samedi 21 mai 2016

L'incidence d'un corps



Du risque d'insister sur l'étrange retentissement de la parole, sous l'intransigeante résolution de l'esprit rétif ; voilà ce qui frôle l'amalgame indissoluble d'un corps/écriture fondu dans le besoin, et qui manque l'écrit sauf à peindre, à cause de sa parole, et ce, depuis la peinture pour montrer la parole, action « de profundis », vient l'exacte vérité de la parole. Damné par la mémoire qui improvise, le corps sort de ses gonds, pour oser résoudre l'énigme de sa mort. Un voile austère et rétréci se montre au regard, pour essuyer un ciel trop bleu (la naissance ordonne bien que ce bleu soit la première couleur que le bébé soulève depuis sa vision transitionnelle). Ce bleu rencontré le soir de la mort, pour mettre la mémoire face à son infirmité, conséquence que mettra un temps trop long l'adulte pour résoudre ce qui fait que la pensée sort du cadre infondé de la peinture. Tentation de rencontrer les temps forts de la vie entrain de se consumer. Le présent contracté, remet en place la peinture, pour qu'elle force le corps à monter sur l'insupporté raisonnement qui offusque le désir inassouvi de l'attirante jouissance liée à la chair. La chair entrée en lévitation, état d'apesanteur qui frôle la peau jusqu'à ce malaise, la rencontre du futur, cet autre présent dont un seul corps ne peut prétendre oser son ouverture. Incontournable incidence qui montre un corps multiple, pour exprimer ce que les trois temps vont monter jusqu'à la parole, pour signifier un monde sans temps : tempête irraisonnable de la chair depuis l'extériorité des couleurs, illumination de l'esprit sur l'insolence d'un soleil insoutenable et incommensurablement plus vrai que le sens des choses révélées depuis une parole polyphonique.



Thierry Texedre, le 21 mai 2016.








                              

 La Pieta - El Greco