Foutaise
que ces sens qui vous touchent et vous grattent les organes, rien que
pour faire face à ce temps de la déliquescence. On
tentera encore une fois de forniquer les oreilles grandes ouvertes,
mais c'est sans compter que le temps s'en fout. Foutre le camp, c'est
la cause de ces inséminations volontaires du corps détonateur
de vomissements atomiques, quelle naissance vaut d'être vécue,
sinon de celles qu'on ne connaîtra jamais? Juché sur lui
comme si celui-ci savait qu'elle allait se faire sauter, telle une
irrespectueuse révolutionnaire. Lenteur du délire de
ces fous qui sentent le renfermé. Lenteur que ces
enregistrements qui vous occultent le cerveau. Lentement la pensée
se met en condition de revisiter la folie. Lentement la folie change
de lieu, se déplace vers des aires plus irréalistes et
moins identifiables. Une grande marée submerge alors cet homme
allongé sous l'éminence de la reproduction désolée.
Une certaine dérive, un corps nu puis un deuxième, et
un troisième plus petit recouvert de ce sang qui sera lavé,
le cordon encore attaché, la respiration va-t-elle venir, le
souffle monte, un cri, un seul suffit. La terreur de cette grande
naissance du corps qui doit respirer l'homme avant de vivre hors du
ventre engrossé par toutes les étoiles du ciel
illuminé. Si ça rue dans les brancards c'est que tout
corps né n'a d'autre but que celui de chercher ce que la mort
va occulter. Chasse pour rien, coup d'arrêt du vivant dans
d'infernales expirations tonitruantes jusqu'à ce que l'oxygène
vienne à manquer. Sauts vers le néant violé par
le firmament, oui, le firmament est ce trou noir qui va oeuvrer pour
visiter nos nuits, dans ce sommeil cauchemardesque du trou qui vous
emporte jusqu'à ce réveil, comme si nous étions
pris dans une possession infernale. Le jour où s'éteindront
les étoiles, l'homme se demandera pourquoi il pense! Quelle
fuite pour l'humain sinon ce grand saut dans l'inondation de
l'accouplement originel, imposture des religions, mais rêve qui
renverse un corps rampant en corps redressé verticalement pour
compenser sa terreur d'avoir l'oeil comme centre de l'image
inimaginable. La découverte de l'image fixe est un ersatz de
la folle épopée de l'homme sur l'animalité des
sens.
Thierry
Texedre, le 1 septembre 2012.
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