Du risque d'insister sur l'étrange
retentissement de la parole, sous l'intransigeante résolution de
l'esprit rétif ; voilà ce qui frôle l'amalgame indissoluble
d'un corps/écriture fondu dans le besoin, et qui manque l'écrit
sauf à peindre, à cause de sa parole, et ce, depuis la peinture
pour montrer la parole, action « de profundis », vient
l'exacte vérité de la parole. Damné par la mémoire qui improvise,
le corps sort de ses gonds, pour oser résoudre l'énigme de sa mort.
Un voile austère et rétréci se montre au regard, pour essuyer un
ciel trop bleu (la naissance ordonne bien que ce bleu soit la
première couleur que le bébé soulève depuis sa vision
transitionnelle). Ce bleu rencontré le soir de la mort, pour mettre
la mémoire face à son infirmité, conséquence que mettra un temps
trop long l'adulte pour résoudre ce qui fait que la pensée sort du
cadre infondé de la peinture. Tentation de rencontrer les temps
forts de la vie entrain de se consumer. Le présent contracté, remet
en place la peinture, pour qu'elle force le corps à monter sur
l'insupporté raisonnement qui offusque le désir inassouvi de
l'attirante jouissance liée à la chair. La chair entrée en
lévitation, état d'apesanteur qui frôle la peau jusqu'à ce
malaise, la rencontre du futur, cet autre présent dont un seul corps
ne peut prétendre oser son ouverture. Incontournable incidence qui
montre un corps multiple, pour exprimer ce que les trois temps vont
monter jusqu'à la parole, pour signifier un monde sans temps :
tempête irraisonnable de la chair depuis l'extériorité des
couleurs, illumination de l'esprit sur l'insolence d'un soleil
insoutenable et incommensurablement plus vrai que le sens des choses
révélées depuis une parole polyphonique.
Thierry Texedre, le 21 mai 2016.