redressement dispendieux de ce sacré sexe pieux de bois sec et gonflé par l'enfer du détournement d'un cerveau craché depuis ces tombes à-venir danse de cette crémation du corps pointé et couché humide depuis l'origine du monde montré au regard qui gonfle par quel fléau au tour jamais invité du spectacle devant ce dieu dédié par les ombres cernées du corps attouché partout où le lieu délicat de la peau s'éveille à la chair damnée du cuisant vice qui sort de partout par-delà les chastes paroles insupportées et nues depuis un tel opéra irremplaçable choc ancestral qui opère comme un retour sur les ondulations rupestres du plaisir rampant dans la chair jusqu'au bloc la tête en vrac voilà la libre litanie livrant les limbes lumineux lentement sur la peau glacée brillante et ivre depuis les jeux de la jouissance juste jubilation jetée en pâture au corps exhumé des mortes livraisons de la pensée le corps en acte depuis l'insoutenable dérision du col démembré et chaud s'éventre et s'ouvre se couche et se resserre s'étend jusqu'au fond déflagration du col saint et utérin sous quel ressort le gonflement du sexe tient l'éternité entre ses mains entrant et sortant par un malin plaisir d'exciser le désir ersatz de ce corps invité par une troublante communion à boire le suc pernicieux du temps télescopé ignominie que ces corps vêtus de lumière et déformés par l'onde choquante du cuisant fracas des os par l'ostentation insupportée des corps grimaçants.



Thierry Texedre, le 9 juillet 2014.