samedi 16 septembre 2023

Le corps psaume, le réel en déshérence


Et si le corps ne disait plus que la parole à trop en dire de ce corps défait par la vue qu'on en a.

On entre dans un tintamarre qui  désarticule la sourde dépendance,  l'entrelas, entre parole et chimères du temps saturé, pour faire gronder l'esprit. La parole contre ce corps qui se délite à mesure que celle-ci s'évanouit. Ça chante encore, l'esprit tiraillé et l'esprit chancelant, à cause de cette mise en mémoire du genre humain.

Tout ce que le genre humain proclame haut et fort sur sa capacité à reconnaître le vrai semble alors  caduque et voué à l'illusion, à l'illumination, à la croyance, parce que ce corps inique garde en lui l'impossible résolution de son dire.


La beauté n'a d'égale que la forme disloquée du réel. 

Le chant sinueux du réel songe en rêves irréels.

Si l'incertain résiste au réel c'est pour sonder l'inconcevable.

L'insituable c'est ce qui se passe quand du réel on sort.

La soudainneté est le seul idiôme qui sied à toute résolution de la mémoire, et c'est là, le réel qui commence à parler.

Si parler cause l'errance, la déshérence s'octroie le droit de montrer le réel, comme droit incompressible à parler depuis cette absence de réel.

Parler c'est déjà avoir une vision du réel.


Thierry Texedre, 

le 16 septembre 2023.