L'histoire qui roule
Au
petit matin danse et s'élève la brume au-dessus
des
sols pavés un petit vent tourbillonne et fait voler les
feuilles jusqu'au seuil encore endormi de quelques commerces dans la
ville en province les rues sont pavées comme au tempsjadis les
premiers piétons sortent s'empressent et courent vers leur
voiture comme attrapés et piqués par une mouche à n'en point
douter le jour est là chahuté par l'automne coloré des arbres qui
longent le boulevard à deux pas une danse semble sortir du centre de
la terre comme pour faire vibrer la ville après une nuit bien trop
calme c'est le tremblement des moteurs qui chauffent et des gens qui
parlent un peu fort après les premiers embouteillages aux
ronds-points les autos dansent en tournant dans le même sens tantôt
en appuyant sur le frein tantôt en accélérant pour presser l'heure
qui défile jusqu'à la pointeuse c'est l'heure d'embaucher on
renâcle depuis l'aube on gémit et on trépigne d'envie de partir
avant l'heure de partir
hors de cet entonnoir gris d'où sortent à la chaîne de belles
voitures qui brillent de tout leur éclat ça roule pour le grand
patron qui vend et vend encore sous les yeux blafards des ouvriers
atones.
Thierry
Texedre, le 8 janvier 2015.
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