dimanche 18 juillet 2010

Le saut

De ce lointain paysage, elle passe
pour rendre en songes ma paisible
passion; pour celle qui entre en moi,
et tentera de jouer avec une blessure
gravée; grave irruption de l'amour,
de l'extase qui touchera mon cœur.

Vers d'anodins baisés, je tente de
m'évader; devant les errances de nos
deux vies, visibles, quand l'heure
sonne au lever du lit encore chaud;
éternelle communion des bouffées,
de ces bouts de chair douce, charriée.

Sinueux, temporel et infini, l'amour
du martyre volé cède aux larmes;
au centre de l'épanchement avoué,
cet élan insouciant revient griser
comme une attente; une voie vers
laquelle les pleurs incertains iront.

Ma tendre touche mon émoi, mon
improvisation fragile; couverte des
rires attendris qu'un lointain écho
va nous mettre en tête, quand l'éclair
vient frapper nos deux tentatives,
de passer ensemble le pont, en saut.




Thierry Texedre, le 18 juillet 2010.

lundi 12 juillet 2010

Du côté du corps

Du côté de la côte
où le genre humain
s'évertue et se tue
l'astre naît duquel
sont sorti les fées
les enchanteresses
restées pour rien
juste pour le plaisir
l'affection le baisé
redresseur de torts
tortueuse oraison
qui monte le long
du corps vitreux et
étriqué dansent les
habits souillés et
secs drapés gorge
refermée resserrée
gonfle tout le long
de la pente en dents
de scie comme tirée
par d'infimes brins
écueils en filigrane
resserrés pour livrer
la monstrueuse fille
de sa queue écaillée
du sable scintillant
aux sources de l'air
dehors quand l'eau
en pluie fine touche
finalement le corps
lisse en se dressant
debout les pieds en
bas vus d'une vision
en sens caché sans
dessus dessous en
équilibre pour naître.



Thierry Texedre, le 12 juillet 2010.