mercredi 20 décembre 2017

De la vacuité




Fabrice Hyber – Peinture homéopathique n° 10 «  Guerre désirée », 1983-1999 – Diptyque 225 x 450 cm – Photographies, dessins, écriture, sur papiers et papier de soie, le tout collé sur toile à la colle de peau de lapin






















De la Vacuité

Réveil noctambule
reniflant l'art de vider
tout objet de sa substance
vitesse polémique du vide
qui s'étend autour et dedans
jusqu'à cerner la forme
jusqu'où celle-ci pleure-t-elle
de ces affligeantes certitudes
qui plient et recomposent
l'objet pour le déconstruire
l'emmener dans les illusions
de la détermination du néant
le vrai saute aux yeux
tant l'objet invite au reflux
au refus d'exister dans la
distinction de la vie
et de la séparation
de la mort et de l'appartenance
exprimant ce qui du vrai le sépare
du faux par l'entrée dans l'irréalité
partout cet endormissement
prend l'aspect de la pensée
qui raisonne un temps
soumise à l'infini des concepts
enfermés dans l'imparfait signe
qui couvre le temps traduit
de la langue en négatif
sur la subjectivité en contrepoint
du commun condensé dans
l'attachement aux formes
le risque d'un réel qui franchit
l'espace du vrai par un affranchissement
du néant comme si l'Un naissait
du néant pour exacerber
le multiple jusqu'au traitement
de la ligne la sustentation
dans un attachement de l'esprit
à l'impermanence de toute chose
dans un face à face avec la vacuité
l'inconnaissable circonstance
d'un lieu avec la raison
le dédoublement avec la déraison
risque à tout va de supplanter
toute intervention sur l'existant
incitant par là à objecter
sans fin ni commencement
d'une réalité de la mort.


Thierry Texedre, le 20 décembre 2017.







mardi 19 décembre 2017

Feux Noirs



Feux Noirs

Poussé par le temps
l'emprise du front
la légèreté des sons
l'anachronique dire
douce-amère friction
de la décollation résolue
voilà la noire dépossession
du feu intérieur mouvant
monstre allégorique
macabre détonation
en coups sanguinaires
anthropophagie du cri
qui fait le verbe nauséeux
et découvre la peau
pour s'y inquiéter
sinuosité des mots
élevés au rang de
l'éternité et de l'absolu
le verbe s'identifie
se résout à couper
et remontrer l'affaire
entrant dans les pires
ancrages de la folie
la folie n'est plus
assez folle pour taire
la publication écriture
juste un recours au trip
tripoté par les mains
du désir insoluble
du sang retardé
le regard noir
la nuit détricotée
se diffuse au centre
du renflement interné
du rêve illuminé
par l'histoire pensée
comme mémoire
à-rebours de la parole
cacophonique tam-tam
et pucelle du vrai
retour vers un jour
jambes retransmises
en traversant le gué
galvanisées elles pleurent
pissant toute l'encre
du corps atterré.


Thierry Texedre, le 19 décembre 2017.










dimanche 17 décembre 2017

Plainte

Peter Klasen - Hommage à El Greco, 2013 (240 x 434 cm)









Plainte

Soûlée par la vue
la commémoration
l'affection diurne
la dure réalité du fond
insupporté de la dérive
ridicule du temps
puisée dans la peinture
vautrée partout
où les sons atténués
sonnent goulûment
de ces plaintes
atterrées au ventre
rentré parcelle sucée
le suc du corps soumis
à trop s'encarter écart
des jambes qui
s'enfournent en souriant
devant l'équivoque sexe
montré du doigt
par les ondes ravagées
de la chair goûtée
ensanglantée à rogner
la délicieuse peau
marquée de travers
en chiffres rayés
qui comptent pour un
espace recroquevillé
lui-même est compté
en érection botanique
fleure qui vire au violet
c'est la bouche écarlate
qui revient vivre
l'histoire du drame
de la découpe morbide
du tronc cultivé
à trop diviser lecture
jusqu'à démontrer
la déconstruction
du visage numérisé.


Thierry Texedre, le 17 décembre 2017.






vendredi 1 décembre 2017

Alva Bernadine, (1961-) photographe





                                                                 Succube Siamois, 2005






Occasional table























jeudi 30 novembre 2017

Violence de la syntaxe

Stéphane Lovighi-Bourgogne - La guerre fait l'amour



Violence de la syntaxe

« Sur la plage intentée de ce vice et versa de la place feuille asséchée du vent tiraillé par l'esprit tout pense à croire que l'espace prend forme à partir de rien dans la volupté de la lecture dans la tentation d'étirer les phrases pour les rendre moins sourdes rapprochement du vulgaire sur la place plage blanche de l'image terminant la noirceur de l'après-coup de l'écriture inappropriée tas de mots empilés sur ce plat pays paysage saturé en ratures pour monter le drame en épingle sauter faire sauter les gonds du monstre intérieur la loi de ce corps voué à l'apocalypse parce que la lecture semble insoutenable à occuper tout l'espace de l'esprit invité à pousser la porte dehors sur la plage le sable à perte de vue désert de celle qui s'offre à la reconnaissance à la connaissance avouée du désir d'approcher l'imaginaire au plus près couché sur les pages qui volent déficience d'un trait remonté qu'est-ce qui se risque à faire trembler la syntaxe si rien du corps n'expire.»


Thierry Texedre, le 30 novembre 2017.




 



Bord du temps

Alfred Courmes (1898-1993), La tentation de St Antoine (au bord du canal), Eau-forte, 1986 Numérotée 33/50, datée et signée 1er état 30 x 25 cm







Bord du temps

Au bord sur l'astre
montré commémoré
voilà l'affaire née
en compilations
et superpositions
relique de l'origine
au bord s'étreint
l'irréel l'entrée le lieu
de l'absolu et de l'enfant
intérieur dissolu du futur
fuite en avant forçage
de l'âge agréé par la peau
qui suinte en sursis
encore réfractaire
à l'attentat du verbe
sur un sexe apologique
posé sur la feuille égarée
produisant sans compter
l'usure du temps
l'ultime fraie du sang
qui par flux dépassés
s'adonne au plaisir
de l'inextricable
polémique de la folie
folie de ces airs chantés
pour faire taire le fou
qui croit en musique
pousser un soupire
avant le grand silence
l'oscillation verbale
qui s'en fout du fou
farfadet de l'épuisante
complaisance la peinture
qui vient immiscer
entre le verbe et la peau
pour faire taire ces cris
insupportés par l'oral
ce qui râle de l'abjecte
décision de commémorer
sans cesse l'art d'exister
en raclant cette chair
jusqu'à la somme
du désir en jouir
rayé du commun
pour montrer l'être
dans son ruissellement
qui intente à la mort
qui pleur tout son savoir
dans l'occulte désamour
le linceul promis
dans quel enterrement
dans quelle mémoire
de la désaffection
de la rétention du temps
de la pointe du drame
qui court et ose
passer par l'inexplicable
désert de la parole
de la parole partie
par l'anatomie
pour refaire surface
en surcharge de l'homme
partout depuis l'origine
des temps oppressés
foutaise que le temps
comme si nous n'avions
pas encore décidé
d'en finir avec le sexe.


Thierry Texedre, le 30 novembre 2017.







samedi 4 novembre 2017

Pulsions

                  Zhu Tian Meng (1962-) - Sans titre, techniques mixtes sur papier, 49 x 58,5 cm








Pulsions

Rétention l'approche improvisée
le risque d'altération est marqué
et remarqué partout où la peau
cède inoccupée et sèche
l'enterrement du corps
n'a plus lieu qu'au fond
indésirable de l'expulsion
du tremblement de la conscience
qui souffle sur les écartements
entre l'abominable et l'errance
la chair du pourrissement
inhumain qui ment pour rien
qui ment parce que l'esprit
se met à fractionner la chair
à mesure que la mémoire
tombe en extase sur le vif
quand l'utérus se referme
moins par la folle excuse
de la pénétration vaginale
que par une mémoire
qui caracole avec l'image
collée au vertige de l'audition
sauvée par la parole ulcérée
la parole qui touche au plaisir
d'achever sa course dans le sexe
ça tourne à l'apologie du ventre
affamé par la soumission
au désir qui répète que la vue
est masquée partout à cause
de la parole cause de trop
casser par la chose close
la figure peinte sang en coulée
sans cesse remisée au centre
le centre du dire refermé
sur la représentation
sur l'extension du né dans
l'outrance de la répétition
qui préfigure ce que la chair
n'a de cesse d'altérer
en trique du sexe inhumain
du sexe avouant ses pulsions
livrées au massacre de ces corps
dont la puissance orchestrale
exprime la limite du vrai
la remise en forme du réel.

Thierry Texedre, le 4 novembre 2017.









mercredi 1 novembre 2017

Messe pour un temps de la possession

Marie-Anita Gaube - La lutte amoureuse (2016). Huile et graphite sur toile. diptyque de 180 x 240 cm (2 fois 180 x 120 cm).
























Messe pour un temps de la possession

Sur la pression
du cul ouvert sur le monde
d'une giclée post-opératoire
avant une pluie d'acide
sulfureuse mémoire
du corps indistinct
instinct de la commémoration
sexuelle voir de l'opacité
du fond réquisitoire
pour une messe sulfureuse
le corps chanté s'adresse à ces louanges
de celles qui frôlent l'apoplexie
l'apologie de la mort du langage
dans l'essoufflement de la mémoire
vite opiacée du H maudit
sur la surdité du symptôme
inconscient collectif
inconscient subjugué du sujet
jeté en pâture à la folie meurtrière
qui soudain montre cet œil malmené
dans une redirection de la perspective
giclée sur le visage de la visitation
en apparition du vrai crémation
de la parole impliquée
dans les couleurs du peintre
depuis ce va-et-vient
qui frappe à la bouche ouverte
et béate l'imbroglio du temps
suranné et compressé
par l'empilement des os
en terre d'illusion
lente exhumation
de ces os pressés
d'appartenir à la mort
pour l'éternité tressée
en linge du jouir poussé
du songe lueur des sexes
l'ensevelissement de la morale
bat tout son plein
ivre le corps se retire
pour lécher la monstrueuse
éjaculation de l'écriture
en mots maudits
marasme de ces dents
d'un rire moqueur
livré à l'exercice dément
de l'étreinte du viol de la chair
de la chair qui souffre
pour n'avoir jamais connu
l'envie de monter sur les sons
en musique pour taire la peinture
à jamais pour laisser vivre
les corps les beaux corps
le temple de l'amour
dédié à la prunelle
de ces corps célestes
de ces corpuscules
venus de l'autre dedans
le dedans du puits de ces âmes.


Thierry Texedre, le 1 novembre 2017.








vendredi 27 octobre 2017

Du restreins



Lorna Brown NAPANANGKA
Untitled, 2012 – art aborigène contemporain, région de Papunya, L 61 x H 153 cm


Du restreins

« … Densité sur le temps de l'esprit imposé, voilà le repli sur l'entrée dans ce restreins, le reste qui en impose de la mémoire encore à venir. Trempé dans l'art de la peinture ce restreins semble atomisé par l'autre déportation du dire, celle qui comme frange de l'audition se tire à mesure que l'inexpliqué s'ouvre à la pesanteur de l'audible résolution de la mémoire qui tente un essai dans la langue, langue infestée de cet inconscient encore clivé, trop noué à l'internement de la parole. Passage obligé dans les arabesques insolubles du temps, cette irréalité du discours en passe alors par ce labyrinthique esprit qu'un sujet instruit pousse dans le resserrement de l'aura, l'impossible ouverture à une sortie. Depuis quand cette initiation a-t-elle eu lieu pour qu'une mémoire s'en remette au risque de se perdre, de faire trembler son sujet jusqu'à sa folie même ; [poussant le haut vers sa sortie et le bas vers son origine, l'extraction de ce qui peut faire marcher un corps d'écriture haut en couleur des couleurs de la peinture] depuis les premières représentations, signes éparpillés au milieu de ces vers/sillons gravés par une pluie ininterrompue d'images affolées... »


Thierry Texedre, le 27 octobre 2017.







mercredi 25 octobre 2017

Racines

Judy Millar (1957-) peintre


Racines

« … Danse dans les trous asséchés des orbites impuissants pour rire en draguant depuis l'altérité du point culminant de l'extraction des yeux par cette insoumise représentation tout éclat serait né de la transformation d'un corps en dedans vu de l'extériorité là où la parole s'y oblige pour ne pas chercher sa folie dans l'habitude et le non dit fusionnels à cause de la marée de ce lieu social affalé sur l'expulsion de l'emprise jubilatoire de la jouissance macabre finissons ce récit inanimé pour nous livrer à cette respiration onomatopée touchant au sublime racines de la parole pourquoi la peinture est-elle si proche de ces mots alambiqués et grotesques vrillés sous les puissantes pulsions de la tragédie qui commence à mesure qu'on rende compte de ces états de dépendance au plus près de l'enveloppement au format... »


Thierry Texedre, le 25 octobre 2017.











samedi 21 octobre 2017

Entre-deux



Entre-deux

Vite la plaie
infeste le drôle
impie de ces restes
asymétriques
drôle de farce
qui s'ordonne
comme une humeur
l'interdit du mal
vite dépassé
possession
de la peau
qui tremble
à mesure qu'on la tire
couverte par le bruit
saisissant de l'expulsion
le trait qui diffuse
en senteur éparpillée
le fil conduit par l'instant
le rêve pubien
d'une contamination
pleurs oubliés
de cette chair
détendue par l'entrée
en résidence
de ce con osé
sur les draps blancs
du désir
entendu dans le ventre
de la mère
invitée au pire
démembrement
de sa tumeur
qui, lui colle à l’œil
alourdi et pleureur
l’œil de l'insidieuse
conspiration
avec ce sacré rendu
né du hasard
puis vidé de sa moelle
à causer trop du sexe
retourné comme
un gant engrangeant
les ardeurs d'une fin
sans cesse à recommencer.


Thierry Texedre, le 21 octobre 2017.




Adriana Leonor Chavarri - Ça ne se dit pas, Encre et collage sur papier 71 x 46 cm, 2016













jeudi 19 octobre 2017

Ophélie

Eugène Delacroix - Ophélie, 1844



























Ophélie

Appuyée sur la face cachée
de la profonde inquiétude
Ophélie dort sur l'eau
qui abonde profonde
emportant avec elle
l'infortune respiration
du temps traversé
par les dérives de l'air
sur les branches alanguies
au dessus de celle allongée
pour l'éternité impuissante
la divine blancheur
de la peau la pure
douceur du corps
qui lentement dérive
s'enfonce dans la lourdeur
le linceul se replie
pour mieux danser
dans le courant désuet
sous les saules endormis
pas si loin des croassements
joyeux s'initient aux jeux
au regard trivial de la vie
de la volupté qui plonge
au fond du lourd dédit
qu'un assassin prédit.


Thierry Texedre, le 19 octobre 2017.










dimanche 15 octobre 2017

Ce qui pense pour plaire à la monstruosité des mots



« Double élision du sacré en rituel opération de suture du corps d'écriture sur son autre item le corps matière montré comme travers de l’œil qui saute à mesure qu'il trouve sa tentation sa béatitude dans l'extraction du vrai comme étirement de la peinture sur les couleurs du temps. Trou béant de la composition qui manque sa foi dans l'entrée dans une musique mouvement de va-et-vient entre le réel et l'absence de lieu de ce réel. Déformation du seuil de ce regard intentionnel qui frôle l'asphyxie pour n'être pas encore éternellement immortel. Marche de ce corps vers sa destinée qui trompe l'esprit par cette récidive qui tente par la violence des maux de tête des mots en tête d'inextinguible enfermement de la fiction soit d'enfermer la langue dans les mots. »


Thierry texedre, le 15 octobre 2017.


vendredi 13 octobre 2017

Jean-Marie Aude (1943-) peintre

« Sang du mouvement tenté de l'enlèvement révulsif de l’œil, orbite clos du sang qui saute à la vue de la peinture ; voilà la forme de l'altération puis de l'extinction de ce qui est représenté, vers sa dispersion sa concomitance avec l'abstraction, c'est-à dire le voile occlusif qui en impose à cette pensée, pour remonter jusqu'à la source de ces veines et, en sens interdit, par la loi du lien social qui pousse le présent à étaler la lecture ulcérante de l'impossible mort, juste au milieu, là où se trouve de la peinture entrain de jouir. »


Thierry Texedre, le 13 octobre 2017





Nu latéral rouge, 73 x 100 cm







vendredi 6 octobre 2017

Mémoire exit

                                                                    Suzzan Blac - peintre






Mémoire exit

Tout près ce singe
résistant au tremblement
est attaché au présent
voué à l'empressement
de cette mémoire qui
frôle l'inexactitude
voilà le corps qui crache
qui se cache derrière
l'autre face inattentive
au mauvais traitement
le corps tout entier
meurtri par le respect
au désir de l'autre celui
qui sait plus haut et vrai
que l'espérance est cachée
l'enfant de l'enfermement
soulève malgré tout
ce quelque chose qui inonde
qui inocule à son corps
un futur sans vérité
la vérité est au présent
dans l'émasculation
de la parole et du cri
qui se perdront à leur tour
dans les ébats et les odeurs
les terreurs de cette
mise à mort progressive
de l'être absorbé par l'envie
qui va ôter à la vie le rêve
si c'est d'un déferlement
répétition en mots noués
qui cognent aux tempes
jusque dans la nuit noire
qui cauchemarde assise
sur le rebord du lit
comme pour appeler
l'imposteur pour qu'il
arrête ses afflictions
sur ce corps meurtri et
qui paralyse les jeux
d'enfant collé aux miasmes
impunis de ces attouchements
interdits et intentés par
l'ignominie du retour
de cette mémoire noircie.


Thierry Texedre, le 6 octobre 2017.








dimanche 24 septembre 2017

Retour pour poser une autre vue

Duccio - L'appel des Apôtres Pierre et André (1308-1311), tempéra sur panneau de bois, surface peinte 42,7 x 45,5 cm.



Retour pour poser une autre vue


Vers cette initiation fondée sur la notion de lieu et
des figures qui ont à voir avec l'espace de la mémoire
là-bas se tiennent les intérieurs clos ressentis comme
corps creux vue traversante en plongée et contre plongée
ressenti de la plaie que l’œil martèle dans la souffrance
on se dirige vers cette perspective du convexe trop éloigné
de cet œil concave qui feintera jusqu'à cette soudaine nuée
notre regard plonge indifférent au risque de la transparence
pour rapporter toutes ces figures signes annonciateurs
du temps voué à l'altérité de la mémoire là est l'autre
possible l'indistinction qui nourrit et multiplie
fortune itinérante qui passe par le plagiat jusqu'à
la reconnaissance de l'invention du mouvement
l'oculaire sourdement voit cette peinture retournée.
Le Christ [c'est-à-dire la religion] est posé comme côté.



Thierry Texedre, le 24 septembre 2017.









mardi 19 septembre 2017

Pour un temps

                                                     Robert Fry (1951-) - Untitled série Red


































































Pour un temps

Allongement de la polémique
sur l'avenir oculaire
voici que s'impose l'attraction
de cet œil insoluble pour le temps
l'unique temps du coup de pinceau
qui traîne son traitement
le long de l'avant ni du retour
qui ment au temps du présent
allongé sur la surface du redressement
de l'hominidé isolé dans sa multiplicité
reproduction du temps du même
prêt à en découdre avec ce futur
qui lui parle qui attente à sa surdité
qui le met en tête à tête avec sa mémoire
l'extrême prolifération de inexpugnable
comique de la parole mise en musique
en face de la peinture rivée aux pieds
de ce vertébré irrésolument inséparable
de la musique qui fête sa gloire
l'arrachement de l'homme au format
parce que son redressement
rend possible l'autre vision
qui s'offre à l'ouvert-fermé
du temps entré en cadence
dans l'entre-deux vie/mort
pour montrer du dire sa finitude
dans l'impossible résolution de la peinture.



Thierry Texedre, le 19 septembre 2017.














lundi 18 septembre 2017

Femme ou Sex-appeal

Francis Picabia
« Femmes au Bull-Dog (1941-1942) »





Femme ou Sex-appeal

Glissement chienne d'envie
vertige de la mouvance
mer de l'amour indiscret
sort de nulle part des cieux
ébahis par l'autre temps
du regard insidieux
et lubrique qui dévisage
la fascination de la vue
pour ce dehors ordurier
qui préside à l'embarquement
pour Cythère des amantes
inappropriées femme omise
éclatement du mensonge
par quelques vociférations
vouées au scélérat discours
qui soulève l'image
pour s'entendre dire
du dire du ressort qu'il
n'a qu'à bien se tenir pour
ne pas ressortir de son orifice
le trou abject de ce regard indécent
qui descend sur la toile
exsangue de sa fin
tel est le lien indéfectible
qui unit le corps amoureux
et ce voile ténu qui couvre
pour l'arracher à l'être
l'incendiaire fascination érotique.



Thierry Texedre, le 18 septembre 2017.


En contrepoint

Wilhelm-Hempfing - Deux bains de soleil dans les dunes, 1942.