dimanche 29 mai 2016

Par tous les regards



Regard ibérique
enclavé dans l'art
d'étourdir le feu
l'étreinte chaude
encrée dans ce cœur
étendu du pleure
fondant sur la joue
endeuillée par elle
passé qui oppresse
étrange tourment
de l'amour puissant
la grande force
de leur délicat
baiser sur l'eau
larme de lueur
mémoire en vie
au matin ténu
du jour délavé
par l'innocente
confusion de l'air
les volets ouverts
un peu pour jeter
ces fleurs au passé
dans l'attente
attendrie rappelle
par ces lieux appris
l'image la beauté
de celle perdue
cherche partout
depuis ces récifs
pointus dessous
et dessus ma mie
la mine épanouie
j'entre en anémie
depuis l'agonie
de mon âge plein
par tous les regards.




Thierry Texedre, le 29 mai 2016.




mercredi 25 mai 2016

Du libre arbitre 2



Tige frappée par le tremblement
Qui frotte le long des cuisses ailées
Chaude extension du con chaud
Sucé du regard exquis en pleurs
Voile soudain couvrant l'endormi
Poussé par l'envie de pénétrer
Dans la nuit profonde du désir
Lenteur du secret de l'infirme
Qui finit par sauter du lit ligoté
Dans les frasques du cœur couché
Par le resserrement du canon
Tonitruant en poussant un cri
Cratère caricaturé du sexe fleuri
De ces ébats resplendissants le joli
Jubilé d'un regard croisé qui croît
Après que la volupté s'y est invitée


Thierry Texedre, le 25 mai 2016.









samedi 21 mai 2016

L'incidence d'un corps



Du risque d'insister sur l'étrange retentissement de la parole, sous l'intransigeante résolution de l'esprit rétif ; voilà ce qui frôle l'amalgame indissoluble d'un corps/écriture fondu dans le besoin, et qui manque l'écrit sauf à peindre, à cause de sa parole, et ce, depuis la peinture pour montrer la parole, action « de profundis », vient l'exacte vérité de la parole. Damné par la mémoire qui improvise, le corps sort de ses gonds, pour oser résoudre l'énigme de sa mort. Un voile austère et rétréci se montre au regard, pour essuyer un ciel trop bleu (la naissance ordonne bien que ce bleu soit la première couleur que le bébé soulève depuis sa vision transitionnelle). Ce bleu rencontré le soir de la mort, pour mettre la mémoire face à son infirmité, conséquence que mettra un temps trop long l'adulte pour résoudre ce qui fait que la pensée sort du cadre infondé de la peinture. Tentation de rencontrer les temps forts de la vie entrain de se consumer. Le présent contracté, remet en place la peinture, pour qu'elle force le corps à monter sur l'insupporté raisonnement qui offusque le désir inassouvi de l'attirante jouissance liée à la chair. La chair entrée en lévitation, état d'apesanteur qui frôle la peau jusqu'à ce malaise, la rencontre du futur, cet autre présent dont un seul corps ne peut prétendre oser son ouverture. Incontournable incidence qui montre un corps multiple, pour exprimer ce que les trois temps vont monter jusqu'à la parole, pour signifier un monde sans temps : tempête irraisonnable de la chair depuis l'extériorité des couleurs, illumination de l'esprit sur l'insolence d'un soleil insoutenable et incommensurablement plus vrai que le sens des choses révélées depuis une parole polyphonique.



Thierry Texedre, le 21 mai 2016.








                              

 La Pieta - El Greco













mardi 17 mai 2016

Prière






Prière

Sur ce promontoire
exulte la grande faute
révélation du haut lieu
de la croyance immanence
de la passion pour un Dieu
révélé dans ce fils né chair
de la foi révélée en l'homme
depuis l'éternité de la vie
ressuscitée pour dire à
la mort sort de l'amour
pour l'amour de Dieu
du fond de l'expiation
là où l'enfer brûle la chair
jusqu'à l'os de l'impiété
l'esprit montre ce qui monte
des enfers pour partir
au Paradis là est l'âme
originelle en toute croyance



Thierry Texedre, le 17 mai 2016.







jeudi 12 mai 2016

La plage




















photo de Massimo-Vitali  "la plage de Deauville"




La plage

Calque le sol pétrifié
traque la poussière
sur la plage engourdie
par un soleil au solstice
on voit au bord sortant
de partout des pâtés
des seaux et des pelles
combien de ces passerelles
pour les songes si légers
qui vous plongent dans
des flots amers d'une mer
émeraude partout
se soulève la vague
qui sort du brouhaha
incessant l'incandescente
puis ses clapotis dessinent
sur le sable des sinuosités
l'eau monte depuis le large
sur tout le littoral perdu
au bout du monde salé
et sous les fesses
des gens endormis
c'est la sieste un été fleuri
et dans un large sourire
tous les parasols s'ouvrent
et s'amusent beaucoup
ils peignent des pointillés
jaunes encrés sur la côte.


Thierry Texedre, le 12 mai 2016.








mercredi 11 mai 2016

L'intracorps



Extraction de la voix depuis cette folie qui use le corps, pour le rencontrer, l'exporter hors du temps, là ou se mêlent les errances de la chair et l'instrumentalisation de la parole. D'une parole dont le rêve ne saura point régler le désaccord qu'il a avec la certitude de l'insurmontable plaie de l'arbitraire mémoire. Extrapolation sur ce qui sourdement s'insinue, se montre par intermittence, et qui saute depuis la mémoire : l'atermoiement de la lettre, écriture sur le point de restituer cette mémoire qui traque l'inconscient encore trop ténu pour laisser entrer un langage-ourlet de la chair. Frotter la peau, la rougir jusqu'à la douleur-mémoire, pour sortir, respirer cette inconvenance de la jouissance trop incertaine, copropriétaire du rêve, et responsable peut-être de l'indignité de l'âme. Fornication du corps avec l'âme, pour entendre réciter ce qu'une mémoire restitue face à l'antériorité du corps sur la chair expansive elle, à partir d'une induction de la mémoire comme ce qui lui revient d'une reconnaissance de son dépassement ; depuis ce corpus qu'est l'intracorps. On peut encore dire du corps « qu'il s'écoule ».



Thierry Texedre, le 11 mai 2016.








lundi 9 mai 2016

Carnivore






Carnivore

Touché par l'excentrique
variation du violon le lit
de l'attouchement rétrécit
à mesure que l’œil flambe

Dans l'attraction isocèle
du front fissuré l'esprit
s'éprend au cœur liliacée
fondant la terre terrassée

Tout en suintant le ventre
de la mère embaume l'or
brillant du coin de l’œil
aspergé en goutte glucose

Engoncée l'étreinte mastique
l'outrancière sorcière le temps
de se frotter force forniquant
de toutes ses affliction fumées

Rasant les murs il ouvre
l'entrejambe sa queue
dissoute en jets assaillis
par l'incommensurable.




Thierry Texedre, le 9 mai 2016.





dimanche 8 mai 2016

L'homme expatrié

(pour une grande messe des morts)

Quelle fin ouvre au Paradis, devant la grande exactitude du temps ? Sur la voix exaltante qui montre de l'effacement du souffle dans l'expiration de la vie, quoi de moins interdit que la cessation illusoire de cette vie encore extraordinaire par son appel à la mémoire ; mémoire de la vie à rebours. Rencontre de l'astre, terre subordonnée à la monstruosité de l'être déterminé à maudire l'animal qui monte en lui. Depuis quelle parole cet être vient se poser aux pieds de l'animalité du lit terrifique de l'inconnaissable ? Il se passe comme un retournement volcanique de ce qui jouit depuis l'animal prostré dans l'être de l'intériorité ulcérée part cette mémoire qui noue sa parole entrain de composer avec l'extérieur, illumination d'un aveuglement de la mort vers cette peur que l'inconscient dresse, comme feinte de l'éclairante vérité qu'un désir inaliénable va représenter par un psychodrame insubordonné à la langue. D'une entrée dans la caverne, sonne l'origine de l'improbable fin par la mort ; excentrique exclamation de la vie en chants montrant le paradis musical traversant ce corps psalmodique. De quelle douleur ce corps naît-il ? Sinon de n'être jamais là où la parole joue avec la chair, la violant avant de mettre à mort la parole liée à la lecture. Exposition d'un texte encore sans traduction. Expulsion vers ce qui sera l'autre vie, dans un retour fulgurant du corps ressuscité, veille du corps pensant. Torsion encore déchirée du corps sur la chair excentrée, de biais, contaminée par l’œil sa référence/réverbération vers une naissance-peau, comme mise à mort de son commun qui exalte la reconnaissance. Le commun serait donc le propre de l’œil. L'homme serait donc ce qui pense la cause du commun encore démontré par la langue, encore soumis à la lecture, encore l'étreinte de la chair avec sa peau. La soumission de l'homme au risque d'expulser son dire se contracte vers une improvisation de la peur d'être, une imposture de ce qui touche le commun comme béatitude de ce qui touche au vrai, à l'objet indécent de l'art d'assembler, de mettre en commun. Mimétisme qui prend en charge cette mise en demeure de l'animalité, comme extraterritorialité de l'animal prostré depuis son risque d'oublier, avaler, absorber tout espace lié à la chair ; récitant par là cette chasse de l'homme, l'expatrier, le faire taire depuis son insupportable mise à mort de ce qui pense pour la mémoire, pour ce présent fantasmatique.



Thierry Texedre, le 8 mai 2016.





dimanche 1 mai 2016

De l'origine à l'inquisition du futur









De l'origine à l'inquisition du futur

C'est comme si l'origine
devait se soumettre
sous nos pieds
et que le futur s'évertuait
à risquer l'impossible
présent pour peu
qu'une pensée sans cesse
en état de différence
s'ordonnait en un cinéma
dont on sait dès lors
que le cinéma n'est jamais
le vrai mais un état de mise
à mort d'une demeure
du sujet sous la coupe
d'un inconscient collectif
toujours plus ramassé
et rassasié et ressassé
modelé et éthéré par la langue
qui en dit long sur un retour
du retour vers ce qui
vous contient d'une forme
une mise en forme du futur
la future condition
de votre futur pour l'immersion
dans un vite vidant l’œil
de son regard inventant
l'imminence de ce lieu
sans arrêt ni fixité
nouvelle image qui anime
cette mémoire recluse
à trop éveiller un passé
l'animation qui montre
les maux au pire et la souffrance
au mieux veille du commencement
dont vous allez souffler
la faute en regardant
cet autre le passé
nous voilà donc bien dans
cette sorte de spirale
qui en impose forclusion
l'intérêt que nous portons
à l'intériorité qui elle dans
d'autres interactions se nommerait
âme ou être et même sujet
plus en avant ce qui est indolore
c'est ce continuum de choses
plus vraies les unes que les autres
et jusqu'à la langue dont
on peut mesurer les moindres
déplacements condensations
déflagrations jusqu'à
ce fou qui lui se déplace
aussi insidieux et compromis
si la culture met encore
en avant ses pères c'est en
catimini pour nous faire croire
qu'ils y sont pour quelque chose
comme ce qui sera ne sera qu'à
tout renverser du passé
et encore il est temps de passer
à autre chose
une langue vit de ne jamais être
l'écriture de ses blocages
elle est alors hystérique mystique
idéologique psychanalytique
elle feint l'existence
dans l'extase et le véridique
de quelle hérésie ce moment
étirant son passé jusqu'à la cassure
du futur est-il le lieu
possible de l'extériorité du présent
procès de l'impossible
tracé du présent en trois opuscules
trilogie de l'exercice flamboyant
que la peinture ouvre
supportant par là
ce que la langue inaugure
sous les bons hospices de
la parole mise en écriture.



Thierry Texedre, le 1er mai 2016.