jeudi 13 octobre 2011

Compression2














Quelle coupure ensanglantée du
corps sous mille pieds exténué
par d'imposantes érections dans
la bouche du temps érudit sourd
et exorbité gonflé et écartelé au
plus fort de l'apothéose du feu
soleil émasculé dans des cavités
bouillonnantes de joie la joie de
l'Enfer liberté de l'Enfermement
révolutionnaire de la chair marée
hors du temps en vagues astrales
arrachement de la langue parole
descendant du cri l'ourlet la voix
qui tonne autour du corps dépecé
de ses habits de jour la peau par
dessus joue à se faire jouir par
l'ouverture de ses pores porcherie
de la faim fantasmatique de la
dérive des ossements détention
de la peau vissée pour être en fond
sanguinolente un pieu poussé avec
force traverse l’œil il cligne pour
la dernière fois avant de se sortir
de là déchet que cette vue de la
peau pétaudière partout où l’œil
tente de trouver un corps de langue
vitesse des membres démembrés
de travers pour faire croire à un
corps entier sons infinis sous cet
écho du temps pressé aplati pour
toujours en ces lieux tortueux dans
un bain de sang senti sans équivoque
évocation de l'Enfer mort de cette
vie côtoyée par l’œil caché couche
de l'injonction de vivre pour se ruer
vers la grande porte de l'Enfer les
anges gardiens de ces lieux crient
accroupis pour hisser les pauvres
déments sur le perron psalmodiant
des chants sur l'océan carmin atteint.






Thierry Texedre, le 13 octobre 2011.