La peinture ment
parce qu’elle n’a pas encore
reconnu ce qui est sienne
la parole
pour aller à la parole
la peinture doit passer par l’écriture
afin d’en extraire sa lisibilité réelle
le réel est cette sortie du sens
qui frôle l’acte même de vivre
l’acte de vie n’est pas encore
la conscience de vivre
mais une certaine dépendance
à ce qui ira dans la parole
comme tentative de trouver
le sens intentionnel
celui qui créera le temps
le temps de l’imaginaire
qui commence par la peur
la peur
voilà ce qui masque
la peinture pour l’illuminer
la peinture signe des sons
pour rendre compte de l’infini
qui torse la peur dans la parole
voilà que commence à peine
l’écriture à causer le cri
le cri
suppose le dessin du désir
le désir
est cette partie du corps
qui tend à faire taire la peur
par d’immanentes dérives
et de la voix et des membres
qui se dressent en guerre
la guerre
reste la seule infinité qui fuie
le réel pour en ouvrir un autre
c’est la mémoire qui commence
la mémoire
du genre humain
fondu dans l’immensité de l’œil
qui voit à peine ce qui se trame
l’œil
restreint de la capacité à voir
un sujet joué d’avance et troué
de toutes parts à cause de sa mort
la mort
c’est un commencement
celui qu’une peinture peut de penser
sa naissance à trop manquer la parole.
Thierry Texedre, le 10 octobre 2024.
Ignacio Pinazo Camarlench (1849-1916)
artiste peintre impressionniste Espagnol
né à Valence, mort à Godella, Espagne
peinture "Christ qui ment"
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