mardi 5 juin 2007

réponses à quelques questions - 9




















sous l'arbre,1987 Philippe Agostini, 200 x 150 cm.


"Le motif ne construit pas l'image. Tout cela se met en place,
s'organise comme une plante qui chercherait la lumière
dans une pièce sombre" Philippe Agostini.

"Pas de composition préalable. La peinture de Philippe
Agostini oscille entre continuité et rupture."




Qu'est-ce qui vous fait choisir aujourd'hui l'écriture plutôt
que la peinture, comme travail plus pertinent?


Thierry Texedre - C'est sans doute l'amour de l'image,
mais surtout de ce qu'elle ne cache pas, c'est à dire
sa chair.
Ce qui apparaît comme divinatoire et qui est en même
temps atemporel, dans le sens de l'éternité de l'image
prise dans la subjectivité qui elle est liée à la mort.
Nous pouvons reculer devant cette synthèse qui veut
que l'image numérique supplante celle plus archaïque
du tableau ou de la surface liée au support, à l'objet
de la reconnaissance.
Il faut un réalisme ou une certaine dose de conviction
pour illuminer ce qui reste de peinture dans ce débat
de début du XXIe siècle. Et ce sera chose faite d'illuminer
la peinture comme Dieu qu'on a voulu pour mort avec
les manipulations génétiques naissantes. Tout cela est
affaire de vue et par vue il faut s'en remettre à la musique,
à l'audition.
Histoire de saut qualitatif qui va devoir être fait par les
peintres pour maintenir l'image comme Dieu; et ça
représente non de croire en un dieu ou d'être iconodule,
mais de travailler l'image de la peinture pour la rendre
à son sujet qui n'a plus de sens en dehors de la dépense.
Dépense et jouissance comme oppositions dont la
censure va ouvrir les vannes pour nier l'image, et faire
croire que Dieu est mort parce qu'il n'existe pas!
Non, c'est encore une fois une histoire de structuration
des êtres parlants, qu'ils soient être c'est l'image qui le
dit dans un temps court du vivant, dans ce qu'il le figure;
et ce dans une société où jamais le hasard n'abolira
les grammes scripturaux qui font et défont la peinture
de ce siècle.
Nous en reparlerons, cette scription est celle que la
peinture veut pour représenter non l'image en tant
que forme, mais pour donner à tout sujet la capacité
d'aller jusqu'à rendre à l'inconscient la possibilité
d'être un langage!

thierry Texedre, juin 2007.