Arrière-cour
du temps saccadé, le temps est le vice-caché de la
mort. La mémoire diffuse se rétracte dans une ombre
brumeuse, c'est le début de cette éclosion d'une trace
mnésiques. Là où se densifient les actes
manqués, la mémoire souffre, la mémoire tempère,
la mémoire va plus vite que sa reconnaissance en mots. La mort
est la grande absente du grand chambardement qui régit la
mémoire. On traite le fou, mais savez-vous ce qu'un fou peut
faire quand la création s'en mêle? Mémoire en
parasitage du verbe, comme fin du verbe comme commencement, début
de tout. Traversez la fin des temps, et votre mémoire se
liquéfie, pour renaître autrement, dans une matière,
celle de la tempête des corps célestes. L'univers est ce
calcul de l'infini qui se soutient d'une mémoire à
court terme, mémoire temporale. Le vide est la partie de
l'univers qui résout momentanément la vérité
de ces corps célestes. L'atomisation de l'univers est le
résultat de la mémoire qui remonte le temps, à
trop se donner en spectacle. Trop plein, débordement,
rétroaction, effet de retour sur l'image ainsi créée,
pour entériner la mémoire en songes infinis sur
l'espace insignifiant du temps. Tenter de résoudre ce qui de
l'univers ou du temps est à l'origine de la vraisemblable
vérité, tient du miracle. Croire n'est que ce milieu
impétueux d'un corps pensant, là où l'être
est forclos, coupé du moment irréversible du temps
passé. L'extermination, la poussée vers l'apothéose
de la dévoration des corps, semble avoir un lien plus
important avec la mémoire que ses mots eux-mêmes pour
l'intelligibilité et le sens de la parole, de la mise en
volume du dire dans l'art de peindre, de représenter, de
donner à voir, dans cette mise à plat du format peint.
Le ralentissement et l’anéantissement de tout corps, donne à
voir ce qui le dessine, coupes et découpes dans une
trans-réalité, transformation de l'avant vers une
résolution de ce corps possédé par la mémoire,
dépossédé de son image, pour en finir avec le
temps. On pense parce que le temps est notre déposition,
souffrance de la chair, pour faire remonter ce que croire a de
tiraillement dans l'amour pour l'un. J'aime ce seul et unique être
qui n'est ni moi ni l'autre, mais ce détachement, l'unique
émoi, par dessus tout, de l'indivisible étant du corps
jouissant. Corps utérin?
Thierry Texedre, le 3 juin 2012.
Thierry Texedre, le 3 juin 2012.