jeudi 13 juillet 2017

Certitude et béatitude

                                   Claude Verlinde (1927-), "Les quatre saisons de la béatitude"



Certitude et béatitude


Par quelle couverture
le temps s'éveille-t-il
à cette infamie
que la représentation
montre ici en plaie
de ce que la douleur
va imprimer sur le corps
sur ce corps absout
de la mort
par ce sacré
retraduit en peinture
pour avoir jugé ce sacré
exercice damné
par le temps bu
dans la coupe du sang
tremblement de la vie
le tors d'un corps
coincé entre l'être
et le sujet pensant
sa fin en lettres
apocryphes amour
sur quelle introspection
de la chair illuminée
par la parole montrée de biais
sur cette peinture pneuma
de la fin du corps
qui rencontre sa foi
avec l'éternité et la matière
moment du passage
vers cet au-delà
que peindre promène
jusqu'à la certitude
de laisser faire la chair
paix à notre âme
merci douleur dépassée
dans la certitude
d'une béatitude enfin.


Thierry Texedre, le 13 juillet 2017.







D'y voir

                           Jan Van Eyck - La Madonna di Lucca (1433-1436), 149,5 x 65,5 cm




D'y voir


Longue est la nuit
outrance au ciel
qui passe par là
interminable et
blême aussi étendu
que l'océan profond
de ces ténèbres
illicites par l'amour
éternellement voilé
sur ces récits en signes
par lesquels se montre
la lumière du temps
indécidable de la gloire
en ces lieux d'appartenance
récifs sur la parole
qui plonge les bras
pliés en croix et
pendus à l’œil malin
jailli de ces enfers
du corps encore chair
de la chair par la parole
finissant dans une peinture
respiration du jet jeté là
en pâture aux hommes
nés de ces cuisses écartées
dans le douloureux
endormissement
de la libre improvisation
en cris répétés jusqu'à
la lie j'irai cracher
sur vos ébats tombé
de ce corps ensemencé
par la belle jouissance
interposée au hasard
à tout jamais joué
par omission de la raison
par quelle atomisation
de la raison qui manque
par quelle dépense d'en
finir avec ce corps inventé.


Thierry Texedre, le 13 juillet 2017.