jeudi 16 juin 2016

Rêve de nuit



Le rêve de Joachim - Giotto
fresques des scènes de la vie de Joachim, 1304/1306 Chapelle Scrovegni, Padoue.



















Rêve de nuit

Du léger tremblement
qui frôle l’impérieux
désir de traverser le
temps troussé par l'art
d'écouter ces os dénudés
et explosés par l'oubli
tremblent tous les regards
sourds du grand ressentiment
quel souffrance vient se jouer
de l'insignifiance qui hurle
de long en large paisible
pour couper les os du refoulé
maudit par des paroles
ordinaires juste l'orifice
ouvert depuis ces tombeaux
inquisiteurs et inquiets
d'avorter et que presse
le temps resplendissant
en vers opalescents
l'enfant natif du monde
se pend au cou monstrueux
introduit révulsif intraduisible
la somme fêlure du con
contaminé par les cendres
du bras rencontré jusqu'au vice
introduit pour faire fuir
la surdité jusqu'au nez
de la douleur asséchée
à l'aune de ne plus croire
qu'au tremblement
la légère blessure s'ouvre
coupe en coin du corps saigné
dès sa sortie de l'enfantement
l'étreinte d'un univers clos
qui ergote en corps possédé
pour rendre à la chair le lait
bu par la sainte mère morale
emportée en airs lus paroles
arrogantes rencontre arrivée
le jour où ces ombres visitent
se mettent à danser dépouille
à peine installée dans la chair
pour se grandir du plaisir
endormir l'irréelle figure
du commencement de tout
que ce rêve nuit en bleu
tombe par l'accomplissement
de l'être qui entre en apothéose
hormis l'âme insaisissable
qu'on a interdit d'aimer
parce qu'elle est noire
rage ô quelle blessure
depuis cet indicible amour
l’œil ressort quel privilège !



Thierry Texedre, le 17 juin 2016.