Le rêve de Joachim - Giotto
fresques des scènes de la vie de Joachim, 1304/1306 Chapelle Scrovegni, Padoue.
Rêve de nuit
Du
léger tremblement
qui
frôle l’impérieux
désir
de traverser le
temps
troussé par l'art
d'écouter
ces os dénudés
et explosés par l'oubli
et explosés par l'oubli
tremblent
tous les regards
sourds
du grand ressentiment
quel
souffrance vient se jouer
de
l'insignifiance qui hurle
de
long en large paisible
pour couper les os du refoulé
maudit
par des paroles
ordinaires
juste l'orifice
ouvert
depuis ces tombeaux
inquisiteurs
et inquiets
d'avorter et que presse
le
temps resplendissant
en
vers opalescents
l'enfant natif du monde
se pend au cou monstrueux
se pend au cou monstrueux
introduit
révulsif intraduisible
la somme fêlure du con
la somme fêlure du con
contaminé
par les cendres
du
bras rencontré jusqu'au vice
introduit
pour faire fuir
la
surdité jusqu'au nez
de
la douleur asséchée
à l'aune de ne plus croire
qu'au tremblement
à l'aune de ne plus croire
qu'au tremblement
la légère blessure s'ouvre
coupe
en coin du corps saigné
dès
sa sortie de l'enfantement
l'étreinte d'un univers clos
qui ergote en corps possédé
pour
rendre à la chair le lait
bu
par la sainte mère morale
emportée
en airs lus paroles
arrogantes
rencontre arrivée
le
jour où ces ombres visitent
se
mettent à danser dépouille
à
peine installée dans la chair
pour
se grandir du plaisir
endormir
l'irréelle figure
du
commencement de tout
que
ce rêve nuit en bleu
tombe par l'accomplissement
de
l'être qui entre en apothéose
hormis l'âme insaisissable
qu'on a interdit d'aimer
parce qu'elle est noire
parce qu'elle est noire
rage ô quelle blessure
depuis
cet indicible amour
l’œil ressort quel privilège !
Thierry
Texedre, le 17 juin 2016.