mercredi 30 septembre 2020

Intérieur (le corps dessiné)

 












Intérieur (le corps dessiné)


Machine du ventre à l'œuvre, rencontre, cloaque de l'extraction. Il s'absout du mal. Un mal résiduel, un mal orthodoxe,  et encore, le rire l'emporte à cause de l'impossible compréhension des maux. Malaise du ventre face au risque d'exotisme de l'intérêt pour l'intérieur de ce corps d'écriture qui clôt l'appareil respiratoire de la pensée. Penser par rapport à cette intériorité qui espère s'en sortir par l'excrémentiel providentiel. Torpeurs intramusculaires, vestige de l'intestin qui grossit par la détermination musculaire ; tentative de virer toute sortie du corps en pensant cette poussée de l'indésirable dans une jouissance défécatoire. Faut-il entrer en résilience en pensant l'interminable besoin du corps à sortir de cette ivresse temporelle, vélocité d'un sacré continument irreprésentable, puisque livré à cet autre, ce corps plein de corpuscules voués à la putréfaction. Un combat contre ce qui veut penser, pure folie que de monter ce qui reste de la mémoire quand le corps intérieur s'en mêle. La mémoire serait amenée à ne retenir que ce que l'éjection aura touché au passage intérieur d'une pression à se sortir du dedans, du drame d'exclure toute fornication intérieur. Question de mémoire du temps. Un corps qui croit en l'antériorité de l'intérieur pour croître. Monomanie de la tentation viscérale. Faut-il inciser, couper, dégager la chair pour y entrer, lieu éclairant de la chair en détérioration, vice de l'acteur qui fait souffrir pour y voir plus clair. Dans un réseau de fibres découverts, montrés comme absence d'un réel, déformation du temps, sadisme en action, vol vers un abattement dans la découpe intérieure. Le lieu d'un corps pris en flagrant délit d'extraire l'organe de sa totalité, de son entièreté. Connexion sans fin à des formes entre et sou d'autres, au dessus d'une perte, dessin sans repères, il faudra dupliquer, mettre en volume pour comprendre ce qu'un corps rejette.


Thierry Texedre, le 27 septembre 2020.


dessins de Aïcha Snoussi (1989-)