dimanche 31 janvier 2016

La clé des champs



Si rétrécie
dorée ma mie
facile hédoniste
réminiscence
du sol laminé
la cité
fallacieuse
et désolée
dort
mi famine
mi mimique
la voici
docile à mirer


Thierry Texedre, le 31 janvier 2015.










samedi 30 janvier 2016

Flânerie




Voile obscur
de ces ténèbres
illicites contaminant
par ces fêtes galantes
un temps démesuré
depuis ce risque opaque
d'exister avant le texte
foutage de ces fermes fesses
qui comptabilisent ravagent
et jettent en pâture
au paysage du tableau
les obsèques
du corps qui parle
trop obscène
pas assez nu
pour voir le jour
en étirements du viol
de ces nuées d'étoiles
encore dorées
partout où l'esprit croit
partout où l'enfant marche
par les pas osseux
de la chair fagotée
qui déambule
en sauts hystériques
en travers entrant
dans un éternel paradis
puisse voir
ce qui vole
dans l'astre
carré du texte
encore camé
et obtus cave
qui s'ouvre au jour
d'avant pour montrer
la mémoire
épuisante et irradiée
du corps de l'interdit
pulsation en continu
de la folle excursion
aux pieds du col utérin.


Thierry Texedre, le 30 janvier 2016.








lundi 25 janvier 2016

Vertige du Pathos





Cloaque
le jour où Chaos
dans quelle sordide pensée
usurpa les sens
sentent-il l'odeur
vite embaumée dans le retrait
de ce sexe introduit
pour ressortir en improvisation
glosant depuis l'origine
meurtrie du renflement
en herbes fumées pour écarter
les jambes du sulfureux
pourquoi l'être n'est là qu'à
rendre tous ses jets
au corps de la jouissance
martelée en coups en va-et-vient
depuis ce dehors nu
devant cette extinction en feu
pour fuir ce qui a commencé
ce qui a terminé pour arriver
pour porter aux nues
la nudité belle de cette
caressante touffe étouffée
peau dédiée à l'étreinte
tu pousses à la mort
et entres dans l'utérus
sucé délicieux
parcourant en ondes
tout l'être parti
depuis les cris évanouis
Éther bitée
boit le sacré
veille sur le plaisir
de ces coups d'une lame
l'effraction virant au drame
du couteau dressé sur la pointe
du gland pour l'enduire
farce hypocrite
tu vides l'écume blanche
qui ronge le frein d’Éros.



Thierry Texedre, le 25 janvier 2015.








samedi 23 janvier 2016

Silence









Silence

Protubérances qui poncent la voix
sans suite ni rencontre
sur la plaie du tentaculaire fond
revisité par l'écrivant
mortel par le geste renversant
d'une exactitude du temps
de la souffrance
de la disparition
on n'entend plus ces vols au loin
qui frôlent l'esprit
pour qu'il s'ouvre
au tintement inespéré du loin
étirant ses ailes indistinguables
le temps
ce sacré dépossédé
ce ratage du fond né
de l'attache du corps à la lettre
pour faire voir
pour entendre
pour toucher
au plus haut point à la foi
de l'ardeur qui pousse ce sacré
à l'intérieur au cœur
entends les pleurs de nos âmes
qui cherchent l'autre vie
pour une ouverture des choses
protubérances devinant la fin
proche de ces langueurs infinies
qui pensent encore
qui montrent encore
ce silence exclamant la vie
la montrant le long de ces jambages
encore déliés en plein.



Thierry Texedre, le 23 janvier 2016.










vendredi 22 janvier 2016

Prière et pourrissement

1
Prière

Sur la foi de mon cœur
plein de cette mansuétude
qui étreint depuis l'éternel
voici l'extrême lumière
dont les rayons m'élèvent
et m'emportent loin du mal
où l'homme jaillira bénit
par l'événement la béatitude
de l'âme reconnaissable
au paradis de la vie sans fin
ni loi auprès de Dieu le père.

2
Pourrissement

Possédé au sommet du pire
risque d'exister et d'être ici
en dressant ce corps de chair
coupé au monde béni et pieux
vois cette fin en terre déposée
pour disparaître de cet amour
vulgaire d'un cœur chaud que
l'amante signe en caresses
posées pour laisser mourir
cet être de légèreté légué
au vent des cendres éteintes.


Thierry Texedre, le 22 janvier 2016.







dimanche 17 janvier 2016

Vol emporté par les eaux



De la voracité du corps
inapproprié voilà le seul
recours né de la tyrannie
de la chair l'expulsée de
l'errance d'une mémoire
en renâclant en respirant
le lourd poids du dedans
sentinelle du corps lueur
intraduisible de la parole
vers son sommet sa paix
de ruminer mots des sens
depuis l'indécente visite
prendre le corps en coin
le renverser et le pénétrer
le défoncer jusqu'au pli
dévisagé du drame forcé
viol incessant de l'esprit
qui frôle l'ultime viscéral
pris en tenailles il sort
soumis ouvert du poitrail
et coupé pour l'ausculter
ce vénérable tiraillement
de la glotte mordue qui
titille les sons malvenus
chuinte la grotesque fin
choit autour du cou rougi
le sang sans faute expulse
en coulée et atermoiement
depuis la perfide saignée
et bu en rires ridicules et
condescendants du groin
malin de ce porc vautré
à tant d'exactions volées
par les eaux du vol amer
revenant damné de l'âme.


Thierry Texedre, le 17 janvier 2016.







vendredi 15 janvier 2016

La langue-vie



Quel aveuglement
cette intermittence
va-t-elle honorer
la grande mort
lieu de l'irrévérencieux
idée de l'incommensurable
et du dénie
et du rien
se fourvoyer dans la
grand messe du très haut
depuis ces failles ce sas
cette ritournelle incidence
qui nomme encore la vie
vivre ce fatras
vivre pour l'excommunication
vivre dans l'expulsion
l'impulsion des sens d'un corps encore
de la chair
chassée de l'effraction du vrai
qui s'impose impitoyable
et synchronique
nivellement de la chair
sur la chaire de l'église
impossible impromptue
et partagée dans la mise en boite
de l'âme refermée par l'esprit
ce sacré contemporain ainsi
rendu à la machiavélique
obstruction de la chair
en suspension imbuvable
bavardage de l'essence
même qui siège
depuis l'origine
du corps couché
sur le lit du faux
parce que cette mise en demeure
du corps n'est pas encore
le commencement de la parole
instrument de la délivrance
semblant et imitation
de l'immersion dans
la couleur en coulée
sur les bords de la peau
du mal sans douleur
depuis la crucifixion
en plein chant
de l'enchantement
de la vie
vois ce grand ressac
qui s'ouvre à toi
pour mettre ta parole
en doute depuis l'ivresse
qui montre la représentation
sans cessation du corps
nu
comme jamais
oh stigmates de l'impossible
verbe
partout où sonnent
les commémorations
de ce nom
nommé par la conscience
révélée et monastique
par tant de noms de vrais
puissance de leur vérité
puisée où l’eschatologie
un lieu se soulève pourtant
obscur l'ostentation
de la misère du corps redressé
en mots infinis du temps
ouvert à la jouissance
de l'infestation des mots
par ce corps hyperbolique
corps de l'excrémation
de quelle maladie
malapprise
qui sort des yeux
orbites asséchés du foutoir
qui montre l'achèvement de la voix
depuis cette foi
qui pourrit tout de l'être
surpris de n'être pas l'insoumis
depuis son intérieur béant
ouvert au risque de la contamination
de la langue
faite pour défaire
les nœuds de l'inconscient
putréfié dans l'espace
de ce qui abrite la langue-vie
vous-est-il arrivé
de conclure ce corps
au-delà des mots
là où se met en mémoire la fin
texte en tête tétanisée par l'entêtement
irraisonné de dire
depuis l'intérieur en souffle
respiré de l'incompétence du temps
ce présent qui siffle la fin
de la récré création qui couvre
le sol de cette apologie
du vomissement
vulgaire en mitraillant
ce dehors de la chair
pour y faire son trou
en musique s'il vous plaît.



Thierry Texedre, le 15 janvier 2016.






mardi 12 janvier 2016

Le jour où la nuit voit



Rage orchestrée par
l'histoire immobile
du tremblement de la
ferveur d'une autre voix
parole express de la folie
encore montrée du doigt
entrain de danser en
tango giration volubile
virevoltant au vent
ventre à terre d'un jour
sans fin de la foi par
cet être Prométhée
créant l'homme boueux
sorti par quel savoir
en pleine exhortation et
risquant de perdre l'idée
maîtresse du temps délit
de la parole en sauts
inaudibles devant l'écran
ouvert de l’œil imparfait
puis coupé du sortilège
des mots infinis l'enfant
sorti de la main mise
dans les sens du sacré
et né de rien s'efforce
et respire par l'enfer de
l'autre vie qui se terre
avant d'entrer en psaume
échiquier du ventre de
la terre recouverte par
l'esprit illusion qui parle
de rire quand on flippe
et qu'on s'illumine quand
on entre possédé jusqu'au
col en gavé en rejet et
poussé par l'ourlet de
la dévotion qui s'ouvre
à même le sol de la plaie
ouverte aux chiens ces
abominables enfermés
dans le ventre spirituel
du joint laïque qui
fouille les dedans du
corps calamiteux le jour
noir et farfelu la nuit
le jour où la nuit voit.


Thierry Texedre, le 12 janvier 2015.






dimanche 10 janvier 2016

Rite de l'infamie


Tapis au dessus de l'astre
comme mortel il redescend
laissant sa misère et atterré
volant par tous les hémisphères
dans l'errance du temps
qui gronde pour excuser sa folie
indigne du vide et de la vie
ventre à terre il s'évade en
pensées illustres de la guerre
contre la même mémoire
contre ce chagrin tempétueux
qui vole au dessus de la peur
que l'âme dressée devant
même dans la chair
de ce débonnaire invisible
de cet autre présentement
inconnaissable de l'être
parti un jour de décembre
pour ne plus revenir
visible vertu par l'air volé
chants enfin libre de sortir
ce souffle invité et inviolé
jusqu'alors en bas passe
en coups le ring de la mort
qui bouscule et bouleverse
ridicule qui se gargarise
dans la terre retournée du ciel
saluant du couvre-cœur
l'immersion dans les songes
baisés depuis les dieux sourds
que cette chair opalescente
soit aussi la caressante rétine
des seins pointés qui entrent
en signes répétant et pensant
se fourrer dans le resserrement
le sexe au pilori juché en juge
pour tisser les plis de sa course
sans fin pourvu que l'aimant
poussé parte dans l'infini
sur la couche sublime dépliée
en images et enflée en réseaux
dard d'une lueur inespérée
infamie d'une famine de la peau.


Thierry Texedre, le 10 janvier 2015.







lundi 4 janvier 2016

Sur le banc assis

Sur le banc assis le regard posé les bras croisés par l’enflement nuageux pluvieux il ne se risque pas encore à se lever pour fuir cette invitation sur le banc assis sans bouger il a l'air endormi et avachi sous les gouttes d'eau qui dégoulinent de plus en plus vite sur son front et aussi le crane nu les gouttes plus grosses vont et viennent en plongeant sur la tête et l'imper jusqu'aux pieds sans qu'il eut bougé du banc en bois les paupières se ferment par intermittence il les referme les yeux sont maintenant clos jusqu'à plisser les paupières pour ne pas avoir à regarder dans le flou ambiant l'eau qui gêne à regarder dans le flou ambiant et l'ambre dessiné sur le sol glissant dans l'allée du parc qui se vide de ses promeneurs voilà que le jour s'enfonce lentement quelle apothéose que ces trombes d'eau qui s'abattent et tapent plus fort sur le banc là le dernier visiteur de façon accidentelle pour le commun des mortels sur le banc assis celui qui vit et ressentit ce que des éléments perturbateurs produisent sur l'immédiateté du temps indécent la contemplation.



Thierry Texedre, le 4 janvier 2016. 


samedi 2 janvier 2016

Feuille d'or du temps






Feuille d'or du temps



Feuille d'or du temps
raccourci sur l'élan
indiscuté de la vie
vautrée dans les plis
insupportés de la mort

Feuille d'or du temps
vois-tu l'aube s'éloigner
introuvable et alanguie
elle s'étire pour l’œil
et se dresse par amour

Feuille d'or du temps
tentation effondrée
du tronc de la liberté
branche adossée
la pousse écourtée

Feuille d'or du temps
tient en fils tressés
sur l'écorce pelée
marque de l'envers
par l'endroit sa chair

Feuille d'or du temps
conte de ton histoire
l'espoir pour respirer
l'illusion qui ouvre
d'indécentes fenêtres.


Thierry Texedre, le 2 janvier 2015.








vendredi 1 janvier 2016

L'homme au passage peu fréquenté





L'homme
au passage
peu fréquenté


Sur un sol
durci et sec
ténébreux
et déhanché
le visage
buriné et
mal rasé
en chemin
se creusent
des ornières
asséchées
par le vent
se languit
l'homme au
passage peu
fréquenté
depuis l'aube
trop rêveur
ou trop pâle
le regard
évadé de
tous les
hospices
passés
de toutes
les misères
sans fond
il erre lançant
ses chaussures
dégingandé
en avant
en l'air
les balançant
l'une après
l'autre d'avant
en arrière
et sur un
pied posté
aux aguets
il avale
sa salive
en attendant
une misérable
vie ne serait-ce
qu'un
court instant
pourvu qu'on
lui parlât
qu'on
lui adressât
un seul mot
renâclant
de tout
son être
pour savoir
si on l'eût
entendu
depuis des
lointaines
civilités
au grand
désespoir
de n'en point
rencontrer
il sortit de sa
poche déjà
déchirée
par les
tiraillements
de sa misère
un cran d'arrêt
lui servant
au mieux
pour manger
une rognure
et au pire pour
se défendre
contre des
rencontres
inopportunes
et d'un autre
genre
l'homme
au passage
peu fréquenté
ouvre son
couteau
et le lève le
porte
au cou
sous la
mâchoire
là où l'élan
de sa
démarche
folle lui
assène
un coup
dans la chair
danse d'une
disparition
vertige et râle
en sauts pour
se jouer
du temps
et du vide
un long rire
s'échappe
laissant une
puissante
impression
à l'homme
au passage
peu fréquenté
des saisons
échappées
remontent
dans l’œil
qui devient
livide et
opaque
dans ce corps
dessoudé
et dévissé.



Thierry Texedre, le 1er janvier 2016.