jeudi 31 août 2017

Contrôle

Damien Deroubaix (1972-) - Control, 2008 watercolor, acrylic, ink and collage on paper, 700 x 450 cm.





























Contrôle

Sur cette chorégraphie du lien
sorti du rêve en ratures du vrai
là se cache cet ange de la mort
frôlant par l’attentat l'ordinaire
en corps décharné du sortilège
mal apprêté vie pleine contrôle
de la fin par l'enchevêtrement
irrésolu de l'exclusion du rêve
origine du sexe en terre sainte
commence une peinture baisée
montrant l'autre face de l'image
depuis ce né soudoyé et pétrifié
par l'annonce l'amoncellement
qui frotte les corps le non dit.


Thierry Texedre, le 31 août 2017.










mardi 22 août 2017

Sur l'enseigne

Hans Memling - Triptyque de Dantzig




























Triptyque
Sur l'enseigne



Jugement


Ce qui ment
c'est ce qui se répète
la marque lobotomise
ce corps inassouvi
entrée dans cet espace irrecevable
de le terreur terrestre
*
tremblements incessants
*
exhortation de la parole
sur ce qui s'ouvre au vrai
sciences exactes de l'exclusion
répétition incessante de l'image
décollée de ce corps
*
terreur ou vice
*
enflement de la paix
en guerres insaisissables
tronc commun de la musique
qui pousse la chair
dans ses retranchements
*
comble de la division
*
la prière est remplacée
le fou crie au feu
le feu de l'inséparable
sensualité du corps
occupé à maudire
*
coup de ciseau
dans la couleur
un temps absout
ou un temps défait
la parole ment
puisqu'elle songe
*
le songe s'envole
*
des corps et la tête
en tête à tête
avec cette parole
inédite d'après le vice
le vice et versa
de l'excrémentielle vertu
d'exister pour rien
le rien du vide
*
de l'essoufflement.




Par le dire

En queue de la vie
la queue entre les pieds
pendante et dépendante
de ce vice et versa
sexe en trop et désir
l'exemple de la dépense
l'exemple de l'exclusion
*
sortie de la parole
*
par le dire clos
cloaque derrière le jour
l'enfermement sort du marais
monstruosité de l'animal bas
livré à cette parole pour sortir
*
sorte de maux
*
manifestation de la peur
angoisse qui dégoise
sans cesse l'art de parler
pour lentement monter
jusqu'au bleu agité du ciel
un point au milieu de nulle part
plaisirs de la danse
possession du corps
depuis l'origine
pour monter sur la parole
et la baiser
et la brûler.




L'enfer me ment

Sur cette secousse du ciel
d'où sort l'immanente pluie
orage du désespoir
insigne de la vie
ne vois-tu point
poindre l'affaire du soleil
n'avez-vous pas essayé
de voir de face cet astre
sinuosité du vrai
rempli de réel
tombant dans les abîmes
*
de l'enfermement
*
de face voilà la véritable fable
l'affabulation scandaleuse
qui met le feu aux poudres
fallacieuse science exacte
que ce chuchotement
qui vous intime de rester
en terre sainte
en vie pour toujours
dans les flammes
*
de l'assujettissement au verbe
*
ne faut-il pas remonter jusqu'au centre
là où le jaillissement
du sexe force
l'émolument de la chair incarnée
par quel paradis
sort-on
sait-on
du sang
âge
de l'eau
étreinte
du feu
au coup
ce saut dans l'infini
de l'IRRESPRIT.





Thierry Texedre, le 22 août 2017











samedi 19 août 2017

En proie au doute...



Nazanin Pouyandeh, Le festin, 2010
Huile sur toile (140 x 180 cm)




































En proie au doute...

Bel insigne du temps passé
sur la pâle austérité de la vie
voit cette aurore inattendue
comme si ta belle parure
corps qui avale cette longue
nuit dans tes bras repus
au milieu de l'eau par nos
ébats illégitimes par quel
interdit sort ce sexe vif
entre des jambes ébahies
en tremblant le fortin
se figure être à l'orée
du bois prêt à sauter sur
sa proie pour l'arranger
la plaquer le long du sexe
grossi dans l'instant injuste
les deux corps s'enroulent
et tombent en resserrant
leur alerte étreinte et
elle prend la virile queue
entre ses deux mains
et la serre fortement
jusqu'à la douleur
l'insupportable bâton
se soumet tant et plus
elle entraîne l'outil le forçant
à plier jusqu'au cri ultime
du jeu la liqueur sort
un jet chaud et odorant
sur la figure extasiée
de la dévergondée
qui lâche prise
les deux amants
tombent sur le sol
leurs regards sombrent
dans l'expectation
d'un plaisir sans fin.

Thierry Texedre, le 19 août 2017.









vendredi 18 août 2017

Du souffle




Du souffle

Souffle cornélien, saturation de l'appel, ce chant intrinsèque au rythme cardiaque. Par quels applaudissements, le train-train orchestral du souffle se mesure-t-il ? Soulevé par les ondes de la veine inhibée, voilà le cœur qui souffre, lenteur du corps pris dans sa caverne ; l'entrée dans un dedans inhospitalier. En compromission avec le temps dissous, le corps liquéfie sa mémoire, il la rend comme si rien ne la disposait à raviver sa source : le sang automate, le saignement du vieillissement prématuré du corps qui baise au fur et à mesure qu'il sort de sa gangue, l'élasticité d'une parole qui tringle sa continuité dans la fente de l'intraduisible polémique de la parole en dire ; d'en dire quelque chose de l'altérité du sexe qui frôle l’inextinguible confusion avec la jouissance qui joue à rentrer partout dans un corps pour rencontrer cette mémoire. Perle d'or, puissance du soleil qui lève la grande confusion que ce risque de fornication peut induire, le soleil montrerait par là quelque soudaine invitation au désir, désir de dresser un corps pour lui toucher la grande ferveur, l'effervescente contamination qui gravite autour de la chair, le risque de faire passer à la trappe la mémoire, le temps de rencontrer l'amour où l'âme se cache, parce qu'Our ouvre grand les yeux pour montrer le chemin des cieux (le souffle du soleil ferait brûler cette âme pour l'empêcher de passer le temps imparti sur terre à pénétrer les corps pour les confondre, faire monter la mémoire, absorber la chair jusqu'à satiété, jusqu'à rendre l'amour inéluctable jusqu'à la mort). Si le souffle fait référence au vent, à l'air et au vital, c'est en partie pour raisonner, mettre en mémoire un temps de la possession, le plier (prières) en sacré à trop laminer l'inquiétante étrangeté de la vie. La véhémente exaltation pour la nature polysémique (existence du naître) montre cette consommation/consumation comme quelque chose qui a à voir avec l'anomalie, l'anormalité. Le souffle divin se rétracterait en lettre, écriture qui soutient alors l'exclusion de cette nature pour consolider les lieux de l'expérience/connaissance du corps qui devient artificiel depuis l'insécabilité du souffle. Écriture qui entre dans la discontinuité de la lecture, vertige de la séparation du temps et du corps ; constructions atmosphériques sans cessation, architectures de l'objet indésirable à cause de sa disparition du souffle, l'acte irraisonné de la vie qui tourne au massacre parce qu'elle est coupée par l'homme dans cette peinture qui le représente au plus près. Seule la « chose » semble retirer du souffle cette vérité dont on traite encore les contours, dans l'inépuisable orchestration de ce souffle traduit, en libre-service, avec l'action peinte en retombée, et le jeu musical comme passerelle d'un nouveau dire en gestation. La représentation de chose montrant l'enfer qui sévit à retenir cette respiration, et pourtant quelque chose se passe quand l'esprit donne lieu à d'impitoyables cessations de représenter, montrant par là d'autres flashs, images plus vraies que celles du plaisir amoureux. Un corps qui se délite monte vers sa reconnaissance, sa vérité, loin du lien qui nous lie avec la consumation (dépense) des images. Le dernier souffle rend à l'âme sa véritable impression, celle que regarde l'artiste en songe sur l'élan de sa transgression. L'âme est la disjonction, la transgression que ce corps délictueux peut résoudre à tenter la sauvegarde de sa mémoire.


Thierry Texedre, le 18 août 2017.





 

lundi 14 août 2017

Premier manquement

Louis Cane - Les Arches, arche 1, La pluie du pinceau 1976, huile sur toile, 290 x 210 cm.








Premier manquement

Comment l'obscur montre sa sortie dans la peinture
du noir d'y voir ce tourment cette invitation au trait
au retournement du bleu primaire qui s'ouvre à l’œil
d'une pluie qui traverse la chair pour coucher l'huile
voilà le carnage de l'huile qui jouit dans la couleur
drame de l'écriture qui sort du cadrage vertigineux
pour étaler son manque sa fêlure sa feinte de l'être
vestibule de la séparation du temps et du vide dit
en une peinture lumière entrant dans le traitement
de cette chair faite corps de la peinture en retour.


Thierry Texedre, le 14 août 2017.










samedi 12 août 2017

Douleur




Enguerrand Quarton - Pieta de Villeneuve-dès-Avignon (1454-56)





Douleur
Sur les genoux de l'usuelle commémoration du temps
l'extraction du récit semble se montrer au seuil de l'être
déplié dans une ultime réverbération de la vie le vertige
lassitude de la mort qui trouve sa jouissance dans l'exclu
extension de ce corps martyrisé et sanglant du sans vie
l'imprécation au tombeau par amour pour la vie éternelle
sur une surdité de la parole l'acte vulcain du désir béât
se risque l'éveil d'une mémoire sujette au temps présent
pour pleurer ce corps absout devenu pluriel par la parole.


Thierry Texedre, le 12 août 2017.






jeudi 10 août 2017

Douleur effarée

                                              Dirk Bouts - La Chute des Damnés, vers 1470


Douleur effarée

Expiation du temps
s'en sortant de l'ivraie
ricanement du vent
lueur indéfectible de la raie
fente le long du corps en sang
voilà le retour sourd l'attrait
la rencontre avec l'affolant
et l'aboiement de la plaie
la douleur s'éternise en verlan
brume ravalée qui s’épuiserait
soustraite à l'enfermement
esquissé par quel essai
le corps asséné et absent
se montre encore depuis le lait
maternel du né impertinent
sa douceur doute du fait
indéterminé du naissant
ravagé par la mémoire gaie
s'il va jusqu'au balbutiement
pressé d'accoucher en retrait
singerie qui saute librement
de ses bas instincts vrais
jusqu'au ciel sans serment
pubis de l'origine qui bâillait
inhospitalière intrusion qui rend
l'âme à trop s'étendre s'amblait
de part et d'autre du vide chantant
à toute volée les pieds se branlaient
pour fuir l'effarante douleur du temps
crépuscule intenté vision qui hait
le livre ouvert du tremblement.

Thierry Texedre, le 10 août 2017.












mardi 1 août 2017

Lueur de l'indécence privée

Charles Desains - Femme asphyxiée, 1822



Lueur de l'indécence privée

Réglé comme du papier à coucher (faire de l'écriture l'étreinte du papier), les neurones, sur l'illusion d'optique ce sacré rituel du déhanchement particulier, leur danse, azurée sur le temps d'un amalgame et osmose de ces morts entassés oubliés, tout cela tombant du ciel ; cette danse donc est encore trop lourde pour passer par le stade paradis. Illégale opération de la censure, trop à l'ouest pour faire taire les langues, les langues qui se délient à cause de la chaleur qui vous tombe dessus, voilà la ritournelle qui embrasse le feu, du tonnerre de dieu, de ces bouches béates depuis l'amour qui montre deux êtres pris pour cible et sans lois pour les invectiver. Le temps s'efface sur les paroles acides qui provoquent l'excitation jusqu'à leur nudité certaine. Lentement, se referment les regards depuis l'aléatoire orchestration du jeu amoureux. Les bras ballants, les deux orthodoxes s'envolent vers d'intenses béatitudes, comme si rien, autour d'eux, et du monde n'avait plus d'importance. Par quelle insouciance leur indécence allait-elle se déformer jusqu'au martyre ? Une lueur venait gonfler l'étrangeté de leur regard suspendu au tremblement inféodé de la mémoire. Ils n'avaient que faire de cette espèce d'excitation qui épuise les gens, comme pour les avertir qu'une fin proche allait les assaillir ; la fin d'une incommensurable tolérance qui les pousserait à la fantasmagorie. Le temps est cornélien, contaminé par la terrible barbarie des mots, et leur violence immaculée, le vague à l'âme ahuri qui rit depuis l'orbite vicieuse de l’œil trop organique qui se pose encore une question, celle du dernier degré de la jouissance ; le degré zéro de l'écriture, le degré qui fait froid dans le dos, celui de la baise sans cœur de l'opprimé du temps obsédant. Encore faudrait-il sucer les plaies du monde pour faire un peu vibrer les âmes, tant l'insolence du corps soulève des montagnes, et plus encore aujourd'hui puisque ce corps est partout devenu le nu commun de l’œil habitué (est-il alors encore habité?). Alors peut-être une petite lueur s'allume, comme pour rencontrer cette jubilation du privé. Comme pour user la marche des organes qui indiffèrent le commun, sauf peut-être cette improvisation qui dépasse le sexe exorbité.

Thierry Texedre, le 1er août 2017.