mercredi 24 septembre 2014

Synphonie charnelle









Contemplations

Oppressante dictée qui tourne le dos au mur de la honte, vers quel ciel immaculé. Ciel de la honte outrageuse dans l'altérité du renversement de ce qui revient au dire, dictée de la chair en terre d'expulsion, en sacré et vision de ces rêves aussitôt renversés. Quel fatidique risque de rencontrer la chair, pour la dramatiser, la couper, et la coller en tiraillements incessants depuis ces songes nocturnes. Glissement du sacré sur la peau, vers le vertigineux foutre lancé à vive allure sur un risque d'ordonner au sexe de jouir dans l'infinie grande chair reconnaissante. Onction d'un sacerdoce vilain dominé par la prière sur le corps du Christ, pour tenter une apparition de la peinture comme résurrection de la chair dans l'invention des couleurs comme programme du parcours du temps. Voilà bien, la folle incertitude du corps astreint au rite effarant de la jouissance excommuniée pour avoir jeté l’opprobre sur l'infestation de la chair, par l'insoutenable errance de la voix sur la peau hérétique. Caresse des mots enflammés par cette visitation du ciel sur des pans entiers de la délivrance du texte, dans l'exhortation de la chair en frasques sexuels érotiques, et trempés dans le sang souillé de la délivrance en naissant. Gisant de ces corps entassés comme par peur du feu, ou de ces charniers brûlés avant l'enterrement et l’encensement. Au crépuscule s'avance l'aube intensifiée du soleil concupiscent devant l'immanence du regard vautré de ces corps atmosphériques ; retour sur la nuit lancée à grande vitesse, pour froncer les jambes écartées les plis de sa vulve gonflée au contact de la verge enfoncée au plus profond de ces chairs humides. Au loin, avant, le crépuscule de la vie qui se vautre semble jaillir de nulle part, juste quelques gesticulations enflammées au rythme du feu d'un soleil qui s'éteint dans l'étreinte. Buée sur les yeux, jusqu'aux pleurs des larmes ultimes du temps. Aucune parole, ni déferlement d'onomatopées, ondulation de la peau qui se tord, se tient droite, comme promise, au doute et à l'inconnaissable raison. Plus qu'une lame de fond du corps nu, la chair rosie s'en prend au cœur invité à la danse, en mots hachés et petits cris fatidiques avant l'impulsion du dedans, en jet d'eau jaillissant du bout, comme un gant retourné, voilà bien ces ersatz de vie qui inondent la femme faramineuse.




Thierry Texedre, le 24 septembre 2014.