Le déluge étreint de la peinture
Depuis cette commémoration
attentat sur l'humain répliqué
l’œuvre errante du peint naissant
l'étirement vers ce qui émerge
d'insolence d'exactitude à recommencer
l’ouvrage d'une mauvaise naissance
à quel âge le peintre peut du nom
analogue au dedans rencontrant
ce qui gribouille rature et ausculte
les bruits de la peur les mains
et les pieds déposés au plus près
du repentir de la surface mesurée
choses de la mémoire à rebours
le risque s'étale cherche son sens
jusqu'à la réception d'une peinture
plongée en tous sens le souffle retenu
pour mieux tirer ce trait tremblement
généralisé de l’œil qui ignore encore
qu'il en connaît déjà de trop
sur cette émergence du peint
au milieu de ce point où l'éternité
pousse le sacré vers cette spiritualité
et encore du sublime qu'un corps pousse
la figuration à chuter à chuchoter à sauter
sur les traces d'un nom soudain
petite musique naissante pour déplier
le temps d'en sortir du peint de l'étreinte.
*
Montrer cette belle peinture, celle de Sergio Padovani, celle qui fait avancer, plonger dans les entrailles de ces corps où aucune pourriture ni joie n'ont de prise, sauf peut-être d'avancer vers ce moins d'impossible, et moins d’irréflexion ; l’œil du peintre nous en dit long sur ce qui se pense, d'irréflexion grandissante aux prises avec les jeux lieux de la dépense. Les corps sont pris dans la dépense dès la naissance. La peinture de Padovani est une autre naissance. Où aucun Paradis ni Déluge n'a de prise sur nos consciences. Cette vision de la peinture, vous la présentez comme une entrée en communion. La chute de l'homme n'y suffit plus, on doit s'accorder maintenant à assaillir ces vieux démons. La crise de la Théologie partout, montre qu'à cet instant, est nécessaire l'emprunte de ces peintures du lieu et du non-lieu ; et faire figure de ce qui ne peut pas être montré de l'espace d'un pensant plongé dans une communauté discourant à tout-va sans cesser d'inonder le temps d'informations informatiques. Padovani a fait une trouée dans le ciel méconnaissable du réel, au plus près de cette humanité assoiffée du « bitume », l'or noir du monde qui a inventé la psychanalyse aussi pour mieux masquer l'alchimie de nos déraisons, de nos folies, « les fous vivent dans le sacré ».
Thierry Texedre, le 23 septembre 2021.
peintures de Sergio Padovani (1972-) artiste peintre italien vit et travaille à Modène