lundi 30 mars 2015

Le dire rend l'âme obscure








Le dire rend l'âme obscure


1
Arc de cercle retournement de la fin du corps cavité
commémoration avant de ce fait indéfectible raccroché
au risque de l'insuffisance qui fortement ébranle la vie
vitesse d'élocution encore trop empressée pour penser
sa fin fortement improvisée la parole prend du recul
pour enfin s'émanciper dans le souffle qui coagule l'art
de la fin du temps juste ressuscité par l'impossible mort
ébranlée par l'atomisation du verbe en lois imbriquées
intrication du dire dans l'anamorphose de la chair en loi
ralentissement des battements du cœur absout pour lire
il draine l'absolu depuis l'origine volcanique de l'âme
cet embarquement itinérant vient tarauder le temps
qui rassemble ce que l'âme évite l'allocution violée
par le verbe inapproprié de la mémoire fractionnée.

2
Sur quelle exactitude le corps danse vers sa gloire
La reconnaissance du très onctueux corps qui croit à la chair
Croisement incertain entre la vie et la mémoire louée
La grande cause de la mort serait d'être illuminé par la vitesse
La visitation que la lumière inonde ce corps rapide de la mémoire
On entre en extase depuis que l'âme frôle cette incidence
Rencontre externe avec deux corps dont la mémoire court
Partout sur la peau en pensant la chair pour désirer la vie
Depuis ce trou qui inocule à l'œil la forme que prend la mort.


3
Tintamarre de la folie qui improvise sa terreur du nœud
inorganisé de la danse éruptive dont la jouissance se gave
ramassé sur l'inorganique vol de la chair le corps sourd
pense pendant que la mort tente une incursion dantesque
passage né du désir inopiné d'avaler la vue par les orifices
de l'imaginaire depuis l'origine invulnérable du détour
des choses du poids de la charge pulsionnelle de ce corps
qui se souvient vers quelle fin il faut recommencer à lire
l'inavouable érection du dedans en naissance infinie en
folie fatidique qui commence ailleurs dépourvu du temps
du temps présent où se couche l'inhumaine loi du tombeau
régurgité partout sous une nuée de fanatiques barbares
au temps du ciel renâclé retourné et gauchi par la parole
insoutenable qui rend plus noire l'âme assourdissante.



Thierry Texedre, le 30 mars 2015.



vendredi 20 mars 2015

Trauma







. Faut-il que le temps diffuse sa torpeur, sa hardiesse, sa concomitance avec le corps secoué de la puanteur que ce délire d'existence va tarauder ; mémoire inhumaine de l'extraction de la vie. Folle exactitude de la durée qui manque sa mémoire, pour permettre à ce grand délire du vrai d'en finir avec l'exactitude de l'esprit spécieux. Risque de voir son sujet prendre part à cette folie qui semble ne plus tenir le haut indistinct des corps. Vicissitude du pouvoir d'exterminer la distinction des corps, drame de l’œil qui frôle l'outrance et l'aveuglement devant sa peur d'inonder la mémoire d'un ersatz de chair, morceau de dire qui rencontre la chair, chair du pouvoir qu'exerce le délicieux désir qui monte dans ces sens occultés par la mémoire. Vocifération de la voix qui s'ouvre au cri, pour marteler ce que la foi n'a pas encore emmené au Paradis. Rencontre avec l'aléatoire, pour plier ce ciel, ce Paradis, et l'emporter dans les enfers de l'Imminence. Tout corps qui se délite n'a pas encore étreint le risque d'éternité, seul celui qui rend à sa chair la parole, et qu'il lui a alors été donné de rencontrer le désir, peut craindre d'en passer par la jouissance, comme si « l'immaculé » de l'apparition de la peinture risquait sa disparition dans la voix, et ce, en amont de la parole. La lutte serait celle du souffle qui sempiternellement ronge les pores de la peau, pour la déliter, l'infirmité aidant, parole qui suffoque, et manque sa tellurique densité dans l'assourdissante phrase inassouvie de la chair meurtrie. Compte à rebours du temps désaxé par l'appel au risque d'emmener la mémoire loin du présent, trop près du cloaque vertigineux de la dérive des corps. Inondation de l'instinct mouvant qui traverse ce dedans du corps, jusqu'à chier ce gramme qui pète aux yeux du corps malotru. Foutaise que ce vidage incessant du registre musical, vers une grande désertification. La grande peinture doit prendre le large pour ne pas entendre les pleurs qui frôlent l'expiration. La peinture inspire, voilà le nœud de la musique qui nous emporte vers ce Paradis de l'au-delà de la mémoire. Hantise d'exister par l'impressionnante exactitude du corps mis en extase pour avoir manqué de souffle au moment où la vie et la mort semblaient se lier pour créer la naissance. Finitude de l'expiration du corps pensant son souffle incessamment ôté du lieu d'où la peinture serait née. Au commencement était ce risque d'une collision entre la mort pas née et la vie trop pensée pour être. État du corps dansé par l'astre incarné, pour se risquer à descendre du lieu de la matière jusqu'à ce seuil d'où la matière pense. Voilà bien là ce risque d'entendre la parole qui croit contre celle qui pense, au risque d'écouter la voix sur les ondes musicales qui s'offusquent du souffle martelé en syncope. La musique et la parole se ruent l'une contre l'autre, flanqué d'objets flottant dans l'air, comme notre planète est accompagnée de son satellite. Raser les ondulations qui courent sur la peau pour la faire dépenser, la faire réagir, la reproduire jusqu'au risque d'entendre parler du plaisir. Le choc du souffle en a assez, par son éternelle explosion de la douleur; d'exister entre les mains du néant....




Thierry Texedre, le 20 mars 2015.






mercredi 18 mars 2015

Soliloque











Soliloque

Impromptu le règne impossible de la voix
se réverbère cantique impulsé par l’œil vidé
depuis les ans souillés du recommencement
coupe insaisissable dans les sons improbables
du Divin revenu de par les morts pour suturer
la courbe insolente du dos de la femme hydre
qui se montre comme agglomération de la vie
dans cette éternelle chair vulgate vociférant
de tous ces jeux interdits délice et lueur pour
laisser tomber sur les ans cette pauvre marche
vers la gloire éternelle étirement des membres
pour frotter la peau sur ce socle cet os décousu
et insoumis aux textes depuis l'impuissance qui
vole au dessus de ces têtes en prière jusqu'à
la grande fin de ce corps qui meurt pour aimer.


Thierry Texedre, le 18 mars 2015.