Composition
06.02
Patch
Du regard illusion
de la disgrâce en songe
l'usure l'usurpation
en danse indigène
sur cet ourlet euclidien
la vie s'étale
tel un voile obscurci
de la faune vitale
la peau sort sordide
du temps mécanique
horloge démontée
voilà l'articulé
l'os rétinien du bras
longeant la rive
pour jeter la danse
en figures occultes
dans les affres de l'océan
le trou béât du fond
qui court après la mort
retroussée jusqu'à l'âme
le sort en est jeté
la vicieuse chair
est bien vissée
puisqu'elle est venue
au monde infini de la plaie
un sexe trempé dans l'eau
jouit du four rougi
par le monde enfantant
l'unique peuplement
d'une parole enfantée
là est la parodie
celle d'un esprit
trop malin pour dire
quelque chose
objet du désir lueur
qui sens de travers
par une petite musique
qui court rivière
insolente l'insoumise
corps coupé du monde
corps tronqué qui touche
au ventre de l'enfer
voilà le nœud du corps
qui habite l'envers
la mise à nu du néant
répétition sans fin
d'un œil éjaculé
fruit de la parole
la tentation de lire
par cette divine
contestation du non
ce nom improbable
de l'un de la déchirure
l'illusion du vrai
où se vautre ventre à terre
le corps ramassé
et qui expire le poison
de ses sens en prières
mamelles des songes
pointés et soulevés
donnant le lait du trépas
où vit ce dehors
cette occlusion de l'intérieur
cette concentration
ce frôlement d'aile
de l'impuissance
une envolée vers un paradis
à découvert le véhicule
de l'être atomisé
la vulve oubliée d'un été
rêvé la poussière
de cet ange s'évadant
de la peau disséminée
en canaux vénaux
d'une nuit éparpillée
ça tourne vite exprès
pour faire croire
à une vérité du jour
le silence d'un patch
où la nuit s'endort
dans les bras ouverts
d'un paysage amoureux.
Thierry Texedre, le 6 février 2021.
peintures de Kim Whanki (1913-1974)
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