lundi 31 mai 2021

Devenir-paysage

 












Devenir-paysage 

 

Son désir la résistance 

Dérive de cette géographie 

Langueur des paysages 

Glissement léger 

En surface de ces méconnaissances 

Assis devant un terrain trop droit 

Les yeux rivés en vie visitant 

L'air qui se creuse se plisse en pluie 

Me tire de ce sommeil en image 

Qui chemine en moi désireux 

Délivrant par cette réalité 

Les caresses de l’inconnaissable 

Marcher pour emplir ce moi 

D'un creux d’une béance 

C'est la cathédrale du monde 

Qui fuit l’image son devenir 

Jusqu'où une trace disparaît 

Jusqu'où je crache ce réel 

En cris glissant le long de mes pensées 

Au sol le paysage est démonté 

Entre mes mains le dessin me souvient. 

 

Thierry Texedre, le 31 mai 2021. 

peintures de Marjorie Méa (1975-)











mercredi 19 mai 2021

Les démons occultes




 

Les démons occultes 

 

Frôlant le reste du temps 

L'histoire larguée souffre 

En rituels illusoires en fuite 

Fourré dans un coin de la tête 

La mémoire s’en remet au lit 

Lentement de la surdité ôtée 

Du désir risqué de jouer à jouir 

Des saisons dépecées par l’animal 

Qui se noue avec l’horreur la peur 

La caduque l’immortelle descente 

De la mort comme miroir de l’image 

Encore incertaine vue de l’humanité 

Rétrécie à mesure que l’animal  

Chasse une apparition un espace 

Un esprit qu’aucun cadavre n’est 

Encore envoûté par la démesure 

Enfer que cet enfermement 

Dans l’immensité spatiale 

Du désert cosmique  

Qui montre au-dessus  

L'évasion pour oublier 

Ce feu insolent cette lueur 

Qui monte en nous chassée 

Par les démons occultes 

Elle danse la sorcellerie  

De la terre enfumée. 

 

Thierry Texedre, le 19 mai 2021. 


Le vol des Sorcières (1797) de Francisco de Goya






vendredi 14 mai 2021

L'esprit

 

























L'esprit


De l'épuisement éthéré

de la plaie et du sang

il se retire pour vivre

l'éternité sort l'évadé

partout où l'esprit luit

en priant l'enfer démon

de l'immanent le verbe

couché ô lit de la mort


Le drame occulté fuit

le long de ces ombres

tumultueuses une nuit

pour plaire et défaire

sur cet avant du temps

l'image qui s'imagine

rester en pieds à vie

c'est le destin du sang


Terres intérieures du

drame de la chair bue

pour emporter l'irréel

au plus loin du vertige

des maux en jeux de

la musique d'un cœur

brillent les yeux du

hasard sur ce feu doré


L'esprit par la suite

en parlant pour rien

sort ivre de cette fête

en dansant ponctuant

sue dans la fournaise

les plaisirs ensorcelés

d'un temps dépossédé

s'évanouit en tirades.


Thierry Texedre, le 13 mai 2021.



peintures de Bruno Perramant (1962-)









dimanche 2 mai 2021

Le corps mortel avant le peint du destin
























Le corps mortel avant le peint du destin


Incidence monstruosité de la figure peinte état de déliquescence du trait mouillé dans la couleur indisposée insoumise l'art de l'attrait s'émancipe à mesure que le peint s'effondre dans la vision la division de toute vision face au refus récalcitrante infirmité qui s'offre au regard de la sordide impulsion lumineuse faire le faire de la tentative d'élocution de la peinture qui manque son objet la parole l'interdit comme résolution de l'acte peint poussé à jouir à cause de la couleur qui tourne et retourne l’œil de l'ignorance verbale on entre en rémission quand le verbe s'émeut se sort du corps pour montrer la chair alors l’œil incidemment s'invite à forcer son aveuglement en exposant sa chair celle qui montre la monstrueuse hétérogénéité de ce corps quand dans une découpe de cette chair la couleur s'étend comme coulée qui peint la souffrance la mort qui arrive pour affirmer le jaillissement coloré enfin disposé dans un alignement du vrai et de l'infini entrain de renaître la peinture est alors soumise à ce dessin qui montre la couleur comme destin.



Thierry Texedre, le 2 mai 2021.


Le Greco, « La vision de Saint-Jean », 1608-1622