mardi 8 octobre 2024

La peinture ment






La peinture ment



La peinture ment

parce qu’elle n’a pas encore

reconnu ce qui est sienne

la parole

pour aller à la parole

la peinture doit passer par l’écriture

afin d’en extraire sa lisibilité réelle

le réel est cette sortie du sens

qui frôle l’acte même de vivre

l’acte de vie n’est pas encore

la conscience de vivre

mais une certaine dépendance

à ce qui ira dans la parole

comme tentative de trouver

le sens intentionnel

celui qui créera le temps

le temps de l’imaginaire

qui commence par la peur

la peur

voilà ce qui masque

la peinture pour l’illuminer

la peinture signe des sons

pour rendre compte de l’infini

qui torse la peur dans la parole

voilà que commence à peine

l’écriture à causer le cri

le cri

suppose le dessin du désir

le désir

est cette partie du corps

qui tend à faire taire la peur

par d’immanentes dérives

et de la voix et des membres

qui se dressent en guerre

la guerre

reste la seule infinité qui fuie

le réel pour en ouvrir un autre

c’est la mémoire qui commence

la mémoire

du genre humain

fondu dans l’immensité de l’œil

qui voit à peine ce qui se trame

l’œil

restreint de la capacité à voir

un sujet joué d’avance et troué

de toutes parts à cause de sa mort

la mort

c’est un commencement

celui qu’une peinture peut de penser

sa naissance à trop manquer la parole.




Thierry Texedre, le 10 octobre 2024.


Ignacio Pinazo Camarlench (1849-1916)

artiste peintre impressionniste Espagnol

né à Valence, mort à Godella, Espagne


peinture "Christ qui ment"


 




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