dimanche 5 février 2012

Les offrandes oubliées














Quel corps touche à ces dons apparus par quel miracle, toucher du bout des doigts... Chair du délice. Oripeaux envolés du cœur meurtri! Trame de la jouissance à-venir. Commencement d'une tétralogie du corps. De la vue qui s'enfonce dans la sombre machination de l'esprit machiavélique, vers ce toucher endémique, transfert de l'oral vers l'anal, liaison de la peau avec cet intériorité du corps entre les mains. On tiendrait ce corps pour le sculpter, auscultation de l’œil pour en savoir plus sur les liens qu'il y a entre cette rencontre de deux corps et le vide qui couvre la parole séquencée de ces attouchements éruptifs. C'est de cette insoumission au corps que se révèle cette jouissance marquante. Traces cognitives et essai du parler déjà indéfendable aux yeux de l'amour. Quelle chair que cet évent? La respiration du corps intérieur pour insuffler à la chair le désir d'être touchée. Là encore, la chair pense, pour ne plus entendre une souffrance... Offrir le corps à l'apothéose du désir. La feinte, cette irascible tentation de l'esprit marqué par l'envie de se détacher du corps. De biais, le corps est de biais, il respire l'impossible éclosion du dire. On offre ce désir prématuré de croire, pour toucher cet au-delà du temps, l'emplir de cette mémoire inconditionnelle. La mémoire prend le pouvoir. Pas seulement, elle s'étend partout où son désir se confond avec l'objet d'une représentation du corps; corps prématuré? On toucherait à cette mémoire comme miettes d'un corps enseveli, d'un corps possédé de la chair, de l'évanouissement de la chair?




Thierry Texedre, le 5 février 2012.


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