vendredi 15 janvier 2016

La langue-vie



Quel aveuglement
cette intermittence
va-t-elle honorer
la grande mort
lieu de l'irrévérencieux
idée de l'incommensurable
et du dénie
et du rien
se fourvoyer dans la
grand messe du très haut
depuis ces failles ce sas
cette ritournelle incidence
qui nomme encore la vie
vivre ce fatras
vivre pour l'excommunication
vivre dans l'expulsion
l'impulsion des sens d'un corps encore
de la chair
chassée de l'effraction du vrai
qui s'impose impitoyable
et synchronique
nivellement de la chair
sur la chaire de l'église
impossible impromptue
et partagée dans la mise en boite
de l'âme refermée par l'esprit
ce sacré contemporain ainsi
rendu à la machiavélique
obstruction de la chair
en suspension imbuvable
bavardage de l'essence
même qui siège
depuis l'origine
du corps couché
sur le lit du faux
parce que cette mise en demeure
du corps n'est pas encore
le commencement de la parole
instrument de la délivrance
semblant et imitation
de l'immersion dans
la couleur en coulée
sur les bords de la peau
du mal sans douleur
depuis la crucifixion
en plein chant
de l'enchantement
de la vie
vois ce grand ressac
qui s'ouvre à toi
pour mettre ta parole
en doute depuis l'ivresse
qui montre la représentation
sans cessation du corps
nu
comme jamais
oh stigmates de l'impossible
verbe
partout où sonnent
les commémorations
de ce nom
nommé par la conscience
révélée et monastique
par tant de noms de vrais
puissance de leur vérité
puisée où l’eschatologie
un lieu se soulève pourtant
obscur l'ostentation
de la misère du corps redressé
en mots infinis du temps
ouvert à la jouissance
de l'infestation des mots
par ce corps hyperbolique
corps de l'excrémation
de quelle maladie
malapprise
qui sort des yeux
orbites asséchés du foutoir
qui montre l'achèvement de la voix
depuis cette foi
qui pourrit tout de l'être
surpris de n'être pas l'insoumis
depuis son intérieur béant
ouvert au risque de la contamination
de la langue
faite pour défaire
les nœuds de l'inconscient
putréfié dans l'espace
de ce qui abrite la langue-vie
vous-est-il arrivé
de conclure ce corps
au-delà des mots
là où se met en mémoire la fin
texte en tête tétanisée par l'entêtement
irraisonné de dire
depuis l'intérieur en souffle
respiré de l'incompétence du temps
ce présent qui siffle la fin
de la récré création qui couvre
le sol de cette apologie
du vomissement
vulgaire en mitraillant
ce dehors de la chair
pour y faire son trou
en musique s'il vous plaît.



Thierry Texedre, le 15 janvier 2016.