jeudi 31 juillet 2014

Même la mémoire naît




Voile austère de l'esprit
décomposé en signes
et qui compte sur sa
grandeur virtuelle
pour résister
se risquer à
reconnaître
de la prose
la mémoire
du temps
tendu
de
l'Un
en
souffle
indécent
depuis la
résolution
qui s'impose
de vivre l'éternel
comme si l'éternité
venait à manquer à ce
souffle malin de la souffrance
là est l'esprit rebelle qui descend
dans l'intérieur opalescent du corps
envoûtant de l'élision du désir de la
naissance à rebours dans la mémoire
réalisée comme d'une résurrection par
le verbe à propos duquel le sang monte
puise aveugle partout où la chair est née







Thierry Texedre, le 31 juillet 2014.


mardi 29 juillet 2014

Tremblement de la sidération du corps










Tremblement de la sidération du corps



Toute la génération de la fin
du corps dépressif va vers la
contemplation du dedans
depuis ce qui l'aspire de la
peau où règne un sang versé
couvert de vilains miasmes
des vertueuses concrétions
qui vous inspirent au milieu
de ces chants austères et par
quel rétrécissement de la
parole impuissante à léguer
la vie ce corps est né en fuite
dressé depuis l'apoplexie rouge
renfermée et damnée démesure
comme si la sidération venait
trouer le cœur immédiat du bien
et bien avant la mise à mort
de la texture taraudée de monter
sur la monstruosité des paroles
depuis la divine liturgie qui
voyage dans l'espace visité
par l'ombre inavouable de l’œil
saccadé gorgé aussi de ce sang
impitoyable en chants autistes
frayeur du grand acte du jour
jouissant de ce rêve renversant
désespérance qui claque à la
figure de la mort moribonde
l'attention reste risque d'avaler
les lectures illicites et illégales
de l'irrespirable temps tatoué
sur les bras de la grande mort
déguisée en blanche colombe
liquéfaction diurne de l'homme
irrespirable formé par la lune
illuminée depuis l'extinction
du soleil noir qui joue à voir
érosion en deux faces facéties
du regard déglingué depuis
l'origine du monde modulation
drapée de ces ventricules
secoués en saccades et coups
répétés de ces battements et
l'illusion d'avoir su pour croire
à la surdité de la folle raison
ricanant en tapant des pieds
au pire moment de la journée
au zénith de la glorieuse fin
du corps cadavérique couché
et empilé pour disparaître en
couches saturées vite en deuil.




Thierry Texedre, le 29 juillet 2014.






mardi 22 juillet 2014

Introspection










Introspection


Gesticulation du corps étriqué, repus et replié dans un coin de la pièce, comme si, recroquevillé les jambes et les bras cachés sous un dos plantureux, on n'apercevait malgré tout que le tronc roulé en boule et rétif. Ravagé le visage aux traits tirés se redresse et prend toute la place dans la pièce ; on entrerait incidemment dans la chambre, alors, ne verrait-on pas, et avec quel effroi, l'extravagante image de la folie... Le médecin de garde s'approche du patient, tente de rassurer, par quelques mots choisis et puis rien n'y fait, le sujet semble pris de tremblements, et on entend sa voix qui se risque à dérayer... Comme si ces sons aigus sortis du fond des âges pouvaient ralentir la vie ici, dans ce lieu austère de la psychiatrie... Le sol est carrelé de faïence blanche, et les murs peints en bleu gris. On entend dans le grand couloir un appel au loin, une lumière rouge clignote au-dessus d'une porte entre ouverte. On voit deux blouses blanches s'affairer à toutes jambes avec un chariot qui grince avec la vitesse. Un cri violent traverse la cour, peut-être que d'autres patients ont entendu ces vociférations d'un mal-être... Puis plus rien. Un peu après, d'une autre chambre un cri qui rappelle celui précédent, comme la répétition d'une œuvre musicale entrain de s'écrire... Voilà un médecin interne qui passe à son tour accompagné de ses deux étudiantes aux bras serrés contre leur blouse dévergondée et possédée par l'air ambiant ; certainement pour ne pas perdre des dossiers aux couleurs très vives, et qui déteignent, et qui dévisagent dans l'ambiance terne des lieux...

La folie n'est-elle pas le lieu inhospitalier d'un enfermement dans la représentation, de ce risque infondé d'extraire le "vrai" du temps, de ne jamais rencontrer l'inextricable liberté de jouir.

Double séquence dans les plis de la visitation

...Quelques patients donnent l'impression d'être anonymes, comme dépossédés de cette mémoire ( qui pour être immédiate n'en est pas moins improvisée), au passage des visiteurs depuis les couloirs menant aux salles de repos, salle à manger, et à l'entrée principale de l'établissement. Deux blouses blanches s'entretiennent discrètement avec un petit groupe de personnes dont la souffrance intérieure n'a pas l'apparence, au-dehors, d'une perturbation, ni du regard, ni du mouvement des corps. Les portes des chambres du rez -de-chaussée sont ouvertes en grand, comme si ces lieux garantissaient aux résidents la même bonhomie qu'un établissement de repos. Pourtant à y regarder de plus près, tout semble bien différent. Quand on a accès au personnel soignant, il vous explique que les patients ont des soins très rigoureux ici, c'est un centre psychiatrique où les malades sont traités avec des psychotropes (neuroleptiques, antidépresseurs, thymorégulateurs, anxiolytiques), et parfois si nécessaire des traitements biologiques (électro-convulsio thérapie, stimulation magnétique transcrânienne répétée). La peur vient inonder tout mon être, comment soigner alors, si les limites de chacun commencent où le commun se sépare de cette représentation (existentielle), dans une mémoire dont on sait qu'elle n'a pas de sens sans une mise en question de sa dépendance au temps, pour inquiéter l'espace (l'esprit futur), le « raccourcir » pour ne pas tomber dans les griffes du fou (l'usurpateur)...



Thierry Texedre, le 24 juillet 2014.



  

lundi 7 juillet 2014

Un temps ressuscité













... Insidieuse fin du désir atomisé et déchiré dans un jaillissement d'une pluie de sang sourdement écartelé, tel une flaque perlée de grains brillants, d'un bitume réparé... À plat, le corps plus loin, se contorsionne encore, comme pour s'évader du sol moins crevé que lui... Une voix s'élève, en cris qui saturent l'air encore chaud d'un soir humide et orageux... Ondulation dans l'espace ouvert de la libre interprétation des sons, lancés à tire d'ailes, dont rien d'étrange n'excède les bruits des véhicules sur le périphérique tout près... D'un balcon, à quelques mètres, s'exhibe une ombre à peine masquée par une haie taillée, sur un air manouche qui s'élève jusqu'aux étages supérieurs... Le corps serait-il tombé d'un balcon, plié par un trop vif désir de vivre intensément, d'une jouissance insoutenable, jusqu'à la souffrance suprême de sauter par-dessus la rambarde ? Douleur de vivre un état de désespérance telle, qu'aucune personne, à un moment de dépassement de la douleur, ne puisse alors retenir tout son être vitrifié, déchiré et désenchanté... Le temps sort de ce corps comme si tout, autour, dansait une farandole, et tourbillonnait jusqu'au milieu insoupçonné, là où l'âme s'évanouit en songes éparpillés, dans un rayonnement d'étoiles qui filent à tout va pour rattraper le temps, pour ne plus faire qu'un avec lui... 









Thierry Texedre, le 7 juillet 2014.


dimanche 6 juillet 2014

Visitation





Quelle rivière qui serait

asséchée pour la raison

première depuis les fils

du temps au milieu des

dépossessions du vent

ravageur quelle litanie

issue du corps malotru

visite la femme d'un nu

nimbé de ces délicieux

seins avantageux ravie

de se faire voir touchée

aussi aussitôt saisie par

l'avancement des mains

dans des plis chaleureux

jouissance tournant juste

où l'affaire sort le corsage

dégrafé et la culotte ôtée

dans une telle ivresse luit

le visage que l'homme suit

honorable avant la visite

soit transporté où l'esprit

se mire au sommet d'un

doux regard obtus après

quelques fadaises et force

le temps de l'envie lovée

dramatique quand tout

s'arrête foutaise avant ça

assermenté d'un sourire

crépusculaire il voue à la

certitude tout ce qui part

depuis l'heureux tumulte

qui gronde dans des corps

couchés où passent les sens

et saute la musique martyre

la dame ricanant au sommet

douloureux c'est la chair en

l'air envoyée dans les cieux.



Thierry Texedre, le 5 juillet 2014.










jeudi 3 juillet 2014

Rivages





Fournaise sur le col austère de la foi qui se retire tristement en quatre parties inégales tentation du haut qui croit penser découper dans la chair ce tronc sorti en privé de ses viscères soupesant les membres par terre qui sont resserrés pour ne former qu'un amas d'extension aux extrémités rigidifiées depuis les doigts écartelés les ongles trop longs sont plantés dans la terre pour chercher le dehors de l'évasion et aussi se mêle plus loin un nombre irrésolu de formes alambiquées d'un dedans du corps retourné comme un gant et dont la puanteur rentre encore par les narines asséchées du visage exsangue... Point de reddition dans les actes scandaleux liés à l'écriture crépusculaire... Quelle tentative d'extraction serait à elle seule la plus outrancière des techniques renversant le sas immortel qui sied au corps de la dépense... La sotte touche en retrait qui vient tétaniser l'alchimie d'une ivresse de la chair va pourtant expressément nous renvoyer aux origines de l'épaisseur de la chair … Voir ce qui tombe comme s'il s'agissait d'une usurpation de la vie se risquer à la respiration au renflement involontaire depuis des membres comme dépassement... On entend par quel hasard ou contrainte la danse d'une convergence de la présentation des corps au plus près de l'étreinte qu'un langage permet au moment où le regard s'absout de l'écoute au milieu du temps... Forcer ce lancinent examen de la chair pour lui faire rendre ce sens illisible qui touche à la contrainte rythmique du corps nu avant ce qui le recouvrira d'une suspension involontaire celui du pouvoir d'associer des parties du corps pour sortir ce corps de la présence comme la danse en revisite l'origine...







Thierry Texedre, le 3 juillet 2014.