samedi 1 avril 2017

L'oubli

                                                       Anselm Kiefer - "résurrexit", 1973.










L'oubli

La seule gloire
qui passe au dessus
de ces têtes habitées

privant le privé
de ses archanges
jusqu'à l'illustre

nombril de la satiété
nomade du sortilège
louant la foi défaussée

pourquoi l'éclair
du jour humilié
vient recouvrir l'élu
pourquoi

*

pourquoi tant de cris
pourquoi tant de vies
partout en proie
à l'écarlate épuisement
du temps de l'escarmouche
retors et disgracieux
l'oubli est là honteux
emboîtant le pas à
la puanteur bombardée
de l'indifférence forcée
comme ces cariatides
au vent équinoxe
perdu de l'ignoble
concert en frises
fissure du destin
discret partout où
se révèlent les coups
hurlants dans la chair
sculptée au pinacle
de la sève rêvée
pour sortir du sort
désabusé des cathédrales
exorbitées par l’œil
en trop du temps dissout
par l'allégorie ouverte
plaie béante du pli
qui noue la consistante
conscience de l'oubli.


Thierry Texedre, le 1 avril 2017.