mardi 2 juillet 2024

Lit
















 Lit


Coupé du monde ulcération

pointe sein nu nourri

du rire rassasié

le temps échafaudé sueur

sourde devant la comédie

fracassée par le ventre

on traîne la folie

jusqu'à la gorge qui dégorge

les reliques du passé

jusqu'où le massacre aura lieu

un drame malmené

sombre dans les déplaisir

les dépassements du vol

viré de bord

on traite de la misère

un peu trop si la plaie

vient fracasser la peau

au milieu de la poésie

qui troue l'interdit

monstre inopiné qui fuit

un dieu chante encore

poussé par des paroles

sordides sourdement

le vent part pour un siècle

le ventre croit souffrir

de ses entrées et sorties

lueurs aseptisées

de la divagation en course

ça va jouer à jouir

comme si le désir poussait

à feindre de drogue

germinale à l’œil

vite ici ça cuit les pneus

ça roussit les poils

du clitos claqué

les pubis arrachés au pieu

d'un circuit électrique

le paradis blanc

danse à cause du coup

de la bouche ouverte

voix fulminante de la scène

apoplectique du râle

qui avale son jus consenti

sa disgrâce voilà l'étreinte

en chants dissous

dans la fête aux infinies

conspirations du train

train trempé du lit froissé.


Thierry Texedre, le 2 juillet 2024.

Robert Rauschenberg "Bed" (1955)







 

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