Une textualité qui recherche en permanence son écriture et sa peinture, sans toutefois entrer "en représentation", le lieu ? Une musicalité, pas dans "le son" d'une lecture qui reste aléatoire, mais dans ce qu'un sujet peut de penser: où en est son image, la scription ?
Peinture/Musique
samedi 31 décembre 2011
L'enterrement du dire
C'est l'enterrement du dire
une bonne fois pour
se risquer à découvert
vers d'autres isotropes
le temps de se vider
du sang de nos mémoires
improvisées jusqu'au
tréfonds du jour endeuillé
l'enterrement du dire
un peu pour ce désir
inassouvi qui frôle ce
qui reste de respiration
dans un corps décollé
l'enterrement du dire
du soupire intenté une
dernière fois dans le
douloureux accouchement
dramatique d'un temps
reculé de l'exposition
de ces corps boiteux
face au cycle du soleil
caché celui noir de ce
dedans en tête dépression
qui vous asphyxie sur
quoi la grande surdité
de la dernière guerre
s'expulse s'expatrie
dans quelle raison le
temps vote sa perte
dans cette sombre fin
du dire invraisemblable
c'est l'enterrement du dire.
Thierry Texedre, le 31 décembre 2011.
vendredi 23 décembre 2011
Inconséquences
Là,
le rien se tient, ivre de quelle progression du songe envoûtant
qui me guette. On triture, malaxe, forme, redonne vie au rien. Quelle
travers vient ouvrir l'entendement du chant, dehors, là-bas,
en flou? Surdité de ma mémoire. C'est l'enfermement de
mon corps. Même ces chants volages qui me tiennent compagnie,
semblent rentrer dans l'attirante révolte d'un autre corps
trop éloigné. Je me traîne dans
d'incommensurables errances inondant mon oeil grand ouvert. Obtus,
j'avale quelque gorgée de mots, de ces mots qui vous délivrent
de l'infection glottique. Sur quel pied se tient mon être
déterminé à en finir avec ces gesticulations?
Les barreaux de le vie me réserveraient-ils quelque
monstrueuse dictature? L'autre pied se met à renâcler
une dizaine de mots inhospitaliers, juste pour avoir l'air dehors. Se
croire là où d'impitoyables ombres vous collent à
la peau. Pas même le temps d'en placer une. Elles vous rongent
jusqu'au sang. Imitant même vos émotions. Aucun secret,
on reste sous tension en permanence, on en viendrait à se
tirer une balle, tellement la mémoire s'en sert, le temps
d'immoler une pensée-illusion. Ici, il faut tirer sur ce qui
s'offre à vous. Le regard est grandement tétanisé
par l'apoplexie du vice. Quel vice, sinon celui du regard défait
de la douleur colorée. Je vois parce que la couleur m'inonde
de toutes ses diffractions. J'espère jouir de ne jamais en
finir avec ce déplacement entre mon dedans irrecevable et ce
dehors capiteux; de la lumière de l'esprit malin. Les mots
sortent de partout. Une cage m'invite à perdre l'usage de mes
jambes, émasculées par la petitesse de cette prison à
ciel ouvert. Ouverture sur la forme frontale du désir absent,
la douleur du temps me fait mentir sur l'usage de la parole diminuée.
Je veux ce vide pour ne pas m'entendre souffrir. On va peut-être
venir me chercher. J'exclus toute ingérence dans l'exploration
de cette torture qui fragmente mon esprit. Même les songes se
réduisent à la plus simple expression. La faim traverse
un court instant tout ce corps amaigris, et réduit à
mordre les quelques mots qui remontent dans la bouche, ouverte, la
langue s'évade du dedans, il reste quelques minutes au temps
pour en finir avec mon âme.
Thierry Texedre, le 23 décembre 2011.
jeudi 22 décembre 2011
Vestubule de la vie
Tout
s'éternise, se retire, se défile sous l'astre éternel,
celui de la vie. Cette vie qui virevoltait dans l'instantané,
elle convoquait ces corps allongés sous l'infini; pourchassée
par sa propre tentation de mourir pour quelque présent,
instant du désir précieux et irréel. Une nuée
de voix s'élèveront jusqu'aux cieux, jusqu'à
frapper le long et cruel jour de la vie. On chante maintenant autour
de ces cordes emblématiques, pour signifier l'érection
du corps en psaumes. Le temps présent marque sa présence
en tête redressée de tous ces corps décharnés
et transparents. La cruauté s'est installée pour jouir
du temps dépassé. Les voix horrifiés haussent en
coeur la voix en dansant. Danse macabre du feu. L'enfer s'étend
partout, les corps perdent un à un leurs chair, peau dépecée,
pelée, donnée en pâture au cours des choses.
L'extraction de ces voix, vociférant de douleur, se finit en
une chute sans fin dans un vide tournoyant. Le souffle sans vie de
ces voix remonte jusqu'à l'ouverture du sol, du trou
introuvable , en fanfaronnant, poussant des cris pitoyables. Une cité
était née de ces artefacts illicites et fourvoyés
dans d'immenses échos de quelques voix ressuscitées
d'entre les morts. On serait entré dans ce vestibule qui
commence par la vie, l'insoutenable pulsation de la mort.
Thierry
Texedre, le 22 décembre 2011.
mardi 20 décembre 2011
Vers une surdité de la musique du corps
Quelle
trajectoire, quelle hystérie que le drame qui nous lie au trauma? Trace
dans un corps obturé, clivé, torturé par cet esprit hirsute?
Conglomérat, parole exposée au dire de l'immédiateté, le corps s'en
souviendrait-il s'il était privé de ce désir insoutenable d'aimer sans
fin, un autre corps, celui de l'altération, celui de la chair?
Questionnement insupportable de
l'imposant risque de s'enivrer des paroles circonspects de l'exposition
d'une telle chair? Le dire s'oppose à la parole, pour mettre la chair
sur pause; absorption du temps dans l'inhumanité du corps, comme cavité
découverte, dedans de la pensée «réflexion». Une tentative d'élaboration
de «l'élocutoire» interpellé comme question de la chair troublante d'un
corps coupé du temps, montre bien que tout questionnement s'évanouit
dans l'improbable rétention du temps dans un corps segmenté.
L'usurpatrice psychologie n'en garde pas moins un souvenir, atavisme de
l'histoire qu'une mémoire à rebours rencontrerait, comme imposture mais
révélation d'un discours minimum, l'évanouissement d'une réalité du lieu
sociétal chez l'humain? On entrerait donc dans une ère du manque, de la
trouée éphémère du corps en suspension? Visite d'un bout de
corps-mémoire, et dans un même temps de ce derrière oculaire qui file
vers une mémoire à deux temps. Si la peinture peut s'en emparer, du
corps livré à la chose en deux temps, la musique prendrait elle, le
risque de retenir la traversée du corps, de le mettre en forme, de le
lier, le tirer de cette chair introspective, mise en mémoire du présent
comme objet de désir , matière insubordonnée à la pensée discursive. Un
lien autre s'échapperait, là encore, de ces sonorités immatérielles,
pour tendre vers cet enterrement du mal, monstruosité d'un pensant
recomposé.
Thierry Texedre, le 20 décembre 2011.
vendredi 16 décembre 2011
Danse de l'étirement du corps
Nous
tendons à une apothéose
la
surdité du site phrastique
dans
sa tentative du repli
renversante
irruption dans
la
danse apostrophée drame
de
l'ouverture d'une musique
en
étirement du corps absolu
corps
compromis damné et
renversé
en coupes du regard
grondant
grondement du regard
qui
s'ouvre à la découverte de ce
derrière-devant
douloureuse
excavation
de la chair à demi
enfoncée
dans d'insupportables
oripeaux
grammaticaux du dire
en
image en pause sur quelle
fixation
le temps humain se
redresse-t-il
pour voir derrière
ce
risque d'exciser le rite du
temps
revisité par cet arrêt sur
image
traumatique illusion de
l'illumination
d'une jouissance
expansive
quel risque d'ouvrir
le
temps à cette autre immanence
immaculée
sous le regard hagard
de
l'homme déchu du désir qu'il
eût
ouï pour l'éternité en geste
celui
de l'écartèlement de la
femme
hystérique dans sa voix
éruptive
enlacer ce corps couvert
d'hérésie
la femme s'élève en
naissance
pour accoucher du dire
atomisation
du récit postérieur
en
une parole hiatus trace de
cette
impédance imperturbable
du
songe dansé en une douce
musique
acéphale de l'arythmie
du
corps et son souffle du corps
et
sa reconnaissance de l'impossible
révolution
de la pensée fracturée
étrange
renversement du temps
en
une poussée du sens avéré
de
cette mort proférée de l'amour
exhumation
de ce corps amoureux.
Thierry
Texedre, le 16 décembre 2011.
dimanche 11 décembre 2011
Apothéose
Le temps est morcelé. Ce morcellement n'est inéluctable que dans un raisonnement. L'homme raisonne, et touche à son annihilation dans ce fractionnement temporel. La musique est un art qui allie deux actions: raisonnement et sensibilité de l'écoute. L'écriture induit une musicalité en errance, que la composition musicale permet d'extrapoler, de dépasser. Le temps de l'écriture est un temps de la dépense, pas encore celui de l'écoute. La peinture vient subjectiver l'écriture, la transcender, par une certaine vision que l'information manque. Déplacement de la peinture sur une ligne qui rend l'espace sculptural intrinsèque au temps. La peinture et la sculpture sont les deux axes d'une même exploration du temps. Le temps divisé est ce double qu'un sujet clivé vient supporter dans l'espace musical. Un sujet peut exister dans la reconnaissance de ces reflets temporaux, sauf peut-être dans son discours, qui lui est antérieurement transmis, mémoire d'un décalage entre le temps morcelé et le temps figuré. Le temps procédure serait un temps de la méconnaissance du corps à venir. On entrerait alors dans une rencontre entre un corps, celui de l'étrangeté, et une musique transversale au dire, histoire de trouée du temps dans une épisodie de la vie humaine traduite sous une apothéose résurrectionnelle. Au loin on perçoit comme une emprise du dire impitoyable, sur un corps d'élection, un corps pensant ce sujet du temps clivé.
Thierry
Texedre, le 11 décembre 2011.
samedi 10 décembre 2011
Thierry Cauwet
jeudi 8 décembre 2011
Sous X
Touché
vers le fond de cette parole, l'acte est en résidence, pour
absorber ce corps dénoué. Un corps dénudé,
une litanie pour ce temps déposé dans cette mascarade
insoutenable de l'errance. Deux corps en rappel, le foutre en l'air,
la peau humide, les membres écartés. Tout se pose en
immersion, tout se finit en désir manqué.
L'évanouissement a lieu dans quelques plaintes auriculaires.
L'embrasement détenu devient plus vite irrationnel. L'extase a
lieu en rythmes évanouis dans un grand silence dévastateur.
L'étranglement des lèvres met en vrac quelques signes
d'une vocifération à venir. Deux corps tournés
l'un sur l'autre pour l'éternité. Quelle peau suée
de tous les pores essoufflés, peut retenir son cri, celui
d'une grande jouissance interminable, taraudée par l'imposant
redressement du sexe. Une grande humilité s'élève
dans la pièce, pour une brève histoire irremplaçable.
Le trou du monde en désespoir de cause.
Thierry
Texedre, le 8 décembre 2011.
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