…
Fracture voilà là
le rythme insoutenable de la tempête intérieure qui monte soutenue
par l'impossible résolution de la raison risquée glissante
oppression du temps qui fractionne l'être le délite l'immondice
corps qui se vautre par terre où seule la surface vous enfonce dans
l'enfer de la matière décomposition de l'être en un temps record
juste au moment irréversible de la mort illuminant la douleur d'un
éclair qui fulmine au milieu des corps outrepassant leur chair dans
l'ossuaire de l'abjection d'une puante naissance de l'intelligible
rien du corps ne sort de soi sans y trouver l'ardeur délibérée de
laisser courir les sens pour caresser la peau tendre et hypostasiée
sourire du divin à sortir de sa condition juste au moment où
l'homme s’assoit pour commencer un récit sur la mort de Dieu sur
un recul une mise au tombeau et cette tourmente dans laquelle jaillit
ce nouveau soi avec son disant aux portes du divan le verbe allongé
juste ce qu'il faut pour qu'on entende le récit ricaner à son tour
sur la face cachée de la mort là où se tient dressé le temps
illégal de l'homme le temps de la parole illimitée qui va rouvrir
l'incommensurable évitement de la vie afin d'y voir ce qu'aucune
peinture n'a jamais ouvert au monde l'origine incompatible que la
pensée n'a de cesse de mettre en extase... Mirage
occulte d'une dérive vers l'au-delà juste ce qu'il faut pour ne
plus fauter feinte alors du terrifiant orgasme qui tue le corps qui
le mutile l'exclus le reclus l'ignoble renflement de la peur
d'exister sauf à croire sous quel couvert concassé par les dents de
la chair malade de la faim hystérique d'avaler les sons avant qu'ils
ne soient entendus en retour par l'intérieur hirsute de la tête
livrée aux chants sirupeux de l'opéra menstruel viens voir le corps
ficelé le corps aigre le corps calamiteux quand il se regarde dans
le miroir de l'ombre portée d'un soubresaut de l'éternité au seuil
de la mort pour finir par respirer la vraie manie du cœur à battre
par amour depuis quand l'amour s'arrache aux errances de la haine
puisée dans ce fond excessif du corps livide et coagulé par le sang
dramatique de l'embrasement des cordes vocales en choc chasse
chimérique de la recherche du jeu plein de ces microbes atteints par
le malaise que la chair procure quand deux corps se frottent avant la
pénétration fusion qui fractionne à nouveau le pouvoir
d’excitation de la peau sur le non dit de la cérébrale imposture
de la parole cours des choses qui enfle et enserre les cavités pour
faire ricaner les zones urticantes de la polémique qui a lieu au
milieu de la peinture à l'huile comme chair de la chair le temps
aurait été tarabiscoté si la chair n'avait jamais connu la
peinture parole énigmatique qui elle est alambiquée illusion du
temps qui s'écoule le corps vivant est deux avant d'être un et
trois depuis que l'esprit s'en est emparé pour le nuire l’annihiler
construction du néant que la chair ouvre à la peinture qui
authentifie alors l'éclosion d'un lieu où un lien social s'épuise
et accouche au terme d'une longue perversion inondant l'un des deux
corps par un doux jaillissement séminal...
Thierry
Texedre, le 19 décembre 2014.
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