mercredi 30 novembre 2016

De la surdité

                                           Vladimir VELIKOVIC (né en 1935), Exit Fig. VIII, 1979-80,








De la surdité

Sous le vent soulevé
de cet air entré en apothéose
le récit sauté en lévitation
rejette toute sa syntaxe
ce vide palimpseste
qui s'ouvre au jour
incriminé et criminel
volé de ce corps exhaussé
par la gloire de la vie
ridicule et enfumée
tremble de ces sons
sur la sourde échéance
d'un homme nu
pour avoir cherché l'envie
à l'envers de la vie
là se montre ce monstre
qui caracole
au devant de la mort
insouciante
insoumise
immanente
et immatérielle
trop avoir tardé
de craindre la parole
resplendissante
ce corps en cadavre
trop désossé
se sera plaint au moins
une fois juste avant la fin
par l'assourdissante musique
d'être ce souffle
qui essouffle
qui effeuille
qui fredonne
l'étranglement
de la parole au plus juste
au plus court chemin
au plus près du front
là où la chair frappe
fort pour en jouir
je jette le discrédit
à la figure de ce verbe
détaché dont je suis
à l'heure de notre mort.


Thierry Texedre, le 30 novembre 2016.










lundi 28 novembre 2016

Désert

Robert Rauschenberg - Cactus Custard (Hoarfrost)







Désert

Présence bien tempérée du sable, sordide extraction du sol d'un corps étranger qui étrangle la vue en vision, chaleur sans vie partout, plantes qui suintent au matin sans la pluie. Vertige sur pieds de la marche ensablée longeant les dunes improvisées par le vent. Ventre entendu, serré jusqu'à la faim, et cette soif qui monte jusqu'à l'ensevelissement. Là ou ailleurs, combien de cactus s'étirent jusqu'au ciel rougi ?

*

Combien de temps
la peinture aura pour peindre
cette soudaine réfraction
de la lumière sur le sol
aseptisé par l'improbable vie
qui s'en sort
à la nuit occultée
par le pinceau dépecé
par le jaillissement
interminable de l'écume
du jour en tête
et bouche-bée.

*

La seule exterritorialité du temps, là, se montre partout depuis cet horizon sans lieu, sans image, à chercher celle qu'une peinture peut. Partir en longeant les courbes sensuelles de ces sables qui se meuvent à mesure qu'on approche de la vérité. Sables de ces mirages putréfiés et dressés devant, pour montrer cette peinture avant sa mise à mort sur la toile. L'embaumé des grains infinis de la surface aseptisée se fondent dans la pâleur du sol qui aveugle et brûle la peau ; la chaleur irréelle du soleil essouffle la peinture juste avant sa mise à mort, sa disparition à montrer cette mémoire toute exposée au jour replié sur l'envers du décors, sur le sommeil en rêves opulents.


Thierry Texedre, le 28 novembre 2016.









dimanche 27 novembre 2016

Saut au bord de l'étreinte

Woman I - Willem De Kooning





Saut au bord de l'étreinte

Un certain pouvoir d'extraire du corps cette sortie de la chair, voilà le ressentiment qui monte, vers cette haute existence, celle dont on sait taire l'être pour laisser aller la surface, d'une certaine peinture qui s'offre au regard, risque de l'impuissance de la certitude face au traitement de l'impulsion ; tranche de vie de la chair montée en peau de vie des sens qui dansent sur la toile tendue et découpée par le temps de la jouissance et des couleurs de l'exultation.

*

Commencement et résignation
de l'étreinte écrasement le long
des jambes écartèlement du fond
impossible à renverser fission
d'une autre effusion
du sang jeté du caleçon
serré sur l'artillerie canon
qui tonne une somme d'avortons

*

Si sonne le quart d'heure de l'expulsion, ça tremble en haut, pour déverser cette incompétence d'exister sans le frôlement de resserrement bitumineux du rapport sexué collant à la peau de l'être irréel ; là la face cachée de la reproduction semble se taire, pour monter en puissance, petite musique qui s'envole par l'air de rien, par l'air (du parlé) découpé de l'envers du temps, l'impossible finitude de l'acte-en-duel avec son corps.




Thierry Texedre, le 27 novembre 2016.






vendredi 25 novembre 2016

De taire la peinture


Murmure du silence 1914 non signé - de Gibran Khalil Gibran



De taire la peinture

Compromission de la partie jouée, l'inquisition de ce très haut jeu de la parole en chant, voilà qui confère à la figure ainsi découverte une sainte image qui serait liée à la surface du temps : l'immanente expiration de la chair en dire du peu qui soit en une extrême finitude de l'image peinte. De cette extrême limite que l’œil peut percevoir dans l’insécable matière de la mise en peinture d'un dire qui se referme dans la chair pour n'en plus ressortir qu'en tirant sur la peau du peint.

*

Visiter ce risque d'entrer en lumière
vent venu de l'arrière
du temps décalé fier
est l'être qui souffre l'air
d'écrire en nuages clairs
sur le blanc manteau qui enserre
la tendresse de la chair.

*

Par quelle prouesse l'art du peint (qui se mesure au dire) se voit-il ? Comme le corps qui se montre nu, et aussi par ce qui le déshabille, depuis ce mur (objet qui s'en sort par un certain départ un transport/transposition ) en peinture qui est mis en chair, dans un retournement de la tessiture/matière qui s'offre au regard/départ de ce corps impossible à montrer en peinture.

*

Choir de ce peint
pour tomber sur la fin
dernier ressort du lien
occupé par le sein
en nourriture rien
que ce qui lui vient
du plaisir ultime des reins
sur le peint enceint.


Thierry Texedre, le 25 novembre 2016.







mercredi 23 novembre 2016

Le manteau de la parole







Le manteau de la parole

Tendu le manteau de la parole écrite se montre d'en dessous - et qui s'offre à la chair - pour voir ce que la parole orale perd d'exactitude : le verbe se montre alors, comme suite en ponctuation de l'esprit intronisé, introduit dans un acte amoureux, acte de l'indifférence avec l'écriture qui recouvre la signifiance du corps parlant.
*
Ô claire surdité
du jour sans fin
tombé entre les mains
du pesant ciel
irréalisé dans
l'ordre humain
maintes fois imposé
par les lois d'une lointaine
force en guerre dans la chair
du conglomérat de la parole
envers l'esprit du croyant.

*

Chaste improvisation
qui me monte d'entre les morts
en touchant le temps
en le montrant ténu
contre la restitution
du commencement de la vie.

*

Touché par l'imposture de parler, ce corps nauséabond prend garde, y reconnaît sa foi dans son indivisible intériorité entre l'âme et l'être, concourant ainsi à ce double lieu [l'inquiétude/quiétude] du travers, d'une traversée qu'un corps de chair peut de penser sa foi en entrant en chair par la parole, la remise en jeu de la parole.


Thierry Texedre, le 23 novembre 2016.
















mardi 22 novembre 2016

Au lac






Au lac

Si près et au travers
des vertes prairies
rencontrées
de long
en large
depuis l'aube
des formes
incertaines
se mirent dans l'eau
s'enlaçant dans l'écume
d'une danse en folie
sur le lac lacéré
par des voiliers
toutes voiles dehors
aux couleurs de l'été


Thierry Texedre, le 22 novembre 2016.







lundi 21 novembre 2016

Ordination et désordre

Axel Pahlavi, Un autre amour, 2012                                                                                    Huile sur toile — 170 × 120 cm





Ordination et désordre

Puiser dans l'épuisement de la culminante image qui frôle l'abjection. Voilà ce qui montre l'aberration de la reconnaissance vulgaire du web dont on mesure l'effet déstructurant sur les consciences de nos têtes asymétriques, haut lieu d'un probable rétrécissement monothéiste lié à cette empathie pour la liberté d'immoler l'innommable déification (dont on peut craindre sa petite mort dans la déréalisation de son traitement depuis l'impossible figure de Dieu), l'ordination de l'image ; apothéose de l'ordination d'un déplacement violent et sans pause, sujet de l'accouplement, l'ordinateur (du latin ordonator : qui met de l'ordre, ordonnateur) qui s'offre ce recouvrement trop sacré d'une lecture par une imposture : celle de la lecture/ponctuation.
                                                                               
                                                                               *

Contre toute attente
l'irréalité du jour
prend forme en histoires
monstrueuses
qui tremblent
dans l'intensité de la nuit
réalité du rêve

Amour te tiens-tu
au beau milieu
de cette folle danse
serré tout contre toi
me voilà compromis
avec l'amertume
de ma mémoire
exténuée par ta présence
lancinante volupté
qui monte inconnaissable

*

Ne plus revenir sur l'image qui touche à la longue histoire du corps exhumé de nos espérances sur l'immortalité de l'amour. Là, ça passe et repasse. Ce qui se traduit dans cette immersion de la mémoire, dans la vérité du risque de penser cette douleur de l'amour, par tant d'exclusions du parcours de l'être-las (montré comme une lassitude sans cesse du pourquoi de l'immanente pression de l'amour) clivé et coupé de sa chair ; pourquoi puiser et toucher un impossible état du fond amoureux, de cette épuisante lutte pour la vie, d'aller jusqu'au viol de la peau partout sur elle et dessous.

*

Longeant les douces plaies
de ta voix j'ai peur pour ma vie
peur d'en finir avec ce jugement
qui m'absout de tes péchés
passer par la grandeur de ta bouche
respirée et ouverte pour moi
de nos langues émanées
enserrées et enroulées
pour faire passer nos corps
par l'enseignement de l'amour

Vois ce grand désordre
qui nous éveille
qui nous plaît au sommeil
dansant sur les draps effarés
gentille causerie de ceux
qui s'adonnent le regard blessé
à la blasphématoire imagination


*








vendredi 18 novembre 2016

Parodie



Pointu le bec et crochu
il pique et toc tac tac sur le tronc
bossu depuis que l'aubépine
s'est mis à pousser dru
plus dure que cette réalité
tant atténuée par nos sens
insensés et c'est pas la fin
en insistant un peu on en reste là
pour chercher cette collation
ce repas pris certes il est repus
l'animal y revient et repart
il est rassasié par la chenille
poussée au fond du gosier.





Thierry Texedre, le 18 novembre 2016.




mercredi 16 novembre 2016

Débordement

               Marjorie Dublicq - Les Jambes de la Femme coupée, grillage, journaux et peinture, 2007




Débordement

... L'orée réelle de rentrer en tapant dessus restitue la tyrannie en touchant au massacre voilà le risque de défaire la défaite finement ciselée du risque de parler d'une langue qui interdit au corps de penser comme si la sentinelle l'espèce de pense-bête bêta entrain de sortir le mal du corps allait tout sauver en parlant depuis l'interdiction de ne pas comprendre ce dernier saut soudain transparaissant aux rivages de la plaie ouverte au bas du corps tout saute sur quoi rien ne parle sans cet entre-jambe nauséabond qui se frotte au regard figé de la bouche entrouverte rictus au coin de la lèvre encore rose avant la pénétration du verbe en extension vite vidé de cette surenchère du plaisir courtisant la peau gonflée on tente une dernière occasion celle de l'occlusion encore rattrapée par la conclusion de l'acte action démultipliée qui semble se rétracter à mesure que le sexe se retire de la giration du dedans enflé enfoncé engoncé étranglé par un cri sourd de la plaie béante autour du tronc qui se retire tache incompréhensible devenue trop sombre pour montrer un quelconque plaisir dégrafé en déshabillé et nu en deux états de la chair et de la peau démaquillée vite cette récréation semble revenue au point de départ du point de non-retour encore pour en ravoir partie de jeu en l'air en l'état en étirements en vrac en entente entendement avec ce franc-parler qui monte après l'interjection jambe de la déposition contre le mal matraqué on voit bien que ces jambes sont l'exclusion de la chair pour rencontrer le dedans du corps et le remonter par les veines avant que le plaisir ne sorte par la bouche exsangue de toute mensuration à cause de l'intervention de la débandade oculaire...



Thierry Texedre, le 16 novembre 2016.





dimanche 13 novembre 2016

Ivresse

    Giovanni Bellini - L'ivresse de Noë, 1516 - 103 x 153 cm



Ivresse

Sur la douce illusion
de l'alcool bu
suinte la pluie
depuis les portes
ouvertes du cœur étreint
penché sur celle moribonde
qui hurle à la paix
en pleurs désuets
partout se colle la lune
même son ombre
sur la peau mise à nu
on entre par les trous
du fardeau porté
en images de noël flammes
déposées aux pieds du temps
qui renifle la tête en chaleur
à chaque piqûre d'une overdose
prohibée par les travers
du présent inspiré
blessure par la guerre
ça s'étripe en convulsions
dans l'antre de ce ventre
dessillé par une prouesse
aux rebuts de la tyrannie
par le goulot enfoncé
dans le gosier prêt à tout
pour survivre l'entêté
c'est l'illusion qui tousse
tout en prononçant des sons
incompréhensibles
ça se bat dans la tête
par la grâce de cette garce
de vie qui défonce la vue
et l'enfonce au plus près
au plus près de cette pluie
d'étoiles homériques
avant de mourir quel embrun
quelle tache inondant le lit
de ce blanc consenti
insatiable puits sans fond dressé
au beau milieu de la folle nuit.



Thierry Texedre, le 13 novembre 2016.






Ivresse

    Giovanni Bellini - L'ivresse de Noë, 1516 - 103 x 153 cm



Ivresse

Sur la douce illusion
de l'alcool bu
suinte la pluie
depuis les portes
ouvertes du cœur étreint
penché sur celle moribonde
qui hurle à la paix
en pleurs désuets
partout se colle la lune
même son ombre
sur la peau mise à nu
on entre par les trous
du fardeau porté
en images de noël
déposées aux pieds du temps
qui renifle la tête en chaleur
à chaque piqûre d'une overdose
prohibée par les travers
du présent inspiré
blessure par la guerre
ça s'étripe en convulsions
dans l'antre de ce ventre
obnubilé par une prouesse
rebuts de la tyrannie
au goulot enfoncé
dans le gosier pendu
pour survivre l'entêté
s'illusionne et tousse
tout en prononçant des sons
d'incompréhensibles lettres
ça se bat dans la tête
par la grâce de cette garce
de vie qui défonce la vue
et l'enfonce au plus près
au plus près de cette pluie
d'étoiles homériques
avant de mourir quel embrun
quelle tache inondant le lit
de ce blanc consenti
insatiable puits sans fond dressé
au beau milieu de la folle nuit.



Thierry Texedre, le 13 novembre 2016.






vendredi 11 novembre 2016

Blessure


                                          Vladimir Velickovic - grande poursuite, 1986






Blessure

Touché par l'espèce
d'invulnérable travers
l'homme ce coupable
prend en une inépuisable
rencontre avec l'au-delà
sa foi pour une croyance
de croire que cet étrange
être vacille et scintille
par toute la lumière
reçue au temps déplié
de l'extraction de la mort

*

Par quelle rencontre
cette tentation d'être
va-t-elle se montrer
privée de sa peinture
pour représenter la peau
insupportée du corps
convulsif en maux
rusés depuis l'os
qui les retient
on traîne ce traitement
depuis l'origine des temps
parce que la peau viole
la chair jusqu'à l'os
pour jouir et promouvoir
ce qui montrera l'image
hors de la peinture
par l'immortalité révélée
de la parole qu'un sujet
dédie au passé pour quitter
ce vrai l'intérieur
révélé sacré du sang versé

*

L'esprit trempé dans ce sang
depuis l'usage de l'os
qui marche debout
redressé depuis la faim
remontant jusqu'au centre
illusion d'un risque
d'une confession
celle d'une configuration
de la face impossible
à regarder en pleine lumière
sans tourner le dos à l'impie
rature de ce pouvoir d'être
vers son élocution
elliptique séparation
par là de l'objet désiré
et de cette chair incarnée
appel de cette incarcération
pour enfreindre ce que l'os
endure de douleur à marcher
dans sa course à l'ablation
le corps chante par ses membres
insoumis au tremblement
de la parole qui parle
ce que la mémoire
va pour longtemps
user frotter la peau
jusqu'à l'os laissant
la chair à sa peinture
violée par le temps
de la mort du sens ensanglanté.


Thierry Texedre, le 11 novembre 2016.













jeudi 10 novembre 2016

Contrapasso

 


Contrapasso

De quelle incidence
le grand retour du souffle
puise la parole
irréelle et intelligible
pourquoi cette tragédie
suit-elle ce recours au travers
de la parole
de la dictée d'une parole
qui monte de plus en plus
insoutenable au corps
de la possession
voilà le mystère
qui s'ouvre encore et encore
livré à ce soudain souffle
asséné par le risque
réducteur de la lecture
d'une lettre austère et tuméfiée
mise en souffrance
par cette soutenance
d'un acte démesuré
de l'intégration du sens
dans l'expectation de la parole
en image dans la découpe
d'une chair incarnée
par la parole ontologique
d'un souffle résiduel
dont on devine l'immanence
par les errements
de l'histoire contaminée
par l'ordre impuissant
de la lecture du corps
eschatologique
que la mort soit au plus près
de cette autre vie
dont les maux seraient
au passé puisque des mots
il resterait l'encombrement
du souffle devant leur lecture
sur quoi le souffle
serait cet enfer
dont on ressort autre
par l'injonction de la lettre
du souffle de la vie
persécutée par ce corps
la tête tordue à l'envers.


Thierry Texedre, le 10 novembre 2016.









mardi 8 novembre 2016

Voix perdues

Kapko - Exils






Voix perdues

Sur la plaie de Dieu
retourne-toi
en ces quelques cicatrices
tu jures que la gloire
attendue monte mortifère
vers ce spectre
insondable de la mort
en traînée du cœur
impuni dans l'action
démesurée de la vie
vocifère de tes cris
asservis partout où se voit
l'ingratitude de l'incroyance
livrée au pillage de la volupté
au retrait du désir en maux
peints par l'esprit infini
de la tentation
sort de ces exils trahis
l'inquisition ravage tes flancs
ouverts et sanglants
jusqu'au ciel rougi
par la grande farce
qui plonge l'enfant dans l'irréelle
contagion née pour faire taire
le croyant juché sur l'arbre
d'amour en pleine feinte
et riant d'ivresse enlacé
dans les bras du pouvoir
improvisé de la vie éternelle.


Thierry Texedre, le 8 novembre 2016.











dimanche 6 novembre 2016

Hiatus


     Norbert Bisky - Hiatus, 2016





Hiatus

Quelle fortification que ce théâtre
obsolète qui montre la danse
dans le cœur transit de l'innommable
attentat qui touche à ce temps obsédant
temps de la contrition qu'une parole
transportée va opérer en images saturées
trajet de la pensée en passages
de la surimpression de la lumière
sur un corps d'écriture validant
le risque pendu au cou de l'affaire
de la désincarnation sporadique
de l'image en véritable sens ondulant
de la chair à cette autre pandémie
révolution que la négativité
réarme pour jeter l'opprobre
sur l'Un c'est le duel d'une séparation
en réaction par la parole
comme reconnaissance en accéléré
de l'ensevelissement de l'Un
par la chair incarnée
et la mort désenclavée par l'atome
polémique d'une étreinte
qui pousse le corps à reproduire
touché depuis la mémoire
mémoire à-rebours pour
montrer depuis le vivant ce qu'elle a
d'une irruption lumineuse
lumière plus rapide que l'illusion
et moins stable que penser
sauvage expropriation du temps
vers l'enfoncement l'altérité
que la jouissance du corps double
traverse par un pourrissement
de la chair qui pense résister
au massacre de la mort
là se montre l'apprivoisement
sauvage mémoire du méat
montré à la caverne
par l'homoncule
pour risquer l'insolence du verbe
le temps d'approcher de la lumière
pour la dépasser de cette possession.


Thierry Texedre, le 6 novembre 2016.








vendredi 4 novembre 2016

Le jeu du dit replay


Infini ce suicide du cadavre exquis qui frôle l’insurrection. On entre soudain dans l'étrange réfraction de l’œil sur la ligne, lumière qui insupporte le regard fatal sur l'impulsion du front, de face, pour se fracasser sur le mur interdit de la dépossession. Ne pas se laisser déposséder de l'envers, à l'ombre duquel on s'enfonce pour attendre. On se dirait prêt à l'exploration de la face cachée du corps, un temps soi peu montré par ses contours trop flous pour sauter sur l'occasion de voir. L'attention est totale. Une musique proche de l'oreille se compromet avec l’œil incertain. Violence des violons, piquants ressorts de l'expertise orchestrale invitée à envelopper le corps insoutenable de la visitation. Mémoire qui s'invite au retours de la déflagration des sons en divergentes lectures. La mémoire semble inappropriée à émettre un quelconque tour de passe passe pour comprendre cette force d'attraction de la musique. Le corps tout entier s'assume, il entre en communion avec l'oreille assermentée. Les sons en tessitures entraînent l’œil à se replier à l'intérieur. Une certaine discorde se fait entendre, pliant l'écoute à la force intransigeante d'une caressante concomitance avec la suavité de la peau ; la chair tremble sous les accords de la composition. Voilà le cours des choses s'invitant au jeu du replay par l'affrontement, le recommencement, le renoncement à la finitude ; jouer avec la mémoire et le plaisir surdimensionné de la déperdition de la matière qui pense. Place qui s'ouvre à l'extérieur pour inciter ce corps à iriser l’œil, pour qu'il voit ce que la nuit intérieure se risque à transformer l'expertise de la chair en jouvence de l'instrumentale possession de l’œil absout de la vision.



Thierry Texedre, le 4 novembre 2016. 




jeudi 3 novembre 2016

Trouble du genre




Trouble du genre

Pensées légères
depuis le temps capté
de l'élégance y règne altier
le troubadour jusqu'au jour
visité depuis la légère fuite
vêtue de blanc archange
défendant la feuille du vol
l'intérêt de la vivre
noirceur frottée d'une écriture
et encore sa lecture endeuillée
le début consenti du vrai pour
retrouver l'invisible le réel
l’allant de l'avant en avance
sur l'extrême finitude
de la consécration de la chose
partout cette représentation
comme l'égale de la prière
pour montrer ce que l'arrêt
de dire a d'une insistance
à contribuer au désir
fulgurant de la sexuation
parce que cette dépense
de la chair est
irreprésentable
pliée qu'elle se trouve
au creux du son
survivant au genre.


Thierry Texedre, le 3 novembre 2016.







mardi 1 novembre 2016

Jusqu'aux cendres

               Anselm Kiefer - Pour Paul Celan: Fleur de cendre, 2006


Jusqu'aux cendres

Sur le cœur insoupçonné de la dérive
qu'un corps effacé soulève
outrancière dépose du corps
exacerbé voie du monde crépusculaire
du temps de la dépense
vers le risque d'étreinte de la chair
sur le soudain souffle
réformé de la plaie pandémie
traitement du corps
qui s'anime et cède
par cette peur de jouer une musique
irruption de la peine qui vole
au secours attentif au jet
jailli du monde des exclus
le drame est montré en dysfonction
parler disjonction de l'âme et de l'être
voilà le secret du risque éternel
de la vie qui monte
partout où la maladie suinte
jusqu'à cette mort par procuration
tout tourne autour du chant
insoumis à l'édifice du jeu
de la chair qui jouit
en tête à tête avec l'esprit malin
d'un ensevelissement de la naissance
sous les désaccords de la parole
en trop et exposée de la feinte
se laissant aller jusqu'aux cendres
de ces dérives éphémères
choc Vulcain du tiraillement
des organes inhospitaliers
devenant la polémique
que la mort importune
pour les siècles des siècles.


Thierry Texedre, le 1 novembre 2016.