mercredi 30 décembre 2015

Début

Depuis cette insoutenable fin qui ronge, voilà le seul recours, celui qui montre l'extrême vie au plus haut point, dans la douloureuse exactitude de l'écriture qui trempe son encre dans le mystère du sens de naître. Suintement de ses forces qui s'évanouissent, en laissant un rien, comme quelque chose de l'altération de la chair. Par les pores de la peau s'émerveille la parole reliquat. De celles dont on croit que cette vaine écriture n'aura pas cessé de martyriser la vérité. Aiguës, aux consonances de l'interpellation de ces douleurs qui prennent pied au milieu de l'acquis, les catacombes sentent bon la fin, repos de ce corps intronisé par les ans, pour rencontrer alors sa transsubstantiation. Il voit encore quelques vols au-dessus de ce temps désabusé, vols en v de ces oiseaux qui trouvent par ici la paix en attendant le départ pour un ailleurs. Il faut pousser sur ce que la chair importune, lancinante chair, crépusculaire tentation de partir. Trouée pour entrer dans l’éventrement, pour faire sortir de cet orifice la fée intérimaire, en attendant cette lumineuse parodie que la parole infectée aura le temps, encore, par ici, d'expliciter. Depuis quel jeu de l'expulsion, terreur de formuler ce contour de la mort, y a-t-il l'infatigable déclinaison de la peau tiraillée entre les sons impuissants et les cris infinis de l'intrusion dans l'au-delà en farandoles ?



Thierry Texedre, le 30 décembre 2015.