dimanche 17 juin 2012

Que ma joie demeure














Quelle impédance, ce succédané qui offense le corps psalmodié, ce corps de la délivrance. Chant des ténèbres, chant terrifiant du désir d'accoucher cette vie, vie du dire désirant. Tant de doute, tant de réflexion de ce voile volatil qui semble pris dans le creux de ces mains, mains en prière, et dressées vers l'étendu, l'allongé du ciel céleste, quelle cécité! Le corps pleure son âme perdue, sa chair meurtrie. Maux de l'impuissance du parlêtre face à sa rencontre avec la souffrance d'une chair jouissant de la toute puissante animalité, poussée dans les retranchements de la parole, mimétisme du viol qu'une représentation fagote, jusqu'à l'essoufflement de la fin du temps de la parole. Sacrifice du vice d'un corps mort pour avoir rencontré cette double appartenance de l'être: féminin et masculin/ singulier et pluriel. Nous irions à notre fin en toute sérénité si ce corps n'avait de parole que résurrectionnelle. Quelle extase, que cette vérité, vivre dans l'impossible mémoire du temps! Quelle musique peut s'en prendre à cette élévation découverte en question, quelle ovation, quelle densité que celle de la révélation de la chair, charismatique vélocité du dire dicté par cette suprême chair née du cri de la jouissance. Jeu intemporel de la mort avec la densité outrageuse du don de soi, la joie d'une mort infiniment moins douloureuse que la souffrance d'un corps divin. Manquer le parcours de l'humain c'est faire don de vérité, réellement de la vérité de l'indécence d'un corps habité!




Thierry Texedre, le 17 juin 2012.