mardi 27 janvier 2015

Le corps borderline






Le corps borderline

Le grand couvert du corps qui feinte, voilà le risque que ce corps a de neutraliser la langue, pour faire naître le désir inassouvi de la jouissance. Voilà ce qui est mis dans une temporalité illicite. L'histoire, qui tente de redémarrer ce qu'un corps plié n'a de cesse de revisiter par la mémoire, comme illusion et risque de mettre à mal ce « vréel » asymétrique, va inonder des corps « meurtriers » dans ce qu'ils ont d'insoutenable et d'incompréhensible. Comment ne pas continuer ce réel sans mettre en avant un passé comme lecture/introduction à un corps qui pense, un corps autre qui serait la multitude inoccupée par la pensée, de la chair sur l'os clef du recentrement de la négativité qui frôle le corps par une introspection de la langue « vulgate ». Giclée inassouvie de la rencontre entre l'atomisation des corps et leur innocuité, point de toxicité dans le regard qui viole sans cesse sa chair, corps qui sont impossible à nommer, tant leur éclatement en vol semble se retourner comme un gant, pour donner à « lire » l'ordre inversé de la vie, jusqu'au jeu inintelligible de la matière. La foudroyante vie du recentrement opéré par la chair sur l'os semble bien loin de l'excitation qui monte en pulsions incontournables, là est le fond incompréhensible qui marque la langue autour des paroles du surgissement de la profondeur du corps « plein », intériorité de la complainte. Par quels soubresauts, ce corps agit-il sur la langue ? Par ceux de l'exterritorialité de la peinture. Remonter jusqu'aux compressions du corps, juste ce qu'il faut d'avance, pour ne pas perdre le fil, celui de la parole, induction misérable du corps nu ! Voile obscure qui rend grâce au vice inopiné de la parole intrigante, pour laisser tomber le voile sur l'innocente résurrection de l'intellect qui subsiste encore ; - ne faut-il pas s'en plaindre ! - de par un va-et-vient incessant qui s'enfourne entre la peinture et l'art de manier le verbe, celui analytique. La vocifération du temps semble finir par faire corps avec la peau pour ne laisser croire qu'à une suite instable d'artifices enflammés, dans l'art d'exceller, l'art des sens ; ceux qui vous remettent dans le chemin insensé de la représentation de chose. Le risque reprend du service avec le vice, la décapitation de l'infini, auriculaire dégénérescence du corps de l'entendement. Nous serions à l'aube de l'enfantement d'une érection insoumise au temps de la reproduction des corps.



Thierry Texedre, le 27 janvier 2015.




  

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