jeudi 1 décembre 2016

Le silence sans ratures







Le silence sans ratures

Fourvoyé le silence s'éteint au bout de la phrase, pour lancer cette sorte de monde inintentionnel. Trauma de la parole face à ce silence qui s'offre au tempérament de la désertification du sens. Devant cette offuscation de la mise à mort de la parole passée sous silence, la phrase occultée se retourne en une elliptique forclusion (fermeture/ouverture au vide) de ce sens, pour passer par ce que le son semble risquer. Tentative de cette multiplication des sons pour entrer en accord avec cette puissante injonction (ordre) de la réceptivité des sons : une coagulation entre temps et mémoire. Mémoire de formes phonatoires et d'espaces qu'un silence n'aura de cesse d'exercer en s'allongeant jusqu'à ce qu'une temporalité s'en sorte, mêlé à un lieu musiqué, comme image auditive a-posteriori. Porté par l'instrument, le silence ce sens est comme mis en surbrillance par l'entendement qui s'ouvre au commencement de la mémoire : la mémoire serait alors cette incursion dans ce que le temps ne peut manquer, depuis la phrase synthétique du temps absent au commencement, commencement du silence comme extérieur de la mémoire dont on se souvient - en ratures - des sens.

*

Touches sonnant
aux oreilles
où règne
l'enfermement

*

Risquant de tourner
en rond
les sons
du silence attaché
se couchent sonnés

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Thierry Texedre, le 1 décembre 2016.